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Pourquoi les jeunes musulmans deviennent de plus en plus religieux

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  • Pourquoi les jeunes musulmans deviennent de plus en plus religieux

    Le modèle d’assimilation français a-t-il encore un avenir ? La démographe Michèle Tribalat répond par la négative après une analyse en trois points. Tout d’abord démêler le vrai du faux dans les chiffres qui circulent sur l’immigration étrangère, ensuite examiner en quoi l’islam change la donne et enfin constater que les classes moyennes refusent désormais massivement le modèle multiculturaliste préconisé par l’UE. Extrait de "Assimilation : la fin du modèle français : Pourquoi l'Islam change la donne" de Michèle Tribalat aux Editions du Toucan

    Des jeunes plus religieux : effet d’âge ou effet de génération?

    Si ce sont les plus jeunes qui se tournent en masse vers la religion, on a du mal à savoir si l’on a affaire à un effet d’âge (ils sont jeunes, ça leur passera) ou un effet de génération (les nouvelles générations seront plus religieuses que les précédentes). Pour trancher, il faudrait pouvoir comparer les mêmes générations, à des dates différentes.

    Un début de réponse est apporté par une comparaison avec les résultats de l’enquête MGIS plus ancienne (1992), sur une portion d’échantillon commun.

    Cette enquête menée 16 ans plus tôt n’avait pu toucher que les enfants d’immigrés suffisamment nombreux et à des âges encore jeunes. Seuls avaient été enquêtés les enfants d’immigrés d’Algérie, d’Espagne et du Portugal âgés de 20-29 ans.

    En France, en moyenne, et dans les populations d’origine européenne, la sécularisation a progressé au fil de la vie, mais aussi d’une génération à la suivante. Si l’on prend les Européens les plus attachés à la religion, ceux d’origine portugaise, ils le sont moins en 2008 qu’ils ne l’étaient en 1992. Les jeunes d’origine portugaise d’aujourd’hui sont aussi nettement moins portés sur la religion que leurs devanciers du même âge 16 ans plus tôt.

    Ce n’est plus vrai des personnes nées en France d’origine algérienne. Les jeunes de 2008 n’ont plus rien à voir avec ceux de 1992. Ils sont deux fois moins nombreux à se déclarer sans religion, et même près de trois fois moins chez les jeunes femmes. Par contre, ceux qui sont nés en 1963-1972 sont encore, 16 ans plus tard, ce qu’ils ont été dans leur jeune âge en 1992. La sécularisation semble même avoir progressé chez les hommes nés en 1963-1972 de deux parents immigrés.

    La désécularisation serait donc plutôt un effet de génération. Si tel est bien le cas, le faible niveau de sécularisation atteint parmi les jeunes adultes pourrait perdurer au cours de leur vie. Si l’on en croît Eric Kaufmann, «Les identités religieuses ont tendance à se cristalliser aux débuts de l’âge adulte et à persister tout au long de la vie»1. Ce n’est cependant pas vrai pour la sortie de la religion catholique qui a tendance à toucher tous les âges de la vie.

    Le constat est le même pour les enfants de couples formés d’un immigré d’Algérie et d’un natif, mais à un niveau de sécularisation beaucoup plus élevé. Dans les années 1963-1972, les enfants nés de ces couples mixtes étaient les plus sécularisés de leur génération. L’alliance entre un ou une immigré(e) d’Algérie et une native ou un natif se traduisait donc par un abandon massif de la religion chez les enfants. Ce n’est plus aussi vrai aujourd’hui.

    Les musulmans vivent plus souvent dans un environnement social difficile, et c’est aussi là que la pression sociale risque d’être la plus élevée. Parmi les 18-50 ans, on l’a vu, la proportion de musulmans est de 36% dans le contexte le plus défavorable (C2-), et de 4% dans l’environnement le plus favorable (C2 +). Nul doute que l’indicateur de contexte social donne également une idée de la pression sociale exercée par les musulmans sur leurs coreligionnaires.

    Si la religiosité augmente avec la détérioration du contexte social, il est peut-être hâtif d’en conclure qu’elle est directement le produit du malheur social, même dans les quartiers les plus défavorisés. Il est bien difficile de le distinguer de ce qui est induit par l’environnement culturel.

    Résumé

    Il y a bien un retour vers l’islam parmi les plus jeunes. La sécularisation, qui touchait autrefois pratiquement autant les enfants d’immigrés originaires de pays musulmans (l’Algérie principalement) que les natifs au carré, a fait marche arrière au fil des générations chez les premiers alors qu’elle s’est approfondie chez les derniers et les enfants d’immigrés européens. Cette désécularisation touche tous les contextes sociaux, mais plus encore ceux qui sont les plus défavorisés. C’est là que les musulmans sont les plus nombreux et que la pression sociale qui s’exerce par et sur eux est sans doute la plus forte.

    Nous n’avons probablement pas affaire à un mouvement passager qui devrait s’effacer avec l’âge mais à un basculement qui devrait marquer les jeunes générations au-delà de leurs jeunes années. Cette désécularisation a du mal à être perçue pour ce qu’elle est dans une société qui a eu tendance à penser la sécularisation comme le progrès, le cours inexorable de l’histoire.

    Michèle Tribalat

    Michèle Tribalat est démographe, spécialisée dans le domaine de l'immigration. Elle a notamment écrit Assimilation : la fin du modèle français aux éditions du Toucan (2013). Son dernier ouvrage Statistiques ethniques, une querelle bien française vient d'être publié (éditions de l'Artilleur).







    Atlantico

  • #2
    Han! C'est terrifiant

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    • #3
      je pense que larticle ne tien pas compte que en faites les gens sislamise pas mais se salafise

      et se phenomene et du au travaille de larabie saoudite

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      • #4
        et se phenomene et du au travaille de larabie saoudite
        Je pense que l'Arabie Saoudite n'a rien à voire la dedans, le salafisme chez les jeunes français est un effet de mode. Une espèce de conflit générationnel à l'instar des hippies des années 60, plus tard ils basculeront dans un islam "normal".

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        • #5
          Ce n'est pas un effet de mode mais plutôt l'effet internet comme face de bouc .

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          • #6
            btp
            larabie saoudite a travaillez depuis 20 a expandre le salafisme et dans chaque pay ou le salafisme cest installer il ya des probleme lier a eux depuis 20 ans

            algerie indobesie malaysie philipine france angleterre suede ........

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            • #7
              Je pense que l'Arabie Saoudite n'a rien à voire la dedans, le salafisme chez les jeunes français est un effet de mode. Une espèce de conflit générationnel à l'instar des hippies des années 60, plus tard ils basculeront dans un islam "normal".
              drôle d'analyse...
              et ceux du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, de Libye etc...ces des hippies aussi?


              Perso, je pense que le monde arabe et notamment sa jeunesse s'islamise par réaction au monde occidental qu'il tient responsable de sa propre misère.

              Misère matérielle, misère culturelle, misère sociale au plan des libertés ou des droits démocratiques, toutes ces misères le monde arabe leur trouve un coupable: c'est l'occident.

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              • #8
                drôle d'analyse...
                et ceux du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, de Libye etc...ces des hippies aussi?
                Ce n'est pas simplement une analyse sortie comme ça ...
                Ce n'est pas de la théorie, c'est un constat, il m'arrive d'entamer la discussion avec des jeunes dit "salafistes". Je parle exclusivement des jeunes nés en France qui ne connaissent même pas la langue arabe. Leurs motivations sont probablement différentes des jeunes tunisiens, algériens ou libyens car l'environnement culturel est différend.
                Comment expliquer qu'un jeune de 18 à 25 ans, du jour au lendemain se met à se laisser pousser la barbe et s'habiller d'un accoutrement qui n'a rien à voire avec l'environnement culturel dans lequel il se meut.
                Cela n'a rien à voire avec des convictions religieuses, la majorité de ces jeunes se disent "salafistes" mais ignorent totalement ce que veut dire "salafe". Dans la majorité des cas ils sont incultes, donc fragiles et facilement manipulables par des imams gourous à qui ils donnent l’obole.

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                • #9
                  Les musulmans vivent plus souvent dans un environnement social difficile,
                  la proportion de musulmans est de 36% dans le contexte le plus défavorable (C2-), et de 4% dans l’environnement le plus favorable
                  Sa se commente tout seul
                  Les mains qui aident sont plus sacrées que les lèvres qui prient. - Sai Baba -

                  La libertè, c'est le droit de pouvoir dire aux autres ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre -George Orwell-

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                  • #10
                    À vous lire, on a l'impression que la misère et pauvreté mène à la pratique de la religion musulmane, comme si l'islam était une tare.

                    Contre-exemple: mon boss est multi-millionnaire, musulman et pratiquant, et j'en passe d'exemple autour de nous de personnes confortables financièrement tout à fait équilibré psychologiquement et pratiquants.
                    Tout comme c'est le cas pour les autres personnes pratiquant d'autres religions.

                    Je penses que la France n'est pas l'exemple par excellence des jeunes et l'Islam, car à la base les immigrants du Maghreb et autres ont été placés dans des lieux d'exclusion.
                    Dernière modification par Bessma, 04 juin 2017, 21h28.
                    Rien n'arrive pour rien ...

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                    • #11
                      Bessma

                      on parle des radicalisés...
                      pas des musulmans en général.

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                      • #12
                        Bachi par forcément, on parle de pratique de la religion.
                        --> L'article parle des jeunes de plus en plus religieux, c'est-à-dire de plus en plus de jeunes pratiquent la religion, en terme de nombre. Puis ça parle de désécularisation, donc de moins en moins de jeunes n'abandonnent la religion.
                        Rien n'arrive pour rien ...

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                        • #13
                          Pourquoi les jeunes musulmans deviennent de plus en plus religieux
                          Sauf qu’en Islam (Dine ou mode de vie temporel et spirituel homogène et indissociable.) il n’y a pas de « religieux », une terminologie propre au Catéchisme et au Judaïsme, mais seulement des Musulmans et des Ulémas (Savants) de la Oumma.
                          "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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