Parce que j’ai peur pour l’avenir de Tamazgha, parce que j’ai peur pour la Kabylie, je lance ce cri citoyen meurtri.
Il n’y a pas d’Algérie plurielle sans une Kabylie forte et soudée.
Il n’y a pas de Kabylie créative et en bonne santé sans une Algérie moderne et démocratique.
Il n’y a pas de Kabylie propre dans une Algérie corrompue !
S’il y a une Algérie faible, il y a, en parallèle, une Kabylie désordonnée.
S’il y a une Kabylie disloquée, sans doute, il y a, en parallèle, une Algérie malade.
L’Algérie forte a besoin d’une Kabylie plus vigoureuse encore. Une Kabylie forte par sa langue, forte par sa culture, forte par ses intellectuels, forte par ses artistes, forte par ses femmes, forte par ses chouhada, forte par sa liberté, forte par son Histoire. Forte par sa force, propre à elle-même.
Le destin est unique, lié et indissociable, celui pour l’Algérie comme celui pour la Kabylie. Elles sont condamnées pour le pire comme pour le bien, dans l’amertume comme dans l’enchantement.
L’islamisme rampe sur la Kabylie. Comme une peste, il ronge les têtes et l’imaginaire. De plus en plus les jeunes, dans les rues de Tizi Ouzou, Aïn El-Hammam, Azazga, Azeffoune... s’afghanisent, se saoudianisent : des qamis, les barbes et des tongs d’ablution.
Tamazgha est en danger. Et j’ai peur.
L’islamisme grimpe le sommet de la chaîne du Djurdjura, par peur, les femmes rasent les murs dans les rues de Tizi Ouzou !
Parce que la Kabylie est l’un des derniers refuges abritant la parole sans langue de bois, l’islamisme satanise cette Kabylie, la maudit.
Parce que la Kabylie est le dernier morceau, peut-être, sur cette terre des ancêtres où on ose notre liberté, l’islamisme lâche ses monstres dans les rues d’Azeffoune sous le regard de Tahar Djaout.
Parce que la voix féminine est haute, honnête et respectée en Kabylie, on essaie de défigurer l’image de Fathma N’soumer, Taos Amrouche, Louisette Ighilahriz, de Jouhar Amhis-Ouksel…Ces femmes valent leur pesant de sagesse et d’intelligence (pour chevaucher l’expression de Kateb Yacine). Parce que la Kabylie est le pays de Mohamed Arkoune, l’humaniste et voix critique et rationnelle de l’islam, les monstres religieux menacent cette terre bénie par le sang des martyrs et des moudjahidine, les Amirouche, les Abane Ramdane, les Krim Belkacem, les Aït Ahmed, les Ouamrane, les Mouhand Oulhadj, les Mohand Saïd, les Aïssat Idir.
Parce que la Kabylie est le bout magique qui reste, peut-être, sur cette terre, de cette mémoire collective, qui nous guide vers notre Histoire, vers “nous-mêmes”, l’islamisme lâche ses envahisseurs pour falsifier l’Histoire et brouiller le chemin glorieux qui mène jusqu’à Juba II, Apulée, Takfarinas, Saint Augustin… vers les ancêtres.
Parce qu’en Kabylie, les enfants kabyles parlent la langue kabyle, dans une Algérie qui malheureusement a perdu sa langue et sa diversité, l’islamisme accuse les enfants de leur maman de régionalisme.
L’islamisme sème la haine entre les enfants de Tamazgha.
Parce qu’il y a un petit bar dans une rue à Tizi Ouzou, comme partout dans les autres villes de Tamazgha, l’islamisme propage l’image d’une Kabylie royaume des canettes de bière. La Kabylie n’est pas les canettes de bière, elle est la terre de Mouloud Mammeri, de Tahar Djaout, de Saïd Hilmi, de Cheikh el Hasnaoui, de Cherif Khaddam, d’Aït Menguellet, de Matoub Lounès, de Mohamed Saleh Seddik.
Ce qui fait peur, ce n’est pas la répression des pouvoirs successifs qui dure depuis un demi-siècle, un peu plus, mais c’est l’islamisme rampant !
Des chaînes de télévision berbérophones, usant de langue amazighe qui jadis fut symbole de langue rebelle, afin de passer leur discours islamiste empoisonné, dans un costume démaghrébinisé.
Aujourd’hui, la Kabylie recule, s’enfonce dans l’obscurité, parce que l’opposition n’a pas renouvelé, ou pas suffisamment, son discours depuis 2000. Les partis traditionnels ont vieilli ! la Kabylie a besoin d’un nouveau souffle culturel et politique.
J’ai peur, parce que même avec l’officialisation de la langue tamazight, les élites de la région, écrivains, artistes et universitaires n’ont pas changé, ou peu, leur discours afin d’aller vers l’avant, et sauver la Kabylie de l’islamisation.
Enfants de Juba II, restez debout contre les semeurs de la laideur, de la haine et du pessimisme.
Amin Zaoui
Liberté dz
13-05-2017
Il n’y a pas d’Algérie plurielle sans une Kabylie forte et soudée.
Il n’y a pas de Kabylie créative et en bonne santé sans une Algérie moderne et démocratique.
Il n’y a pas de Kabylie propre dans une Algérie corrompue !
S’il y a une Algérie faible, il y a, en parallèle, une Kabylie désordonnée.
S’il y a une Kabylie disloquée, sans doute, il y a, en parallèle, une Algérie malade.
L’Algérie forte a besoin d’une Kabylie plus vigoureuse encore. Une Kabylie forte par sa langue, forte par sa culture, forte par ses intellectuels, forte par ses artistes, forte par ses femmes, forte par ses chouhada, forte par sa liberté, forte par son Histoire. Forte par sa force, propre à elle-même.
Le destin est unique, lié et indissociable, celui pour l’Algérie comme celui pour la Kabylie. Elles sont condamnées pour le pire comme pour le bien, dans l’amertume comme dans l’enchantement.
L’islamisme rampe sur la Kabylie. Comme une peste, il ronge les têtes et l’imaginaire. De plus en plus les jeunes, dans les rues de Tizi Ouzou, Aïn El-Hammam, Azazga, Azeffoune... s’afghanisent, se saoudianisent : des qamis, les barbes et des tongs d’ablution.
Tamazgha est en danger. Et j’ai peur.
L’islamisme grimpe le sommet de la chaîne du Djurdjura, par peur, les femmes rasent les murs dans les rues de Tizi Ouzou !
Parce que la Kabylie est l’un des derniers refuges abritant la parole sans langue de bois, l’islamisme satanise cette Kabylie, la maudit.
Parce que la Kabylie est le dernier morceau, peut-être, sur cette terre des ancêtres où on ose notre liberté, l’islamisme lâche ses monstres dans les rues d’Azeffoune sous le regard de Tahar Djaout.
Parce que la voix féminine est haute, honnête et respectée en Kabylie, on essaie de défigurer l’image de Fathma N’soumer, Taos Amrouche, Louisette Ighilahriz, de Jouhar Amhis-Ouksel…Ces femmes valent leur pesant de sagesse et d’intelligence (pour chevaucher l’expression de Kateb Yacine). Parce que la Kabylie est le pays de Mohamed Arkoune, l’humaniste et voix critique et rationnelle de l’islam, les monstres religieux menacent cette terre bénie par le sang des martyrs et des moudjahidine, les Amirouche, les Abane Ramdane, les Krim Belkacem, les Aït Ahmed, les Ouamrane, les Mouhand Oulhadj, les Mohand Saïd, les Aïssat Idir.
Parce que la Kabylie est le bout magique qui reste, peut-être, sur cette terre, de cette mémoire collective, qui nous guide vers notre Histoire, vers “nous-mêmes”, l’islamisme lâche ses envahisseurs pour falsifier l’Histoire et brouiller le chemin glorieux qui mène jusqu’à Juba II, Apulée, Takfarinas, Saint Augustin… vers les ancêtres.
Parce qu’en Kabylie, les enfants kabyles parlent la langue kabyle, dans une Algérie qui malheureusement a perdu sa langue et sa diversité, l’islamisme accuse les enfants de leur maman de régionalisme.
L’islamisme sème la haine entre les enfants de Tamazgha.
Parce qu’il y a un petit bar dans une rue à Tizi Ouzou, comme partout dans les autres villes de Tamazgha, l’islamisme propage l’image d’une Kabylie royaume des canettes de bière. La Kabylie n’est pas les canettes de bière, elle est la terre de Mouloud Mammeri, de Tahar Djaout, de Saïd Hilmi, de Cheikh el Hasnaoui, de Cherif Khaddam, d’Aït Menguellet, de Matoub Lounès, de Mohamed Saleh Seddik.
Ce qui fait peur, ce n’est pas la répression des pouvoirs successifs qui dure depuis un demi-siècle, un peu plus, mais c’est l’islamisme rampant !
Des chaînes de télévision berbérophones, usant de langue amazighe qui jadis fut symbole de langue rebelle, afin de passer leur discours islamiste empoisonné, dans un costume démaghrébinisé.
Aujourd’hui, la Kabylie recule, s’enfonce dans l’obscurité, parce que l’opposition n’a pas renouvelé, ou pas suffisamment, son discours depuis 2000. Les partis traditionnels ont vieilli ! la Kabylie a besoin d’un nouveau souffle culturel et politique.
J’ai peur, parce que même avec l’officialisation de la langue tamazight, les élites de la région, écrivains, artistes et universitaires n’ont pas changé, ou peu, leur discours afin d’aller vers l’avant, et sauver la Kabylie de l’islamisation.
Enfants de Juba II, restez debout contre les semeurs de la laideur, de la haine et du pessimisme.
Amin Zaoui
Liberté dz
13-05-2017
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