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Le Moyen-Orient semble prendre de plus en plus de place sur le marché du recyclage et de la gestion des déchets. Absents des colloques et des conventions sur la question il y a une dizaine d'années, les pays du Golfe, Émirats arabes unis en tête, s'intéressent aujourd'hui à la gestion durable de leurs déchets. La tenue du BMR en février dernier et l'organisation de la convention du BIR en mai prochain viennent confirmer cet intérêt.
Les Émirats arabes unis (EAU) ne se résument pas à un état pétrolier – ou gazier – uniforme. Bien au contraire, cette fédération de sept émirats est devenue en à peine vingt ans un hub global attirant une population croissante d'expatriés et d'entreprises étrangères. Malgré une taille relativement modeste (8,62 millions d'habitants), les Émirats ont retrouvé leur position historique de 1er débouché commercial dans le Golfe et de 4e excédent mondial de la France, d'après le French business council à Dubai*.
Forts de l'économie la plus diversifiée du Golfe, les Émirats tournent à plein régime. « Nos entreprises ont de bonnes cartes à jouer pourvu qu'elles aient les moyens d'engager des efforts dans la durée et qu'elles sachent faire preuve d'adaptabilité sur un marché où les opportunités sont nombreuses et valorisantes, mais où la concurrence est rude. » C'est en ces termes que les autorités françaises, via Ubifrance, invitent les industriels français à rejoindre ce nouvel eldorado. Dans le secteur de l'environnement et de la gestion des déchets en particulier, tout reste à faire. En outre, l'expérience européenne en la matière est, en général, la bienvenue.
Trois incinérateurs à Abu Dhabi
Parmi les marchés phares figurent les déchets de construction et de démolition, les DIS, les déchets toxiques et les matériels technologiques pour la collecte et le tri. À Dubai, les déchets ménagers représentent 4,9 millions de tonnes par an, soit 22 % du gisement des 22,2 millions de tonnes de déchets générés au sein du CCG**. L'autre source importante de déchets se trouve dans la construction avec plus de 30 millions de tonnes par an aux EAU. À ce jour, le tri et le recyclage restent assez limités, en dépit des campagnes de sensibilisation lancées par certaines municipalités comme Dubai et Abu Dhabi. Aux Émirats, seuls 6 à 10 % des déchets ménagers et de construction sont recyclés. La valorisation énergétique a également sa place et des projets prennent forme.
À Abu Dhabi, trois projets d'installation d'incinérateurs seront réalisés pour la première fois d'ici à 2020, afin de valoriser 1 million de tonnes de déchets par an. Ces chantiers sont menés par l'entreprise Taqa. Un important marché dans la collecte des déchets et le nettoyage des lieux publics de plus de la moitié des Émirats a été remporté par le recycleur autrichien Saubermacher. Pour ce faire, la société a créé un joint-venture avec West Coast Cleaning and Environmental Services Company. Le contrat porte sur une durée de cinq ans pour un chiffre d'affaires qui s'élève à 70 millions d'euros.
La filiale du recycleur Sims Metal a ouvert son premier site de traitement de DEEE à Dubai, après quatre ans de recherche. Baptisée Sims Recycling Solutions FZE, l'unité est la seule de ce type dans cette région du Moyen-Orient. L'activité est basée sur le recyclage, la destruction de données confidentielles et le réemploi d'appareils remis en état.
Nouveau centre de traitement
Les entreprises locales ne sont pas en reste. Alors que Dubai accueillera l'Expo universelle en 2020, la ville inaugurera également son nouveau centre de recyclage. L'entreprise régionale Imdaad – qui a collecté 300 000 tonnes de déchets en 2013 – et le groupe de propreté de Dubai ont signé au printemps dernier un contrat sur le long terme et investi 18 millions d'euros pour ce projet.
Construit sur 60 000 m² au cœur de la zone économique Technopark, le centre pourra traiter jusqu'à 1 000 tonnes de déchets recyclables par jour provenant de l'Exposition universelle et de la région de Jebel Ali. Cette installation est la première à être lancée à cette échelle sur le territoire. Elle répond aux attentes des grandes compagnies et reflète la volonté politique de promouvoir une économie plus verte.
Destiné à devenir la vitrine d'une prise de conscience environnementale, ce centre de traitement sera accessible aux écoles et aux universitaires qui pourront découvrir les technologies de traitement de déchets. Il accueillera également une division de R & D qui travaille ra sur l'étude de procédés améliorant la gestion et la valorisation des déchets. À terme, Imdaad souhaite multiplier ce type de chantier à travers tout le territoire.
Un plan « déchets » à l'horizon 2030
Une nouvelle politique a été lancée par Dubai pour mettre en œuvre des programmes et des infrastructures favorisant la gestion et la valorisation des déchets à l'horizon 2030. Dans cette perspective, les autorités municipales prévoient de recycler 100 % de leurs déchets d'ici à quinze ans alors qu'actuellement, 80 % des déchets finissent en enfouissement. Le plan s'articule autour de deux objectifs principaux : la séparation optimale des déchets et le « zéro déchet » en décharge. Des conteneurs spécifiques de deux couleurs seront installés dans les lieux publics (centres commerciaux et supermarchés), ainsi que dans les foyers. En outre, des opérations de promotion sont lancées. La démarche « My City, My Environment » vise à mieux séparer les emballages recyclables à la source en vue de les recycler.
La première phase a débuté en 2012 avec un essai dans trois zones attribuées à trois entreprises chargées de fournir les conteneurs domestiques. En 2014, l'opération s'est étendue à douze territoires. Parmi les prestataires, Sita Trashco a été choisi pour la collecte en porte-à-porte.
L'autre groupe français, Veolia, exerce aux EAU plusieurs activités dans ce secteur : la collecte de gisements (déchets municipaux, DIB, DIS, construction, nettoyage) ainsi que du conseil en environnement. Le groupe traite environ 10 000 tonnes de déchets par mois et collecte environ 50 000 m³ d'effluents par mois. Les déchets les plus recyclés sont le papier carton, le bois, le plastique, les métaux, les déchets de chantier et les huiles.
Environnement Mag.
Les Émirats arabes unis (EAU) ne se résument pas à un état pétrolier – ou gazier – uniforme. Bien au contraire, cette fédération de sept émirats est devenue en à peine vingt ans un hub global attirant une population croissante d'expatriés et d'entreprises étrangères. Malgré une taille relativement modeste (8,62 millions d'habitants), les Émirats ont retrouvé leur position historique de 1er débouché commercial dans le Golfe et de 4e excédent mondial de la France, d'après le French business council à Dubai*.
Forts de l'économie la plus diversifiée du Golfe, les Émirats tournent à plein régime. « Nos entreprises ont de bonnes cartes à jouer pourvu qu'elles aient les moyens d'engager des efforts dans la durée et qu'elles sachent faire preuve d'adaptabilité sur un marché où les opportunités sont nombreuses et valorisantes, mais où la concurrence est rude. » C'est en ces termes que les autorités françaises, via Ubifrance, invitent les industriels français à rejoindre ce nouvel eldorado. Dans le secteur de l'environnement et de la gestion des déchets en particulier, tout reste à faire. En outre, l'expérience européenne en la matière est, en général, la bienvenue.
Trois incinérateurs à Abu Dhabi
Parmi les marchés phares figurent les déchets de construction et de démolition, les DIS, les déchets toxiques et les matériels technologiques pour la collecte et le tri. À Dubai, les déchets ménagers représentent 4,9 millions de tonnes par an, soit 22 % du gisement des 22,2 millions de tonnes de déchets générés au sein du CCG**. L'autre source importante de déchets se trouve dans la construction avec plus de 30 millions de tonnes par an aux EAU. À ce jour, le tri et le recyclage restent assez limités, en dépit des campagnes de sensibilisation lancées par certaines municipalités comme Dubai et Abu Dhabi. Aux Émirats, seuls 6 à 10 % des déchets ménagers et de construction sont recyclés. La valorisation énergétique a également sa place et des projets prennent forme.
À Abu Dhabi, trois projets d'installation d'incinérateurs seront réalisés pour la première fois d'ici à 2020, afin de valoriser 1 million de tonnes de déchets par an. Ces chantiers sont menés par l'entreprise Taqa. Un important marché dans la collecte des déchets et le nettoyage des lieux publics de plus de la moitié des Émirats a été remporté par le recycleur autrichien Saubermacher. Pour ce faire, la société a créé un joint-venture avec West Coast Cleaning and Environmental Services Company. Le contrat porte sur une durée de cinq ans pour un chiffre d'affaires qui s'élève à 70 millions d'euros.
La filiale du recycleur Sims Metal a ouvert son premier site de traitement de DEEE à Dubai, après quatre ans de recherche. Baptisée Sims Recycling Solutions FZE, l'unité est la seule de ce type dans cette région du Moyen-Orient. L'activité est basée sur le recyclage, la destruction de données confidentielles et le réemploi d'appareils remis en état.
Nouveau centre de traitement
Les entreprises locales ne sont pas en reste. Alors que Dubai accueillera l'Expo universelle en 2020, la ville inaugurera également son nouveau centre de recyclage. L'entreprise régionale Imdaad – qui a collecté 300 000 tonnes de déchets en 2013 – et le groupe de propreté de Dubai ont signé au printemps dernier un contrat sur le long terme et investi 18 millions d'euros pour ce projet.
Construit sur 60 000 m² au cœur de la zone économique Technopark, le centre pourra traiter jusqu'à 1 000 tonnes de déchets recyclables par jour provenant de l'Exposition universelle et de la région de Jebel Ali. Cette installation est la première à être lancée à cette échelle sur le territoire. Elle répond aux attentes des grandes compagnies et reflète la volonté politique de promouvoir une économie plus verte.
Destiné à devenir la vitrine d'une prise de conscience environnementale, ce centre de traitement sera accessible aux écoles et aux universitaires qui pourront découvrir les technologies de traitement de déchets. Il accueillera également une division de R & D qui travaille ra sur l'étude de procédés améliorant la gestion et la valorisation des déchets. À terme, Imdaad souhaite multiplier ce type de chantier à travers tout le territoire.
Un plan « déchets » à l'horizon 2030
Une nouvelle politique a été lancée par Dubai pour mettre en œuvre des programmes et des infrastructures favorisant la gestion et la valorisation des déchets à l'horizon 2030. Dans cette perspective, les autorités municipales prévoient de recycler 100 % de leurs déchets d'ici à quinze ans alors qu'actuellement, 80 % des déchets finissent en enfouissement. Le plan s'articule autour de deux objectifs principaux : la séparation optimale des déchets et le « zéro déchet » en décharge. Des conteneurs spécifiques de deux couleurs seront installés dans les lieux publics (centres commerciaux et supermarchés), ainsi que dans les foyers. En outre, des opérations de promotion sont lancées. La démarche « My City, My Environment » vise à mieux séparer les emballages recyclables à la source en vue de les recycler.
La première phase a débuté en 2012 avec un essai dans trois zones attribuées à trois entreprises chargées de fournir les conteneurs domestiques. En 2014, l'opération s'est étendue à douze territoires. Parmi les prestataires, Sita Trashco a été choisi pour la collecte en porte-à-porte.
L'autre groupe français, Veolia, exerce aux EAU plusieurs activités dans ce secteur : la collecte de gisements (déchets municipaux, DIB, DIS, construction, nettoyage) ainsi que du conseil en environnement. Le groupe traite environ 10 000 tonnes de déchets par mois et collecte environ 50 000 m³ d'effluents par mois. Les déchets les plus recyclés sont le papier carton, le bois, le plastique, les métaux, les déchets de chantier et les huiles.
Environnement Mag.
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