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Etats-Unis : Zbigniew Brzezinski est mort

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  • Etats-Unis : Zbigniew Brzezinski est mort

    Écrit par Anis Remane

    Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Jimmy Carter, est décédé à l’âge de 89 ans, a annoncé vendredi soir sa famille. «Mon père est décédé paisiblement ce soir», a écrit sa fille, Mika Brzezinski, sur Instagram.
    Avant sa mort, il aurait été intéressant de lui demander son avis sur les conséquences de la réélection de Hassan Rohani en Iran et le bras de fer qui oppose actuellement les puissances occidentales et la Russie depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Sur l’Iran comme sur la Russe, « Zbig » comme l’appelait ses proches avait un avis d’autorité en tant que dirigeant parmi d’autres du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), cercle de réflexion américain sur la politique étrangère, et en tant qu’homme de terrain et membre du cabinet de Jimmy Carter. A la fin des années soixante-dix, il a été de ceux qui ont pensé et appliqué une stratégie qui a consisté à faire barrage coûte que coûte à l’Union soviétique lors de sa présence militaire en Afghanistan puis, après, jusqu’à la chute du mur de Berlin. Pour l’Iran, il était en fonction à la Maison Blanche en 1979 quand le chah d’Iran, un des principaux alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient, fut balayé par la révolution islamique conduite par l’ayatollah Khomeiny, et le personnel de l’ambassade américaine pris en otage à Téhéran. Cette période sur laquelle il a beaucoup témoigné dans des articles de presse et des livres-entretiens a beaucoup marqué sa pensée sur le rôle des Etats-Unis au Moyen-Orient. Pour de nombreux observateurs, il est considéré, avec Henry Kissinger, comme l’architecte de la « ceinture verte » des monarchies du Golfe, absolues et wahhabites, dont la politique destinée à combattre le communisme pour conserver le monopole des Etats-Unis sur le pétrole a été l’une des causes de la création d’Al Qaida et autres groupes djihadistes aujourd’hui incontrôlables pour une part.
    Zbigniew Brzezinski, considéré aujourd’hui comme l’une des voix influentes de la politique étrangère américaine, est né le 28 mars 1928 à Varsovie d’un père diplomate. Son père, en poste à Montréal pendant la Seconde Guerre mondiale ayant décidé de ne pas rentrer en Pologne devenue communiste, le jeune Zbigniew fait ses études de Sciences politiques et économiques à l’université McGill de Montréal puis à Harvard. Après une thèse de doctorat sur « Le totalitarisme soviétique et les purges » en 1956, il fut professeur à Harvard puis à l’université Columbia de New York où il dirigera l’Institut des affaires communistes (1966-1968). Spécialiste des questions communistes et des relations Est-Ouest, il sera « assistant spécial » du président Jimmy Carter chargé des problèmes de Défense (1977-1981) et directeur du Conseil national de Sécurité à la Maison-Blanche.
    Démocrate, il avait plutôt des positions conservatrices en termes de sécurité nationale. Il fut comme on l’a dit partisan d’une politique de fermeté vis-à-vis de l’Union soviétique, un point revu depuis à l’aune des bouleversements géopolitiques survenus depuis le début des années 1990, un exercice qu’il a accompagné, si on a bu quelques-unes de ses déclarations sur le sujet, de conseil de rapprochement avec la Russie ( ce que fait maladroitement et contrainte l’administration Trump ?). Il a continué par la suite à intervenir régulièrement dans le débat public américain pour donner son avis, notamment sur la politique étrangère. Il est mort à Falls Church, en Virginie dans l’est des Etats-Unis, a précisé sa famille.

    Des prévisions pas encore démenties

    D’une certaine manière il a anticipé le débat actuel sur l’Otan et la pression qu’exerce l’administration Trump sur l’Alliance pour exiger de ses autres membres une contribution financière plus importante « Les Etats-Unis sont l’acteur le plus important de l’Alliance « atlantique ». Si les Etats-Unis ne sont pas impliqués, l’Alliance perd toute signification stratégique. Sans les Etats-Unis, l’Otan ne peut être ni viable ni militairement crédible », avait-il déclaré dans les colonnes du journal Le Monde en février 2015. « Comment jugez-vous la *réponse des Européens à la crise ukrainienne ? », lui avait demandé le quotidien parisien. Sa réponse a été : « elle n’est pas unanime. Ce n’est pas surprenant, mais si le nombre de « déserteurs » grandit au sein de l’Alliance, la situation de l’Europe tout entière va devenir potentiellement dangereuse. Soit l’Europe deviendra une zone soumise à l’influence de puissances extérieures, soit cela précipitera une collision militaire Est-Ouest ». Pour les férus de politique étrangère américaine, Zbigniew Brzezinski reste l’auteur de « Le Grand Échiquier. L’Amérique et le reste du monde », fameux ouvrage paru en avril 1997 où il délivre quelques-unes de ses analyses sur le monde et qui ne sont pas démenties, loin de là . On en retiendra trois : un rôle de plus en plus crucial pour l’Asie, L’Europe ne comptera pas parmi les poids lourds de la scène internationale, Le monde musulman demeure violemment tourmenté par un traumatisme post-colonial et mu par des motivations religieuses à la fois fédératrices et très clivantes…
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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