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Fermeture de centaines de salles des fêtes à Alger

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  • Fermeture de centaines de salles des fêtes à Alger

    Après la fermeture d’une trentaine d’hôtels à Alger, pour de multiples raisons, tel que l’hygiène, et la non conformité à la loi régissant ce secteur, c’est au tour des salles des fêtes. En effet, plus de 300 salles des fêtes de la Capitale ont cessé leurs activités. Les défaillances constatées sur le terrain ces derniers temps ont fait que la législation régissant l’exploitation des salles des fêtes se fait de plus en plus pointue et stricte. De nouveaux décrets ont été promulgués pour remédier à cette situation. En effet, les services de la wilaya d’Alger ont constaté chez un grand nombre de propriétaires la non conformité des locaux et l’absence d’autorisation d’exercer. De plus, les autorités ont reçues des plaintes, en abondance. Des pétitions, en nombre incalculable ont été envoyées aux responsables, à tous les niveaux de l’administration, par des citoyens qui n’ont eu de cesse de réclamer leur droit légitime à la tranquillité.

    Nos villes ont connu ces dernières années, une prolifération sans précédent de salles des fêtes. Elles ont pris de plus en plus d’ampleur dans les quartiers populaires, voire à l’intérieur même des immeubles d’habitation. Elles ont poussé anarchiquement sans que leurs gérants ne disposent des compétences requises. Les pétitionnaires dénoncent essentiellement le bruit engendré par la musique, les klaxons intempestifs, l’encombrement de la voie publique par les cortèges nuptiaux et les atteintes multiples à l’hygiène publique. Des citoyens de l’agglomération de Birkhadem se sont révoltés, le mois dernier, contre une salle des fêtes en activité depuis 1999. Ces derniers ont décidé de s’organiser en association et de déposer plainte contre leur voisin qui, selon eux, "a dépassé les bornes, et ne respecte plus le voisinage". Les raisons qui ont mis ces citoyens hors d’eux sont diverses. "Depuis l’ouverture de cette salle, notre vie est devenue infernale. Tous les voisins se plaignent. Ils trouvent beaucoup de difficultés à faire sortir leurs voitures pour aller au travail ou pour un besoin urgent, du fait que le propriétaire de cette salle ne possède pas de parking et que la route est très étroite. De plus, la musique s’entend de très loin, et parfois les fêtes s’étalent jusqu’à 4h du matin. On ne trouvait plus le sommeil tout au long de la semaine", déclare le représentant de ces citoyens auprès des autorités locales. Il ajoute que leur quartier s’est transformé en "un véritable lieu de rencontre pour soûlards". "Le local dans lequel notre voisin a érigé sa salle des fêtes n’est pas adéquat. Il est trop petit ; ce qui fait que la plupart des invités qui viennent à la fête restent dehors et consomment des boissons alcoolisées, très tard dans la nuit, en échangeant des vulgarités", ajoute un autre voisin. Ce dernier assure que le propriétaire de cette salle fait actuellement des pieds et des mains pour reprendre son activité dans le même local. "Si jamais les autorités lui permettent cela ce sera une affaire de vie ou de mort, parce que c’est notre dignité qui est en jeu", clame-t-il.

    A noter qu’un nouvel arsenal juridique vient régir l’activité de ces salles et exige de leurs propriétaires de répondre à plusieurs critères : celles de fixer la distance entre les salles et les zones protégées tels que les hôpitaux, les lieux de culte, les cimetières, les établissement scolaires ainsi que les quartiers résidentiels. Il est exigé donc de respecter des normes architecturales et techniques relatives à la sécurité des lieux publics. Concernant le bruit et autres nuisances sonores, l’ouverture d’un tel établissement est conditionnée à la mise en place des dispositifs d’isolation pour ne pas n’indisposer le voisinage en aucun cas, et limiter l’exploitation à 22h. Justement, ces nouvelles dispositions n’ont pas été du goût des propriétaires de ces salles. D’ailleurs, ils dénoncent les mesures prises à leur encontre et qualifient les décisions de fermeture d’"arbitraire". "Ils nous ont fait perdre beaucoup de nos clients", s’indigne l’un d’eux. Il dit ne pas comprendre qu’on leur fasse une chose pareille sans leur donner un délai afin de pouvoir prendre leurs précautions avant la fermeture de leurs salles. Ces propriétaires se sont constitués en association et interpellent les pouvoirs publics pour annuler cette mesure prise par les autorités.

    Cependant, des commissions mixtes regroupant des représentants de la DRAG, de la DCP et de l’APC ont été mises sur pied pour veiller à l’application de ces nouvelles dispositions portant sur la tranquillité publiques, dont un meilleur contrôle de cette fonction, notamment en ce qui concerne le profil et les compétences de l’exploitant ainsi que le respect des normes, clairement définies à cet effet dans le cahier des charges. "On encourage les exploitants à se mettre en conformité avec la loi. En cas de négligence de leur part, la commission mixte prend des mesures coercitives à leur encontre : fermeture temporaire en cas de négligence minime et retrait définitif de l’autorisation d’exploitation en cas de manquement grave, de bagarre ou d’atteinte à la sérénité publique", affirme un agent de la DCP.

    Par conséquent, rien que dans la circonscription administrative de Chéraga, on enregistre la fermeture de 32 salles des fêtes. La décision de fermeture comporte à la fois la griffe du wali délégué et du président de l’APC, territorialement compétents, selon la wilaya d’Alger. Justement cette décision de fermeture est motivée par la non-conformité des locaux et l’absence de documents autorisant l’activité. Les exemples sont multiples, aux quatre coins du pays, de ces milliers, voire de millions de citoyens souffrant de ce phénomène. Il est extrêmement important que les hauts responsables prennent en charge cette situation qui risque de poser de sérieux problèmes à l’ordre public. De partout s’élèvent en effet la voix de ces nouveaux damnés qui voient leur vie sacrifiée sur l’autel des intérêts d’une minorité de propriétaires de salles des fêtes, insatiables et sans scrupules.

    Par la Dépêche de Kabylie
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