Publié le 13 Mai 2017
Comme cela était prévisible, les élections législatives du 4 mai ont été marquées par un très faible taux de participation. 65% des inscrits se sont abstenus de voter. Au total, nuls et abstentions ont atteint selon les chiffres officiels le taux de 72,2% des électeurs inscrits. Le taux réel doit être supérieur étant donné la pratique scélérate du bourrage des urnes.
C'est une gifle cinglante que les citoyens ont assénée au régime. L'assemblée nationale issue de ces élections n'a aucune légitimité. Ce sera comme les précédentes une simple chambre d'enregistrement de la volonté des équipes dirigeantes, un lieu parmi d'autres de négociations des privilèges, la scène où se joue de façon encore plus grossière la comédie de la démocratie de façade. La coupure entre le régime et les citoyens est criante. Malgré le caractère douteux des chiffres officiellement annoncés, il en ressort que les deux partis de la coalition présidentielle - FLN et RND- ne recueillent ensemble qu'à peine 2,6 millions de voix environ, soit 11,4 % du total des inscrits. Même en y ajoutant les voix obtenues par les partis satellites, TAJ et MPA, le régime n'est appuyé que par moins de 14% des électeurs. C'est la réponse au verrouillage de la vie politique et à la promotion d'une caste de nababs. De toute évidence une bonne partie des voix obtenues par les partis associés au régime provient des couches sociales dont les affaires ont prospéré grâce à leurs liens directs avec les détenteurs de l'autorité étatique.
Après le faible taux de participation à l'élection présidentielle de 2015, les résultats de ces législatives traduisent l'isolement du régime.
Ils reflètent l'immense mécontentement populaire contre l'arbitraire, la corruption, l'appauvrissement des plus pauvres et l'enrichissement des plus riches.
La reconnaissance de l'ampleur de l'abstention et des nuls indique que le pouvoir ne peut plus bourrer les urnes d'une manière aussi massive et aussi grossière qu'il le faisait dans le passé. C'est une évolution importante à souligner. Elle est le résultat des luttes démocratiques menées sous de multiples formes depuis des années. Elle prouve que les luttes portent.
Le pouvoir ne peut plus cacher le soleil avec un tamis. Politiquement il est très affaibli par les résultats de ces élections. Elles ont aggravé la crise politique même s'il affiche une satisfaction de façade ou va continuer à se boucher les oreilles. Il ne faut pas se bercer d'illusions, cette illégitimité de l'assemblée ne signifie nullement que le régime va tomber comme une feuille morte. Elle donne seulement aux masses laborieuses plus de légitimité à leur opposition aux mesures dirigées contre leurs intérêts et destinées à renforcer ceux de la bourgeoisie. A condition que les travailleurs passent au stade de la lutte politique en tant que classe indépendante des partis bourgeois et petits-bourgeois.
Le fond de cette crise a un double caractère.
De nouvelles franges de la bourgeoisie et les couches moyennes supérieures ne se sentent pas entendues ou représentées convenablement dans les appareils d'Etat. Elles ne se contentent pas de vivre passivement une vie de princes. Elles veulent arracher une plus grande influence sur les centres de décision. Une lutte sans merci oppose des fractions de la bourgeoisie qui accumulent plus de richesses et de privilèges grâce à leur mainmise sur ces appareils à d'autres qui en sont exclues. Pour simplifier un aspect de ces contradictions, c'est une lutte entre les fractions symbolisées par Rebrab et les autres qui le sont par Haddad ou Tliba, entre celles qui avaient été aidées à émerger il y a 20 à 30 ans par le pouvoir de l'époque aux nouvelles que les équipes dirigeantes actuelles ont fait surgir. Les rivalités et les divergences qui secouent ces classes et couches sociales ne portent que sur un "juste partage" entre elles des richesses nationales. La revendication "d'élections démocratiques propres et honnêtes" vise à les trancher par la voie électorale, comme dans les sociétés capitalistes dites démocratiques où les classes possédantes sont assurées que l'alternance politique ne les empêchera pas de continuer à faire fructifier leurs profits quels que soient les hommes politiques mis en orbite. Assurées aussi que leur domination économique et leur influence politique sur les exploités garantissent la perpétuation du système d'exploitation tant que les exploités ne se révoltent pas contre les exploiteurs et leur Etat bourgeois.
Le deuxième aspect de la crise est plus fondamental. C'est le caractère antagonique entre les intérêts de la classe ouvrière, de l'ensemble des travailleurs, des couches sociales qui vivent de leur travail et l'Etat comme appareil aux services des puissants, des "mafieux", des corrompus, etc. Dans une grande mesure les abstentions et le vote nul ont exprimé massivement cette coupure entre le régime et les masses populaires.
Les tensions politiques vont s'aiguiser à cause de la dégradation des recettes pétrolières, de ses conséquences sur le pouvoir d'achat des travailleurs pendant que les classes possédantes continuent à étaler leur train de vie insolent. Les manœuvres de l'impérialisme et des différents clans de la bourgeoisie vont s'intensifier. Le pouvoir n'a pas l'intention de faire marche arrière dans l'exécution de ses plans de paupérisation des travailleurs et de consolidation de la domination économique de la bourgeoisie. La dictature de la bourgeoisie continuera à mépriser l'opinion des classes laborieuses.
Les courants bourgeois dans l'opposition au pouvoir vont exploiter la situation en tentant d'entraîner derrière eux les travailleurs à l'aide de promesses démagogiques et de mots d'ordre trompeurs.
Pour s'en sortir, les clans de la bourgeoisie au pouvoir vont :
- soit tenter de trouver un compromis avec eux;
- soit élargir leur clientèle politique en allant plus loin dans leur tendance à leur brader les richesses du pays.
Dans tous les cas ils vont se soumettre encore plus aux ordres des Etats impérialistes, lesquels profitent de leur affaiblissement pour renforcer leurs pressions et leurs menaces d'ingérences afin d'obtenir encore davantage du pouvoir.
Comme cela était prévisible, les élections législatives du 4 mai ont été marquées par un très faible taux de participation. 65% des inscrits se sont abstenus de voter. Au total, nuls et abstentions ont atteint selon les chiffres officiels le taux de 72,2% des électeurs inscrits. Le taux réel doit être supérieur étant donné la pratique scélérate du bourrage des urnes.
C'est une gifle cinglante que les citoyens ont assénée au régime. L'assemblée nationale issue de ces élections n'a aucune légitimité. Ce sera comme les précédentes une simple chambre d'enregistrement de la volonté des équipes dirigeantes, un lieu parmi d'autres de négociations des privilèges, la scène où se joue de façon encore plus grossière la comédie de la démocratie de façade. La coupure entre le régime et les citoyens est criante. Malgré le caractère douteux des chiffres officiellement annoncés, il en ressort que les deux partis de la coalition présidentielle - FLN et RND- ne recueillent ensemble qu'à peine 2,6 millions de voix environ, soit 11,4 % du total des inscrits. Même en y ajoutant les voix obtenues par les partis satellites, TAJ et MPA, le régime n'est appuyé que par moins de 14% des électeurs. C'est la réponse au verrouillage de la vie politique et à la promotion d'une caste de nababs. De toute évidence une bonne partie des voix obtenues par les partis associés au régime provient des couches sociales dont les affaires ont prospéré grâce à leurs liens directs avec les détenteurs de l'autorité étatique.
Après le faible taux de participation à l'élection présidentielle de 2015, les résultats de ces législatives traduisent l'isolement du régime.
Ils reflètent l'immense mécontentement populaire contre l'arbitraire, la corruption, l'appauvrissement des plus pauvres et l'enrichissement des plus riches.
La reconnaissance de l'ampleur de l'abstention et des nuls indique que le pouvoir ne peut plus bourrer les urnes d'une manière aussi massive et aussi grossière qu'il le faisait dans le passé. C'est une évolution importante à souligner. Elle est le résultat des luttes démocratiques menées sous de multiples formes depuis des années. Elle prouve que les luttes portent.
Le pouvoir ne peut plus cacher le soleil avec un tamis. Politiquement il est très affaibli par les résultats de ces élections. Elles ont aggravé la crise politique même s'il affiche une satisfaction de façade ou va continuer à se boucher les oreilles. Il ne faut pas se bercer d'illusions, cette illégitimité de l'assemblée ne signifie nullement que le régime va tomber comme une feuille morte. Elle donne seulement aux masses laborieuses plus de légitimité à leur opposition aux mesures dirigées contre leurs intérêts et destinées à renforcer ceux de la bourgeoisie. A condition que les travailleurs passent au stade de la lutte politique en tant que classe indépendante des partis bourgeois et petits-bourgeois.
Le fond de cette crise a un double caractère.
De nouvelles franges de la bourgeoisie et les couches moyennes supérieures ne se sentent pas entendues ou représentées convenablement dans les appareils d'Etat. Elles ne se contentent pas de vivre passivement une vie de princes. Elles veulent arracher une plus grande influence sur les centres de décision. Une lutte sans merci oppose des fractions de la bourgeoisie qui accumulent plus de richesses et de privilèges grâce à leur mainmise sur ces appareils à d'autres qui en sont exclues. Pour simplifier un aspect de ces contradictions, c'est une lutte entre les fractions symbolisées par Rebrab et les autres qui le sont par Haddad ou Tliba, entre celles qui avaient été aidées à émerger il y a 20 à 30 ans par le pouvoir de l'époque aux nouvelles que les équipes dirigeantes actuelles ont fait surgir. Les rivalités et les divergences qui secouent ces classes et couches sociales ne portent que sur un "juste partage" entre elles des richesses nationales. La revendication "d'élections démocratiques propres et honnêtes" vise à les trancher par la voie électorale, comme dans les sociétés capitalistes dites démocratiques où les classes possédantes sont assurées que l'alternance politique ne les empêchera pas de continuer à faire fructifier leurs profits quels que soient les hommes politiques mis en orbite. Assurées aussi que leur domination économique et leur influence politique sur les exploités garantissent la perpétuation du système d'exploitation tant que les exploités ne se révoltent pas contre les exploiteurs et leur Etat bourgeois.
Le deuxième aspect de la crise est plus fondamental. C'est le caractère antagonique entre les intérêts de la classe ouvrière, de l'ensemble des travailleurs, des couches sociales qui vivent de leur travail et l'Etat comme appareil aux services des puissants, des "mafieux", des corrompus, etc. Dans une grande mesure les abstentions et le vote nul ont exprimé massivement cette coupure entre le régime et les masses populaires.
Les tensions politiques vont s'aiguiser à cause de la dégradation des recettes pétrolières, de ses conséquences sur le pouvoir d'achat des travailleurs pendant que les classes possédantes continuent à étaler leur train de vie insolent. Les manœuvres de l'impérialisme et des différents clans de la bourgeoisie vont s'intensifier. Le pouvoir n'a pas l'intention de faire marche arrière dans l'exécution de ses plans de paupérisation des travailleurs et de consolidation de la domination économique de la bourgeoisie. La dictature de la bourgeoisie continuera à mépriser l'opinion des classes laborieuses.
Les courants bourgeois dans l'opposition au pouvoir vont exploiter la situation en tentant d'entraîner derrière eux les travailleurs à l'aide de promesses démagogiques et de mots d'ordre trompeurs.
Pour s'en sortir, les clans de la bourgeoisie au pouvoir vont :
- soit tenter de trouver un compromis avec eux;
- soit élargir leur clientèle politique en allant plus loin dans leur tendance à leur brader les richesses du pays.
Dans tous les cas ils vont se soumettre encore plus aux ordres des Etats impérialistes, lesquels profitent de leur affaiblissement pour renforcer leurs pressions et leurs menaces d'ingérences afin d'obtenir encore davantage du pouvoir.
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