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La hausse de la CSG peut-elle faire perdre En Marche ?

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  • La hausse de la CSG peut-elle faire perdre En Marche ?

    Depuis plusieurs jours, François Baroin, ne cesse de fustiger la hausse de la CSG annoncée par Emmanuel Macron. Cette stratégie se révélera-t-elle payante pour les élections législatives ?

    Emmanuel Macron a récemment annoncé une hausse de 1,7 point de la CSG, ce qui porterait son taux à 9,2 % pour les revenus d'activités, à 9,9 % pour les revenus de placement et à 8,3 % pour les pensions de retraite.

    La hausse de la CSG aurait un impact positif pour la majorité des salariés

    Cette mesure fiscale aurait un impact positif pour la majorité des salariés, dès lors qu'Emmanuel Macron la conditionne à une suppression des cotisations chômage et maladie. Il s'ensuit que ceux-ci verraient in fine leur rémunération nette et, partant, leur pouvoir d'achat augmenter.

    À titre d'exemple, pour un salarié percevant le SMIC, soit 1.480 euros brut par mois, la suppression des cotisations chômage et maladie représenterait un gain total de 3,15 % du salaire brut, soit 46 euros par mois. La hausse de 1,7 point de CSG équivaudrait, quant à elle, à une perte d'environ 25 euros par mois. Par suite, le gain total pour ledit salarié, équivalant à 1,48 % du salaire brut, serait seulement de 21 euros par mois, soit environ 252 euros par an.

    L'économie réalisée serait cependant moindre pour les plus gros salaires puisque la cotisation chômage n'est prélevée que jusqu'à un certain niveau de rémunération brute, équivalente à 4 fois le plafond de la Sécurité sociale (soit 13.076 euros par mois en 2017), et que la CSG, de son côté, est prélevée sur 100 % du salaire au-delà de ce plafond.

    La hausse de la CSG aurait, a contrario, un impact négatif pour les retraités

    En l'absence de compensation, la hausse de la CSG impacterait en revanche, de façon négative, 60 % des retraités, soit plus de 9 millions d'entre eux. Plus précisément, cette mesure viserait les retraités dont la pension excède 1198 euros par mois, soit 14.375 euros par an.

    À titre d'exemple, sur une pension de retraite mensuelle de 1.500 euros par mois, cette hausse de la CSG représenterait près de 25 euros d'impôt supplémentaire par mois, soit environ 300 euros par an.

    Pour justifier cette mesure délicate, car touchant directement au pouvoir d'achat des retraités, le nouveau Président n'hésite pas à avancer l'argument de la solidarité intergénérationnelle. Celui-ci connaît bien le sujet étant donné qu'il a publié en 2008 (alors qu'il était encore inspecteur des finances) un rapport, dans lequel il estimait que " l'analyse des retraites, de la dette sociale et des prélèvements obligatoires met en évidence des transferts multiples qui dans l'ensemble s'exercent en faveur des classes d'âge de plus de 60 ans".

    Ce constat a été repris en 2012 dans un rapport de la Cour des comptes et en 2016, dans un rapport de France Stratégie, à l'époque dirigée par Jean Pisani-Ferry, lequel est devenu par la suite directeur du programme d'En Marche. Pour autant, ce constat reste loin de faire l'unanimité, comme l'atteste un rapport de l'IFRAP publié en 2013, qui conteste vigoureusement la pertinence de certaines analyses contenues dans le rapport précité de la Cour des comptes.

    La hausse de la CSG constitue un enjeu politique important pour les Républicains

    Les retraités visés par la hausse de la CSG s'inscrivent comme le coeur de l'électorat des Républicains puisque près de 40 % d'entre eux ont voté pour François Fillon au premier tour de l'élection présidentielle.

    D'où la stratégie adoptée par François Baroin de s'ériger en héraut de la lutte contre la hausse de la CSG. Il doit être précisé que le chef de file LR n'en ait pas à son premier coup d'essai en la matière, dans la mesure où il a déjà vivement critiqué plusieurs projets de réforme de la CSG, notamment en 2012 et 2013.

    Par ailleurs, il doit être souligné que cette stratégie du chef de file LR pour les législatives de 2017 fait écho à celle conduite par le PS pendant les législatives de 2007. Pour mémoire, ce dernier avait, dès le soir de l'élection de Nicolas Sarkozy, choisi de concentrer ses attaques sur la création d'une TVA sociale, laquelle correspondait à une hausse pure et simple des taux de TVA.

    À l'époque, cette stratégie s'était avérée payante puisque le nombre de députés UMP élu avait été finalement sensiblement moins élevé qu'escompté : seulement 313 députés alors qu'un sondage IFOP du 1er juin 2007 en annonçait potentiellement plus de 400.
    VirginieTruyens
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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