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Le président du MSP rejette l'offre d'Abdelmalek Sellal: Makri«Nous n'allons pas servir de décor»
Le président du MSP, Abderrazak Makri, ne veut pas prendre «le train du gouvernement qui va droit dans le mur». L'offre politique que lui a présentée le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le conviant à participer au futur gouvernement, ne l'intéresse pas. Les arguments de ce refus sont nombreux. Dans une tribune publiée sur sa page facebook, Makri a expliqué, en effet, qu'en l'état actuel des choses, prendre part au prochain gouvernement n'est ni plus ni moins que se diriger vers l'inconnu.
«Dans l'absolu, nous ne sommes pas contre l'idée qu'un parti politique participe à un gouvernement. Mais on ne veut pas prendre un train qui jusque-là s'est totalement trompé de direction et continue quand même de se diriger dans le mauvais sens», écrit-il. Sur le ton de la dérision, le chef du parti qui a récolté 33 sièges lors du vote du 4 mai, remercie quand même ceux qui ont sollicité le MSP, mais refuse que son parti serve de décor. «Nous remercions ceux qui nous ont proposé de participer au Gouvernement, même si nous savons que cette offre cache des considérations purement tactiques». D'après Makri, «l'objectif de ces gens n'est pas de servir les intérêts de l'Algérie mais d'avoir un contrôle sur son avenir. Ils ont toujours eu un contrôle total sur son passé et contrôlent encore aujourd'hui son présent», accuse-t-il sans donner de noms. Les «décideurs, écrit-il, savent que l'Algérie va entrer dans une crise économique et sociale qui va provoquer des troubles majeurs et qu'il sera difficile de gérer». Cette même crise, selon Makri, emportera avec elle les partis politiques traditionnels, dont ceux affiliés au pouvoir, dit-il encore. Evoquant les expériences douloureuses vécues récemment par les pays touchés par le «printemps arabe», le président du MSP prévient contre les dérapages à venir. Estimant que les ingrédients d'un tel scénario sont réunis, il prend à témoin la société civile et accuse les tenants du système de ne se soucier que de celui qui prendra les rênes du pouvoir.
«Leur seule préoccupation est celle de pérenniser leurs intérêts. Toutes leurs compétences et leur génie ne servent qu'à perpétuer leurs places de privilégiés. Leur intelligence n'a été d'aucune utilité pour la construction du pays et l'épanouissement du peuple», assène-t-il encore avant de souligner que «les puissances occidentales ne veulent pas que les forces politiques qui agissent pour l'intérêt du pays prennent le pouvoir, comme cela s'est produit en Grèce, au Venezuela, en Turquie».
Et Abderrezak Makri d'expliquer : «Pour continuer à imposer leur diktat, les forces dominantes à l'échelle nationale et internationale préfèrent, dans le cas où elles n'arrivent pas à construire leur propre alternative, des partis extrémistes qui se présentent sous une forme monstrueuse et qui va faire peur aux partisans du changement et les pousser par conséquent à se complaire dans l'ancien ordre».
Revenant à son parti, Abderrezak Makri a estimé que les «décideurs» ne veulent pas non plus que le MSP se positionne en alternative face à la crise. «Ils ne veulent pas que le MSP soit une alternative et prenne le pouvoir non pas parce que c'est un parti islamiste, comme ils le disent, mais parce que c'est un parti national soucieux des intérêts de l'Algérie et non assujetti au système impérialiste mondial et aux réseaux de corruption au niveau national». Et de préciser : «Ils veulent que le MSP, au même titre que les partis de l'Alliance, subisse une banqueroute dans le seul but de laisser la société sans espoir et sans alternative».
Karim Benamar