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Un fiscaliste aux Finances : Abderrahmane Raouia, un pilote pour une difficile réforme financière

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  • Un fiscaliste aux Finances : Abderrahmane Raouia, un pilote pour une difficile réforme financière

    Écrit par Farid Messaoud

    Abderrahmane Raouia a été nommé jeudi, 25 mai, ministre des Finances. Une demi-surprise ! Raouia est né le 7 novembre 1960 à Mostaganem. Il a fait ses classes dans le corps fiscal. Abderrahmane Raouia est diplômé en sciences juridiques de l’Université d’Alger et également titulaire d’un diplôme de l’Ecole Nationale des Impôts de Clermont-ferrand (France).
    En fonction depuis 1985 dans le secteur financier, Raouia a entamé sa carrière au ministère des Finances successivement comme administrateur à la direction des études et de la législation fiscale (1985-1987), chef de bureau des conventions fiscales internationales (1990-1993), sous-directeur des conventions fiscales internationales (1993-2000) et directeur de la législation fiscale (2000-2003). Il a travaillé quelques années au FMI. Raouia a été en effet expert du fonds monétaire en République démocratique du Congo de 2003 à 2005. Il a, par la suite, été désigné comme chargé d’études et de synthèse au cabinet du ministre des Finances de 2005 à 2006, puis directeur général des impôts depuis juin 2006 jusqu’à sa nomination, jeudi, à la tête du ministère des Finances. Assez d’atouts pour incarner l’homme de la situation ? N’exercant pas de mandat électif, Abderrahmane Raoauia est ministre sans étiquette. L’homme n’a jamais joué les premiers rôles sur la scène nationale. Cet ancien fiscaliste a toutefois l’immense avantage de pouvoir tisser des liens très utiles avec le monde des entreprises. Il a un passé de grand commis de l’Etat. Il occupe aujourd’hui un poste, très exigeant, en période de crise économique. A ce grand ministère, dont on connaît les contours, Abderrahmane Raouia aura plus d’une corde à son arc, si l’Exécutif dont il fait partie arrive à dégager une feuille de route claire. C’est à lui que revient la lourde charge de piloter la réforme financière dans le cadre du nouveau modèle de croissance économique. Fiscaliste cartésien, iconoclaste qu’il est, Raouia va tenter d’opérer plus de protectionnisme et plus de social. Il va devoir se montrer souple pour être à l’aise dans sa tenue de ministre. Le nouveau ministre des Finances devrait s’inscrire dans une politique cohérente qui puisse engager résolument des réformes permettant à terme d’asseoir les ressorts des équilibres macro-financiers hors fiscalité pétrolière.
    Dans le court terme, le successeur de Baba Ammi devrait faire en sorte que la totalité du budget de fonctionnement soit financé par la fiscalité ordinaire. Pour le faire, Abderrahmane Raouia va essayer de relever le taux de couverture fiscale dans des proportions acceptables, entre 15 à 20%, par exemple. Un challenge difficile, le temps jouant contre lui. Il va également s’atteler à réaliser des avancées sur un autre grand dossier, celui des subventions. Il faut une meilleure répartition et une affectation équitable des subventions au profit des couches les plus défavorisées à travers des transferts monétaires directs et sur la base d’un identifiant national et personnalisé et une réduction du coût des transferts sociaux supporté par le budget fonctionnement de l’Etat.
    Une telle politique, si le nouveau ministre des Finances parvient à la mettre en œuvre, pourrait répondre aux attentes des couches les plus défavorisées, tout en maintenant la rationalisation de la dépense publique. Abderrahmane Raouia siège dans un gouvernement resserré. Il travaillerait à un resserrement budgétaire, avec un fléchissement très marqué de la trajectoire budgétaire sur les trois prochaines années, avec un relèvement substantiel de la fiscalité ordinaire. Une telle trajectoire budgétaire circonscrite équivaut à répartir l’effort dans le temps. Il reste cependant nécessaire de trouver la manière de mettre en application toutes ces réformes. Pour rendre possible le passage à un autre régime de croissance comme sus-évoqué, il faut penser autrement la mise en œuvre des réformes.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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