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Le jackpot de Trump en Arabie, l’Iran et Israël Par Hassane Zerrouky

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  • Le jackpot de Trump en Arabie, l’Iran et Israël Par Hassane Zerrouky

    C’est bien cher payé l’appui de Donald Trump. Les Saoudiens ont dû casser leur tirelire et ont signé des méga-contrats. Leur valeur «dépasse les 380 milliards de dollars», a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir lors d'une conférence de presse avec son homologue américain Rex Tillerson. Un véritable jackpot. Au total, 34 accords (défense, pétrole et transport aérien), avec 110 milliards de dollars pour des ventes d'armements à Riyad visant en particulier à contrer les «menaces iraniennes» (dixit Rex Tillerson), ont été signés samedi à Riyad. Ce dernier contrat a été présenté par le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, comme «l'accord d'armements le plus important de l'histoire des Etats-Unis». Autre cadeau à la famille Trump, déjà milliardaire, cette promesse de l’Arabie Saoudite et de ses alliés du Golfe, de 100 millions de dollars pour un projet de fonds de partenariat féminin piloté par Ivanka, la fille aînée de Donald Trump.
    Et pourquoi toute cette générosité saoudienne envers un homme qui n’a cessé d’insulter les Arabes et les musulmans de la planète jusqu’à vouloir leur interdire l’entrée sur le territoire américain ? Cette générosité a un nom : l’Iran, pays accusé par Donald Trump, dans son discours prononcé à Riyad devant un parterre d’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement arabes et musulmans sunnites, d'attiser «les feux du conflit confessionnel et du terrorisme». Ainsi, pour 380 milliards de dollars, Donald Trump a dit les mots que les Saoudiens et leurs alliés arabes voulaient entendre. Des mots qui ne vont pas déplaire à l’autre ennemi déclaré de l’Iran, Israël, tout en s’abstenant d’évoquer devant ses obligés arabes et musulmans, qui ne lui ont d’ailleurs rien demandé, la question palestinienne.
    Reste que l’attentat de Manchester n’est pas le fait des chiites, mais bien des salafistes sunnito-wahhabites de Daesh.
    L’imprévisible Président américain, capable de changer de position aussi vite que son ombre, n’est donc pas reparti de Riyad les mains vides. Outre un portefeuille bien garni au profit des multinationales américaines, il a jeté les bases d’un axe Riyad-Tel Aviv contre l’Iran. Reste à savoir si cela va l’aider à se sortir des problèmes dans lesquels il s’est empêtré aux Etats-Unis, notamment ses liens avec la Russie, sur lesquels enquête un procureur. Problèmes qui peuvent lui jouer un mauvais tour comme ce fut le cas pour Richard Nixon contraint de quitter son poste en août 1974 (affaire du Watergate).
    L'annonce de la signature de ces méga-contrats est intervenue le jour de la réélection du Président iranien Hassan Rohani, qui a obtenu 23,5 millions de voix, soit 57% des votes exprimés contre 38,3% pour le conservateur Ebrahim Raissi, pourtant soutenu par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Mieux, par rapport à l’élection présidentielle de 2013 où il avait obtenu 18,6 millions de voix (50,7%), Rohani a augmenté son score de près de 5 millions de voix. Et avec un taux de participation de 73% contre à peine 50,1% en 2013. Il n’empêche, comble de l’hypocrisie, Rex Tillerson a dit espérer « que M. Rohani rétablisse les droits des Iraniens à la liberté d'expression et d'association» ! Et ses alliés arabes et autres régimes autoritaires musulmans, ils en sont exempts ?
    Deuxième étape de son périple moyen-oriental, Israël et la Palestine. Le jour de son arrivée à Tel-Aviv, un jeune Palestinien a été tué à Bethléem, un de plus. Depuis l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, Benyamin Netanyahu se sent pousser des ailes. Ça chauffe sur le front israélo-syrien. Vendredi, quatre avions israéliens ont bombardé une cible militaire près de Palmyre, officiellement c’est le Hezbollah qui était ciblé, puis dimanche dans les monts Qalamoun Liban, contre le même Hezbollah. Quelques jours avant, le 18 mai, des avions américains avaient bombardé un convoi militaire syrien qui se dirigeait vers la ville d'Al-Tanaf, à proximité de la Jordanie, où des forces spéciales américaines et britanniques forment et encadrent des insurgés syriens.
    Certes, les USA et leurs obligés israéliens affirment ne pas vouloir aller plus loin en Syrie. Mais cette nervosité américano-israélienne n’est pas sans rapport avec le recul enregistré par les groupes islamistes syriens, en particulier Tahrir Cham (coalition islamo-djihadiste créée en janvier dernier et pilotée par Fatah Cham, la filiale syrienne d’alQaïda). Et ces raids US contre l’armée syrienne soutenue par Moscou, Téhéran et le Hezbollah libanais, ne visent rien de moins qu’à assurer à Tahrir Cham et à son concurrent salafiste Ahrar Cham, le contrôle de territoires dans la perspective d’un accord de partage du pays voulu par Washington et ses alliés occidentaux, turcs et arabes.
    Quant à la Palestine…
    H. Z.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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