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Caricatures de Mahomet
Où s'arrête la liberté d'expression ?
Denis Demonpion
Figaro, en son temps, avait cru pouvoir railler Mahomet. Mal lui en prit. Pour ne pas déplaire aux princes qui le révèrent, la comédie de Beaumarchais fut « flambée ». Pour avoir publié dans son édition du 8 février 2006 des caricatures du Prophète initialement parues au Danemark, c'est Charlie Hebdo qui est aujourd'hui jugé. Plusieurs associations musulmanes, dont la Société des habous et des lieux saints de l'islam, représentant la Grande Mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France, ont porté plainte. Le procès est fixé aux 7 et 8 février. Le spectacle devrait être assuré. La défense a fait citer comme témoins une pléiade de personnalités devant le tribunal correctionnel de Paris : François Hollande, François Bayrou, Taslima Nasreen, Elisabeth Badinter, Claude Lanzmann, Denis Jeambar. Charlie Hebdo entend faire de la liberté d'expression une « question de principe », dit son avocat Richard Malka.
Sur les trois caricatures visées, l'une, signée Cabu et intitulée « Mahomet débordé par les intégristes », représentait en une de l'hebdo spécialisé dans la dérision et la satire un barbu effondré disant « c'est dur d'être aimé par des cons ».
Avocat des plaignants, Christophe Bigot juge l'expression « outrageante ». Le tribunal devra dire si l'injure est ou non constituée. Et se souvenir que Figaro concluait que « ne pouvant avilir l'esprit », le cas échéant un peu lourd, « on se venge en le maltraitant »
© le point 01/02/07 - N°1794 - Page 39 - 234 mots
Où s'arrête la liberté d'expression ?
Denis Demonpion
Figaro, en son temps, avait cru pouvoir railler Mahomet. Mal lui en prit. Pour ne pas déplaire aux princes qui le révèrent, la comédie de Beaumarchais fut « flambée ». Pour avoir publié dans son édition du 8 février 2006 des caricatures du Prophète initialement parues au Danemark, c'est Charlie Hebdo qui est aujourd'hui jugé. Plusieurs associations musulmanes, dont la Société des habous et des lieux saints de l'islam, représentant la Grande Mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France, ont porté plainte. Le procès est fixé aux 7 et 8 février. Le spectacle devrait être assuré. La défense a fait citer comme témoins une pléiade de personnalités devant le tribunal correctionnel de Paris : François Hollande, François Bayrou, Taslima Nasreen, Elisabeth Badinter, Claude Lanzmann, Denis Jeambar. Charlie Hebdo entend faire de la liberté d'expression une « question de principe », dit son avocat Richard Malka.
Sur les trois caricatures visées, l'une, signée Cabu et intitulée « Mahomet débordé par les intégristes », représentait en une de l'hebdo spécialisé dans la dérision et la satire un barbu effondré disant « c'est dur d'être aimé par des cons ».
Avocat des plaignants, Christophe Bigot juge l'expression « outrageante ». Le tribunal devra dire si l'injure est ou non constituée. Et se souvenir que Figaro concluait que « ne pouvant avilir l'esprit », le cas échéant un peu lourd, « on se venge en le maltraitant »
© le point 01/02/07 - N°1794 - Page 39 - 234 mots