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ENQUÊTE « Panama papers » : le business offshore de l’Algérien Ali Haddad et de ses partenaires turcs Les archives

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  • ENQUÊTE « Panama papers » : le business offshore de l’Algérien Ali Haddad et de ses partenaires turcs Les archives

    ENQUÊTE
    « Panama papers » : le business offshore de l’Algérien Ali Haddad et de ses partenaires turcs

    Les archives du cabinet Mossak Fonseca révèlent que le patron des patrons algériens est le bénéficiaire d’une compagnie immatriculée aux îles Vierges britanniques.

    Par Lyas Hallas (contributeur Le Monde Afrique, Alger)

    LE MONDE Le 16.05.2017 à 15h50


    Qui ne connaît pas Ali Haddad, PDG du groupe algérien ETRHB Haddad et président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), le patronat algérien ? L’homme de 52 ans, incontournable en Algérie au point qu’Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle française, l’a rencontré le 14 février lors de sa visite dans le pays, est dans les petits papiers du président, Abdelaziz Bouteflika… mais également dans les « Panama papers », ces fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore.


    Selon les documents et courriels obtenus par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur lesquels ont travaillé plus de 100 rédactions (dont Le Monde), Ali Haddad apparaît comme le bénéficiaire économique d’une compagnie enregistrée par Mossack Fonseca en novembre 2004 aux îles Vierges britanniques. Kingston Overseas Group Corporation (KOGC) est administrée par son fondé de pouvoir, Guy Feite, un Français établi au Luxembourg, qui gère par ailleurs une société offshore au Panama pour le compte d’Abdeslam Bouchouareb, le ministre algérien de l’industrie et des mines. Sollicités à plusieurs reprises, ni Ali Haddad ni Guy Feite n’ont souhaité répondre aux questions du Monde.

    Coquille vide

    KOGC dispose d’un compte ouvert dans une agence de la banque HSBC située dans le luxueux quartier de Knightsbridge, dans le centre de Londres. Selon les documents en notre possession, le revenu déclaré au titre de l’année précédant l’ouverture du compte, en février 2008, était de 67 000 livres sterling (environ 88 000 euros à l’époque) et le revenu prévu pour les douze mois suivant l’ouverture du compte était de 2,43 millions de livres sterling. Avant l’ouverture de ce compte, une autre compagnie gérée par Guy Feite, Campbell Management Inc., a été désignée pour administrer KOGC.

    Spécialisée, selon ses statuts, dans les investissements immobiliers, KOGC est elle-même, depuis janvier 2005, l’administratrice d’une autre compagnie offshore, panaméenne celle-là, également fournie par Mossack Fonseca à Guy Feite : Markham Financial Services Corp. Cette dernière est, depuis le 23 avril 2009, associée dans une autre coquille vide domiciliée au Nevada, aux Etats-Unis : Marbury International Business Group LLC. Le montage est parfait et le nom du patron du groupe ETRHB Haddad n’est apparu qu’à l’occasion d’un inventaire réalisé par Mossack Fonseca, qui a contraint Guy Feite à communiquer dans un courriel datant du 13 avril 2010 les noms des bénéficiaires économiques de quelque 70 compagnies administrées par sa société, la Compagnie d’étude et de conseil (CEC). CEC a alors informé son fournisseur de compagnies offshore qu’Ali Haddad était le bénéficiaire économique de KOGC.

    Lire aussi : « Panama papers » : les petites cachotteries de l’ancien ministre algérien Ali Benouari

    Créé à la fin des années 1980, l’Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiments a été restructurée en 2004 pour prendre la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. ETRHB Haddad est désormais le premier groupe privé de travaux publics d’Algérie. Ali Haddad détient près d’un cinquième des actions du groupe, où il est associé avec ses cinq frères. Ils ont 16 % chacun, les 4 % restants étant répartis entre les six frères à travers Housing Construction Haddad, une société de promotion immobilière.

    Un chiffre d’affaires multiplié par cinq en huit ans

    ETRHB Haddad s’est diversifié en investissant dans la fabrication de matériaux de construction, l’importation, la transformation et le négoce de bitume, la promotion immobilière et le tourisme. Il est également présent dans le secteur des services, avec la location de matériels de travaux publics ou la gestion de deux petits hôtels dans la ville d’Azeffoun, en Kabylie. Ali Haddad est par ailleurs propriétaire, depuis 2010, de l’Union sportive de la médina d’Alger (USMA), un club de football évoluant en première division, et détient un groupe médiatique composé de deux quotidiens et de deux chaînes de télévision. Selon des documents en notre possession, Ali Haddad a acheté en décembre 2011 l’Hôtel Palace (ex-Ritz) de Barcelone. Aginyo, Invesiones y Gestiones Inmobiliarias, S.L., société qui appartient à Ali Haddad et dont la gérante s’appelle Radia Bouziane, l’a acheté à la société espagnole Inmobiliaria Sarasate pour 67,6 millions d’euros.

    Lire aussi : Affaire Sonatrach : ce compte en Suisse que la justice algérienne n’avait pas vu

    Le groupe a connu son essor avec l’avènement d’Abdelaziz Bouteflika, bénéficiant, d’après une lettre de présentation publiée sur le site du groupe et signée par Ali Haddad, de commandes publiques d’un montant global de près de 200 milliards de dinars (près de 2 milliards d’euros) au titre du seul programme complémentaire de soutien à la croissance économique (2005-2009) coïncidant avec le deuxième mandat du président – soit près de 5 % dudit programme. Le capital social du groupe, qui était de 1,5 milliard de dinars en 2004, est passé à 8,8 milliards de dinars en 2009, tandis que son chiffre d’affaires, qui s’élevait à 7 milliards de dinars en 2006, a frôlé la barre des 39 milliards de dinars en 2014, et atteint 41 milliards de dinars en 2015.

    Ces chiffres n’empêchent pas le groupe d’accumuler des retards dans certains projets confiés par les pouvoirs publics, à l’instar du stade de Tizi Ouzou, lancé en 2002 avec, à la clé, une autorisation de programme de près de 35 milliards de dinars, ou plus récemment la réhabilitation du tronçon de 33 km de l’autoroute est-ouest reliant Lakhdaria à Bouira, un projet à 10 milliards de dinars où il est associé avec l’entreprise publique Altro.

    Des tubes en acier surfacturés par un fournisseur turc

    Pour honorer les gros contrats qu’il n’a pas la capacité d’exécuter, le groupe ETRHB Haddad a eu recours à la sous-traitance, notamment par l’intermédiaire d’entreprises espagnoles et turques. En la matière, les « Panama papers » sont instructifs. Ainsi, selon les documents obtenus, la sous-traitance d’une partie des prestations liées au raccordement de la station de dessalement de Tafsout Honaine au réservoir de Lalla Setti, dans la wilaya de Tlemcen, et au projet de dérivation des eaux de l’oued Al-Harrach, dans la wilaya d’Alger, a donné lieu au transfert de plusieurs millions de dollars à l’étranger.

    Pour les besoins des deux projets, un contrat à 10 millions de dollars (environ 9,2 millions d’euros) a été signé avec l’entreprise turque Erciyas Celik Boru, que dirige Ahmet Kamil Erciyas, pour la fourniture de 90 km de « tubes en acier soudés en spirale avec revêtement époxy » de diamètres variant entre 800 mm et 1 400 mm. Or le fournisseur turc a surfacturé ce matériel. Sachant que la masse linéaire d’un tube rond en acier d’un diamètre de 1 200 mm est de près de 180 kg/m et que le prix de la tonne était en moyenne de 350 dollars, cela aurait dû donner un prix autour de 5,5 millions de dollars pour l’ensemble des tuyaux fournis par l’entreprise turque. C’est un peu plus de la moitié de ce qui a été payé dans le cadre de cette transaction.

    Lire aussi : « Panama papers » : malversations d’un importateur algérien de poudre de lait

    Erciyas Celik Boru a en outre optimisé les revenus de ses prestations à travers une compagnie domiciliée au Nevada, RGS Steel LLC. Une coquille vide qui sert de paravent à deux comptes, l’un dans une agence de BNP Paribas à Genève, l’autre dans une agence de Credit Europe Bank à Amsterdam. RGS Steel LLC, créée en octobre 2007 et dont le bénéficiaire économique est Ahmet Kamil Erciyas, est elle-même administrée par une coquille seychelloise, Gairns Ltd, laquelle s’était associée entre septembre 2007 et mai 2009 à une autre compagnie nichée au Nevada, Eurogranit LLC. Cette dernière, dissoute en octobre 2009, est managée depuis octobre 2007 par une autre entité seychelloise : Aldyne Ltd. Ce montage offshore, élaboré par la société suisse de services financiers Horizon Investment SA à Genève, est de nature à permettre de ventiler la différence entre le coût réel des tubes et le montant facturé.


    Le Monde - Afrique
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Je comprend pourquoi les 2 larrons se sont ligués contre Rabrab .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

    Commentaire


    • #3
      Dans sa version web, le quotidien français « Le monde » rapporte que l’homme d’affaire algérien, Issad Rebrab, serait cité dans les fameux « Panama Papers » « Le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, compte parmi les plus anciens clients algériens du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, mis en cause dans le scandale des « Panama papers ». En juin 1992, alors que le pays s’enfonçait dans la tourmente de la « décennie noire » entre l’Etat et les terroristes djihadistes, Issad Rebrab, importateur du rond à béton à l’époque, a recouru au service de Mossack Fonseca pour créer une société offshore, Dicoma Entreprises Ltd. Cette société, domiciliée aux îles Vierges britanniques, était destinée à gérer un portefeuille placé chez l’Union de banques suisses (UBS) à Genève. A l’époque, Rebrab n’avait pas d’activités à l’étranger. La loi algérienne interdit la possession à l’étranger d’avoirs issus d’une activité en Algérie. »
      Selon les documents obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation et le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, Issad Rebrab restera l’ayant droit de cette société au capital de 50 000 dollars jusqu’au mois de mars 1996, date à laquelle elle sera dissoute à sa demande. « Je soussigné, M. Issad Rebrab, actionnaire unique de la société Dicoma Entreprises Ltd., vous prie de bienvouloir procéder à la liquidation de cette dernière, après paiement des frais », a recommandé Issad Rebrab dans un courrier adressé en date du 15 décembre 1995 à l’antenne genevoise de Mossack Fonseca.
      En fait, le cabinet panaméen a transféré les activités – en particulier la gestion du compte à l’UBS – de la société dissoute à une autre structure offshore, Anilson Management Ltd., domiciliée dans un autre paradis fiscal, l’île de Niue, dans le Pacifique sud.
      Par ailleurs, le quotidien précise que Issad Rebrab n’a pas souhaité commenté l’affaire, niant l’existence de cette société « Contacté par son secrétariat, et aussi directement par téléphone, Issad Rebrab n’a pas souhaité commenter l’information. Jointe par téléphone, sa chargée de communication, Soraya Djermoun, a nié l’existence de cette société : « M. Rebrab vous dit qu’il n’a jamais eu de société aux îles Vierges britanniques. »

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