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L’Algérie entre républicains et démocrates américains

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  • L’Algérie entre républicains et démocrates américains

    Ça relève d’un exercice périlleux le fait d’aller se faufiler entre ce qui est bon et ce qui n’est pas bon pour nous, dans le prochain magma électoral américain. Notre économie pétrolière et le contentieux du Sahara sont les deux dossiers qui nous concernent le plus dans nos relations avec les Américains. Les autres, panarabes ceux-là, il y a l’Egypte, la Jordanie qui s’en occupent.

    En attendant les prochaines élections américaines de novembre 2008, les observateurs n’en finissent pas de peser et de soupeser la valeur des candidats, mais tout d’abord ils essayent d’évaluer leurs performances chacun par rapport à son parti. Mais ce qui focalise les attentions actuellement, c’est ce qui se passe dans le Parti démocrate, c’est-à-dire ce qui apparaît comme une rude bataille entre la sénatrice de New York, Hillary Clinton, et le sénateur noir de l’Illinois, Barak Obama. Par ces deux exemples, on assiste aujourd’hui à l’émergence au sein d’un même parti de gens complètement dissemblables, c’est dire que les Etats-Unis vivent des mutations, les partis aussi mais encore tout ce qui se rapporte aux grandes tendances ayant guidé les deux entités politiques américaines. La frange démocrate fut longtemps considérée comme la force politique de pouvoir par excellence. Il y a 40 ans, on comptait deux électeurs démocrates inscrits contre un républicain (on reviendra dans un autre article sur ce que veut dire inscrit). Aujourd’hui, même à cause de la guerre en Irak, les démocrates n’ont pu, en fin de compte, dépasser les républicains que de quelques points, alors qu’il y a 40 ans les démocrates contrôlaient complètement les deux chambres. En 2004, ils les ont perdues, puis ils viennent timidement de les reprendre.

    Cela nous ramène au GOP (Grand Old Party), c’est-à-dire parti républicain qui, malgré une défaite au Sénat et à la Chambre des représentants, à cause de la grave maladresse de Bush-Cheney-Rumsfeld, fonctionne toujours comme le modèle de la grande entreprise: parti dirigé du sommet et sévèrement discipliné. La relation qui s’est instaurée, par exemple, entre l’Algérie et le Président Bush s’est approchée un peu du rationnel, du précis, voire de l’objectif comparativement au congélateur américano-algérien des années 90 et naissant de la machine bureaucratique des démocrates et de sa pièce maîtresse le couple hypocrite des Clinton. Bien qu’il ne s’agit pas d’approche complètement peaufinée pour faire le tour de notre relation avec le pouvoir US, il ne faut surtout pas se laisser leurrer par cette photo de gauche que donne Jessy Jackson et même Barak Obama, pour cautionner les démocrates... et pourtant. L’Algérie avait misé à un moment sur un grand ami comme le sénateur démocrate Edwards Kennedy, mais cela est resté très insuffisant pour bâtir grand-chose.

    Le Parti démocrate n’est qu’une sorte d’adhocratie (Adhocracy) d’où vient déjà le mot ad hoc, une collection de groupuscules d’intérêts qui passent leur temps à s’embrasser et faire des câlins comme le FLN et le RND, groupuscules rassemblés ponctuellement pour une victoire électorale. Il y a trop d’invités dans les fêtes démocrates et leur carte d’invitation ressemble à un simple ticket d’autobus. Vous prenez votre place, vous faites votre trajet, vous descendez. Ni le chauffeur, ni les autres passagers ne se sont rendu compte de votre présence. Les socialistes sont des hypocrites, disaient les communistes. Ils sont champions de la petite politique.

    Les républicains, par contre, hégémonistes certes, mais ont plutôt une relation plus personnalisée, ils prennent le temps de regarder en face leur interlocuteur. Sur le plan intérieur, ils ont réinventé leur organisation politique en fonction de l’étalement de la banlieue avec un plus de contact direct et individuel. Aux dernières élections présidentielles de 2004, le couple Bush-Cheney avait un quartier général à Arlington en Virginie. Ici, on dirige une structure sophistiquée composée de responsables au niveau des Etats, des circonscriptions, des villes et des quartiers. Toute initiative électorale est faite maison. On est allé visiter le coin. C’était fabuleux. Bien sûr, il y a toujours cette guerre en Irak qui nous hantait l’esprit. Puis on se ressaisit. On vient d’Algérie quand même. On ne peut pas foutre trop nos nez dans les affaires qui nous font oublier notre patrie. Il y a 14 milliards d’échanges entre l’Algérie et les Etats-Unis et le plus grand pourcentage de notre devise vient de Washington.

    Maintenant allons chercher les démocrates de Hillary et Joseph Biden, le sénateur du Delaware. Presque vous n’allez pas les trouver. C’est en virtuel que vous les suiviez puisqu’ils utilisent une manière fatigante pour la mobilisation du vote qui se caractérise surtout par des appels aux contractuels comme MoveOn.org ou America Coming Toghether. Aguerris en démagogie, type Lionel Jospin de France, les démocrates vont profiter de la conjoncture défavorable, pour le moment, aux républicains. Ces mêmes républicains risquent ainsi de perdre la prochaine bataille électorale et là il mérite de souligner, n’en déplaise à beaucoup, que le départ de George Bush risque de faire tomber les relations algéro-américaines dans le gel d’antan, car la marchandise qu’on propose aux Etats-Unis n’intéressera pas la clientèle démocrate. Mais déplaire se fait parfois, pour mieux plaire, une bonne devise dans laquelle il est judicieux de puiser pour avertir sur le cas du Maroc. Ce pays pourrait trouver son compte. Il prépare déjà un grand tajin pour Hillary and Co afin de sceller l’avenir du Sahara Occidental. On est persuadé qu’on va vivre les dernières aventures avec ce voisin, un pays dit arabe et frère. Beaucoup ne savent pas ce que veut dire arabe lorsqu’il devient colonisateur, menteur, haggar et usurpateur, car nous avions pris l’habitude de coller qu’aux autres toute sorte de méfaits.

    On a pris le soin de conserver quelques notes parus dans le New York Times qui a bien voulu éclairer les lanternes des lecteurs sur ce qu’on appelle la composition sociale de l’électorat des Etats-Unis d’Amérique en se référant au livre du démographe Sam Roberts: Who we are now. Incontestablement instructif pour ceux, étudiants, chercheurs ou autres, qui veulent comprendre sur quelles bases et dans quelles proportions sociales fonctionne la grande école électorale américaine. Roberts estime que dans la décennie de 1990, les Etats-Unis ont vu leur population augmenter de 32,7 millions de nouveaux citoyens. On peut dire que ça a été le record qui a fait en sorte qu’on s’est trouvé, durant cette décennie, avec presque 57% d’Américains dont le lieu de naissance est l’étranger. En 2001, c’est encore un léger mouvement avec la régularisation d’un million d’immigrants en situation illégale qui s’est ajouté un peu plus tard au nombre des citoyens.

    Si on prend par exemple la ville de New York, fief des démocrates, 28% de sa population n’était pas née aux Etats-Unis. Cette proportion a augmenté en 2001 à 40%. Au niveau national, les Latinos-Américains (d’autres appellations disent Hispaniques), Mexicains en tête, représentent 52% des Américains nés à l’étranger. Depuis 2002, ces Hispaniques forment une partie plus importante dans la population, devançant les Noirs américains. C’est dans ce sens que les Blancs de souches non hispaniques constituent moins de la moitié des habitants des Etats proches du Mexique comme l’Etat de la Californie et celui du Nouveau-Mexique et bientôt la zone du Texas. Au rythme actuel, les populations de souches européennes, irlandaises, écossaises et anglaises en tête, vont devenir une minorité nationale.

    La montée qui caractérise la procréation chez les femmes d’origines hondurienne, guatémaltèque, mexicaine, salvadorienne, péruvienne et colombienne va transformer le pays entre 2055 et 2060. D’un autre côté, les Etats-Unis vivent un grand cycle de changements au niveau des ménages. Les gens qui vivent seuls constituent 26% des ménages, soit plus que les familles avec enfants (23,5%). Et depuis 1960, la proportion d’enfants vivant avec les deux parents biologiques a chuté dans les 68% après qu’elle avait démarré (toujours en 1960) à 88%. Roberts considère qu’en 1960, 9% des enfants vivaient avec un parent unique. Ce taux est passé en 2000 à 28%, c’est-à-dire une multiplication inquiétante des cas de divorce.

    Le problème est grave car dans ces 28% d’enfants vivant avec un seul parent, 53% sont issus de la communauté noire. L’institution du mariage est battue en brèche et elle se présente en 2001-2002 dans un stade préoccupant. Un bébé sur trois est né hors mariage, et dans ce nombre de bébés il se trouve que deux sont noirs. Reste à dire qu’à 11,7, l’indice de pauvreté calculé en 2002 est de moitié de ce qu’il était en 1959, mais il inclut 32% de tous les enfants noirs et 28% des enfants hispaniques d’origine.

    Par El Haj Zouaïmia (New York pour le QO)

  • #2
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