L’approche du mois de Ramadhan démontre une nouvelle fois combien l’échéance du mois sacré est mise à profit par les milieux islamistes qui en profitent pour redoubler d’activité et élargir leur influence au sein de la société.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Au fil du temps, cette mouvance semble même avoir fini par s’imposer comme le partenaire privilégié, incontournable des couches défavorisées, terreau sur lequel cette dernière a su développer son influence et étendre ses ramifications. La stratégie est connue.
Pour en avoir largement usé, l’ex-FIS (Front islamique du salut) nous en a enseigné les fondements et les modes d’action. Dès sa naissance, ce dernier a assis sa notoriété au sein des Algériens en œuvrant essentiellement auprès des couches défavorisées. L’ex-FIS n’avait rien inventé, en fait. La manœuvre est celle sur laquelle se base la nébuleuse islamiste à l’échelle internationale pour gagner la sympathie des couches déshéritées et s’assurer de leur soutien au moment opportun.
Les responsables du parti dissous ont, à leur tour, chargé leurs sbires de se déployer sur le terrain. Confrontés à des conditions socioéconomiques parfois très rudes, de larges pans de la société algérienne ont perçu comme une aubaine l’ouverture de ces marchés islamiques où les produits étaient cédés à des prix symboliques. Les plus pauvres ont eu droit au fameux couffin du Ramadhan empli de dons récoltés dans une longue chaîne de solidarité où le citoyen mieux nanti est mis à contribution. Exactement ce qui se passe aujourd’hui.
Activant sous couvert d’associations caritatives, les mêmes milieux, départis d’un sigle trop compromettant, haranguent les clients qui se présentent pour faire leurs achats dans les centres commerciaux.
Dépliants (portant le nom de l’association) à la main, des jeunes hommes et jeunes filles se tiennent auprès d’un caddy où sont déposés les dons des citoyens. Le procédé étant largement connu au sein de la société, certaines de ces associations se suffisent de déposer un large chariot portant une étiquette sur laquelle on peut lire «Couffin du Ramadhan». Ce dernier sera ensuite distribué aux plus défavorisés répertoriés et apparemment inscrits sur les listes de ces organismes dans les quartiers où ils activent.
Le Ramadhan leur permet justement de redoubler d’efforts. L’agitation est à son comble. On le ressent depuis plusieurs jours. Les restos de la «Rahma» se préparent à recevoir ceux et celles qui n’ont pas où rompre le jeûne. Dans certains lieux retirés de la capitale, des tables de cantine ont déjà été disposées aux abords des mosquées.
De grandes pancartes lancent des messages à l’adresse des plus riches et les incitent à accumuler le plus grand nombre d’actes de bienfaisance durant le mois sacré.
Face à cette mobilisation, les actions prévues par le pouvoir pour aider les nécessiteux font pâle figure. Elles apparaissent comme des «actes isolés» qui se confondent d’ailleurs avec le décor.
Comme en 1991, il laisse faire une mouvance qui a pourtant démontré ses capacités de nuisance et qu’il croit maîtriser en dressant des garde-fous uniquement au plan politique.
L’activisme religieux sous couvert de bienfaisance constitue pourtant une arme redoutable pour l’avancée de cette nébuleuse qui ne recule devant rien. Quitte à choquer, parfois même blesser les couches défavorisées en entreprenant des actions qui ne sont rien d’autre que de l’aumône. Or, c’est de solidarité dont ont besoin les Algériens dans le besoin.
Une solidarité basée sur des mécanismes clairs, identifiés, tels que la mise en place de fonds de subvention. C’est ainsi que la dignité des Algériens pourra être préservée et les retombées d’un activisme douteux évitées.
En laissant le terrain vide, le pouvoir joue, encore une fois, avec le feu. Et il en subit fréquemment les conséquences. L’affaire «Rahmat Rabbi», ce pseudo-remède miracle censé guérir les diabétiques en a donné un large aperçu. Laissés sans contrôle, les milieux rétrogrades ont développé un marché juteux en jouant sur la corde sensible de la religion. Désespérés par des maladies incurables, des dizaines d’Algériens, qui ont cru voir en ce remède un don du ciel, se sont vite retrouvés à l’hôpital où la science les a sauvés in extremis.
Les pouvoirs publics avaient non seulement fermé les yeux sur le phénomène, mais l’avaient encouragé par le biais de certains responsables qui semblent avoir été eux aussi grugés par l’outrecuidance de «l’inventeur» qui affirmait détenir des diplômes de hautes universités suisses.
La suite est connue. «Rahmat Rabbi», qui côtoyait les produits de Pierre et Marie Curie dans les pharmacies, a été immédiatement retiré des ventes.
La mésaventure a contraint ces mêmes pouvoirs publics à étendre les interdictions à tous les autres produits douteux qui font l’essentiel de ces marchés tenus par la mouvance islamiste. Mais le plus gros de la guerre est à mener…
A. C.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Au fil du temps, cette mouvance semble même avoir fini par s’imposer comme le partenaire privilégié, incontournable des couches défavorisées, terreau sur lequel cette dernière a su développer son influence et étendre ses ramifications. La stratégie est connue.
Pour en avoir largement usé, l’ex-FIS (Front islamique du salut) nous en a enseigné les fondements et les modes d’action. Dès sa naissance, ce dernier a assis sa notoriété au sein des Algériens en œuvrant essentiellement auprès des couches défavorisées. L’ex-FIS n’avait rien inventé, en fait. La manœuvre est celle sur laquelle se base la nébuleuse islamiste à l’échelle internationale pour gagner la sympathie des couches déshéritées et s’assurer de leur soutien au moment opportun.
Les responsables du parti dissous ont, à leur tour, chargé leurs sbires de se déployer sur le terrain. Confrontés à des conditions socioéconomiques parfois très rudes, de larges pans de la société algérienne ont perçu comme une aubaine l’ouverture de ces marchés islamiques où les produits étaient cédés à des prix symboliques. Les plus pauvres ont eu droit au fameux couffin du Ramadhan empli de dons récoltés dans une longue chaîne de solidarité où le citoyen mieux nanti est mis à contribution. Exactement ce qui se passe aujourd’hui.
Activant sous couvert d’associations caritatives, les mêmes milieux, départis d’un sigle trop compromettant, haranguent les clients qui se présentent pour faire leurs achats dans les centres commerciaux.
Dépliants (portant le nom de l’association) à la main, des jeunes hommes et jeunes filles se tiennent auprès d’un caddy où sont déposés les dons des citoyens. Le procédé étant largement connu au sein de la société, certaines de ces associations se suffisent de déposer un large chariot portant une étiquette sur laquelle on peut lire «Couffin du Ramadhan». Ce dernier sera ensuite distribué aux plus défavorisés répertoriés et apparemment inscrits sur les listes de ces organismes dans les quartiers où ils activent.
Le Ramadhan leur permet justement de redoubler d’efforts. L’agitation est à son comble. On le ressent depuis plusieurs jours. Les restos de la «Rahma» se préparent à recevoir ceux et celles qui n’ont pas où rompre le jeûne. Dans certains lieux retirés de la capitale, des tables de cantine ont déjà été disposées aux abords des mosquées.
De grandes pancartes lancent des messages à l’adresse des plus riches et les incitent à accumuler le plus grand nombre d’actes de bienfaisance durant le mois sacré.
Face à cette mobilisation, les actions prévues par le pouvoir pour aider les nécessiteux font pâle figure. Elles apparaissent comme des «actes isolés» qui se confondent d’ailleurs avec le décor.
Comme en 1991, il laisse faire une mouvance qui a pourtant démontré ses capacités de nuisance et qu’il croit maîtriser en dressant des garde-fous uniquement au plan politique.
L’activisme religieux sous couvert de bienfaisance constitue pourtant une arme redoutable pour l’avancée de cette nébuleuse qui ne recule devant rien. Quitte à choquer, parfois même blesser les couches défavorisées en entreprenant des actions qui ne sont rien d’autre que de l’aumône. Or, c’est de solidarité dont ont besoin les Algériens dans le besoin.
Une solidarité basée sur des mécanismes clairs, identifiés, tels que la mise en place de fonds de subvention. C’est ainsi que la dignité des Algériens pourra être préservée et les retombées d’un activisme douteux évitées.
En laissant le terrain vide, le pouvoir joue, encore une fois, avec le feu. Et il en subit fréquemment les conséquences. L’affaire «Rahmat Rabbi», ce pseudo-remède miracle censé guérir les diabétiques en a donné un large aperçu. Laissés sans contrôle, les milieux rétrogrades ont développé un marché juteux en jouant sur la corde sensible de la religion. Désespérés par des maladies incurables, des dizaines d’Algériens, qui ont cru voir en ce remède un don du ciel, se sont vite retrouvés à l’hôpital où la science les a sauvés in extremis.
Les pouvoirs publics avaient non seulement fermé les yeux sur le phénomène, mais l’avaient encouragé par le biais de certains responsables qui semblent avoir été eux aussi grugés par l’outrecuidance de «l’inventeur» qui affirmait détenir des diplômes de hautes universités suisses.
La suite est connue. «Rahmat Rabbi», qui côtoyait les produits de Pierre et Marie Curie dans les pharmacies, a été immédiatement retiré des ventes.
La mésaventure a contraint ces mêmes pouvoirs publics à étendre les interdictions à tous les autres produits douteux qui font l’essentiel de ces marchés tenus par la mouvance islamiste. Mais le plus gros de la guerre est à mener…
A. C.
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