Depuis 3 ans, on nous annonce l'enfer en algérie
C'est donc ça la crise?
C'est donc ça la crise?
Les experts du FMI et de la BM nous avaient promis une crise aussi dure que celle de 1986, mais force est de constater qu'on n'y est pas du tout.
Passé le cap des législatives, les Algériens attendent le gouvernement qui aura la délicate mission de passer le cap de la crise financière.
Tous les observateurs s'accordent sur le fait que le pays sortira bientôt de l'oeil du cyclone pour affronter le gros de la tempête en 2018. Le montant des réserves de changes et les prix du pétrole seront étroitement surveillés par les analystes économiques d'ici et d'ailleurs. Les prévisions ne sont pas bonnes à les en croire.
On prévoit un taux de croissance en baisse, une forte hausse du chômage, voire même un début de gros marasme dans les couches populaires. Le nouveau gouvernement, estiment ces observateurs, n'a aucune chance de redresser la situation. Ces prévisions catastrophistes ne sont pas nouvelles.
Depuis la première mauvaise cotation de l'or noir par les Bourses de New York et de Londres, l'Algérie est régulièrement annoncée comme au bord du précipice. Un précipice qui se présente en pente très douce, voire un peu trop douce, à voir la différence entre ce que disaient les experts de la Banque mondiale et la réalité quotidienne des Algériens.
Ainsi, en 2014 déjà, lorsque le gouvernement confectionnait la loi de finances 2015, les «conseils» prodigués par les institutions financières internationales allaient dans le sens d'une stricte rigueur budgétaire, l'abandon des investissements non rentables, la suppression des subventions directes, la suspension des recrutements dans la Fonction publique... bref, un véritable «plan de guerre» que préconisaient le FMI et la Banque mondiale.
Les experts des institutions de Bretton Woods ont usé d'une expression que les experts locaux ont repris à leur compte pour expliquer la situation financière du pays. On disait dans les salons, les studios de télévision et sur les colonnes de la presse que cette situation était «intenable». Une loi de finances trop sociale engendrerait le chaos financier disaient les experts.
L'année 2015 a été caractérisée par une légère hausse de la TVA qui a vu les prix de l'électricité augmenter. Les prix des carburants ont été revus à la hausse de quelques dinars. Trop insuffisant, disaient les «analystes». Ces augmentations engendreraient une explosion sociale, disaient les politiques de l'opposition.
Mais les prévisions avaient été démenties par le dynamisme d'une économie qui a montré un niveau de résistance insoupçonnable. Dans le monde, l'année 2015 était morose, notamment dans les pays producteurs de pétrole. Des mesures drastiques avaient été prises par la quasi-totalité des Etats.
Des croissances négatives avaient plongé plusieurs économies dans la récession. Bref, une vraie panique s'est emparée de nombreux gouvernements. La crise était bien là. Mais les Algériens n'en ressentaient aucun effet. Mieux, des usines étaient inaugurées, des emplois créés par milliers et les indices macro-économiques restaient dans le vert, malgré les cris d'orfraie des spécialistes qui insistaient sur l'avenir noir pour l'économie nationale.
Les experts donnèrent rendez-vous au gouvernement pour 2016. Cette année devait être, celle du précipice. Mais au grand étonnement de tous «les prophètes du malheur», la loi de finances était sensiblement pareille à la précédente. Très peu de hausses, quelques ajustements et une dépense toujours aussi importante sur le chapitre des transferts sociaux. «La situation est intenable» disaient encore les spécialistes. Mais au lieu de sombrer, l'économie a réalisé une croissance de 4% dans un contexte pétrolier très défavorable.
Les chiffres du commerce extérieur n'étaient pas bons, certes, mais la perspective de baisse des importations et les actions tendant à la diversification de l'économie donnaient les premiers résultats probants. Ces derniers n'étaient pas encore visibles dans les graphiques de la Banque mondiale et du FMI, d'où les rapports toujours durs sur la «situation intenable» de l'économie, dans un contexte de «délabrement» financier dans des pays comparables sur la structuration de leurs économies. Le Venezuela qui tire l'essentiel de ses finances des recettes pétrolières est au bord de l'explosion. Les experts avaient mis l'Algérie sur le même train, quelques wagons plus loin.
Nous sommes à la mi-mai 2017, l'Algérie est encore là, son économie se porte bien. Mais la crise n'est pas encore passée. Les Algériens la vivent au quotidien, en parlent, mais n'en ressentent pas les effets, comme l'avaient préconisé les experts de la Banque mondiale, lesquels ont fini, dans leur dernier rapport, par reconnaître leur erreur. Ils admettent le bien-fondé de la démarche algérienne et l'efficacité du nouveau modèle de croissance économique. Depuis quelques jours, le FMI et la BM changent de discours. Ils avaient promis une crise, aussi dure que celle de 1986, mais force est de constater qu'on n'y est pas du tout.
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