Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le roi du Maroc face aux révoltés du Rif

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le roi du Maroc face aux révoltés du Rif

    Au Maroc, cela fait maintenant plus d’une semaine que des manifestations ont lieu tous les jours dans l’une des plus importantes villes de la région du Rif où l’on n’a pas oublié la mort il y a 6 mois d’un vendeur de poisson, broyé dans une benne à ordures. Le mouvement prend de l’ampleur, ce qui embarrasse le gouvernement et le roi Mohammed VI. Au micro d’Europe 1, la chronique du rédacteur en chef international du JDD, François Clemenceau.

    A tous ceux qui seraient tentés de croire que ce qui se passe en ce moment dans le Rif, au Maroc, correspond à un nouveau printemps arabe, autant dire tout de suite que ce n’est pas le cas. Certes, il y a des ressemblances. Les foules réclament justice, dignité, des investissements lourds pour soutenir l’une des régions les plus défavorisées du pays, une meilleure éducation, davantage de considération en fait de la part des autorités centrales.

    Il y a aussi le fait que le leader du mouvement, Nasser Zefsafi, un chômeur de 39 ans, est extrêmement charismatique et qu’il utilise les réseaux sociaux brillamment, y compris depuis qu’il est détenu par les forces de l’ordre depuis une semaine pour menace à l’ordre public. Mais la comparaison s’arrête là.

    Le Rif a toujours été en révolte

    D’abord parce que le Rif a toujours été en révolte. Cette région était déjà rebelle du temps du protectorat français. C’est une région de culture intensive du cannabis depuis des siècles, raison pour laquelle les Français y avaient installé leur Régie du kif et des tabacs, une région où économie et trafics ont donc toujours été liés, ce qui a maintenu vivantes des pratiques de corruption, d’abus de pouvoir, et d’impunité très fortes.

    Ensuite parce que cette révolte n’est pas arabe mais majoritairement berbère. La population locale a longtemps souffert de ne pas faire valoir reconnaître ses droits à la différence, avec sa langue et ses pratiques religieuses différentes. Il n’est pas question de séparatisme mais d’être traité au contraire sur un pied d’égalité avec les autres régions à majorité arabe qui bénéficient de programmes sociaux et d’éducation plus avantageux. Cela ne veut pas dire pour autant que rien n’a été fait. Le Roi a en effet contribué à faire évoluer les choses sur le plan économique et social mais ce n’est pas suffisamment.

    Les provinces enclavées, un défi pour Mohammed VI

    Il y a enfin de grandes différences avec les principaux mouvements d’opinion qui ont marqué le règne de Mohammed VI. Ce qui se passe dans le Rif n’a pas grand-chose à voir avec le mouvement du 20 février, qui avait mobilisé dans les grandes villes marocaines des centaines de milliers de jeunes et qui réclamaient plus de libertés individuelles et publiques, une plus grande libéralisation de la société et des réformes modernes, notamment en faveur des femmes.

    Il ne s’agit pas non plus d’un mouvement traditionaliste et religieux comme on a pu le voir aussi dans le pays et qui a contribué à porter au pouvoir un parti islamiste, le PJD. Cette révolte du Rif montre en fait une dernière facette de la société marocaine. Celle des provinces enclavées, loin des grandes cités touristiques, celle de la pauvreté, souvent cachée et occultée. Et qui pourrait bien donner du fil à retordre à Mohammed VI, qui s’était autoproclamé au début de son règne, le "Roi des Pauvres".

    le JDD

  • #2
    Et maintenant ils ressentent le besoin de se justifier , comme ci l'on souhaitait des malheurs et que toute notre vie était concentré sur eux , qu'est qu'on s'en moque

    Commentaire

    Chargement...
    X