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La présidentielle française sous haute surveillance

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  • La présidentielle française sous haute surveillance

    Une fois n’est pas coutume, les français pourraient prendre le chemin des urnes présidentielles sous haute surveillance. A l’ombre d’une campagne électorale désormais bien lancée, les policiers français peaufinent leur dispositif de protection et passent au crible toutes les hypothèses.

    En alerte non-déclarée, l’appareil sécuritaire, avec tous ses corps, anticipe sur l’échéance d’avril-mai, date des deux tours de la course pour l’Elysée. Analystes des bureaux et enquêteurs de terrain passent en revue tous les scénarios. Y compris celui, cauchemardesque, du printemps madrilène.

    Le décor organisationnel de l’élection se finalise. Les attentats ferroviaires qui avaient secoué la capitale espagnole, en mars 2004, à un jet de pierre des législatives fatales pour José Maria Aznar, mettent à contribution l’agenda des services de renseignements français. Rapportées, hier, par la presse parisienne, des informations policières accréditent l’existence d’une préoccupation sécuritaire. Le renseignement hexagonal a élaboré, de fraîche date, deux notes de synthèses classées «secret-défense». Lesquelles, recoupées, font état d’une attention très poussée à l’endroit de la mouvance islamiste radicale et des groupes terroristes.

    Selon ces notes, dont des indications ont été «ébruitées» par le chargé des questions de police au Monde, le renseignent français porte un regard attentif au GSPC. A ce parcours précis de la présidentielle, les analystes français n’ont pas entre les mains des indices matériels précis sur des projets de frappes motivés par la tenue du rendez-vous électoral.

    Récentes - elles sont datées du 15 janvier -, les deux notes de synthèses ont été rédigées à partir d’une foule d’informations glanées en France, à l’étranger et sur la toile du web, par les trois appareils de renseignements, les Renseignements généraux, la Direction de surveillance du territoire (DST, contre espionnage) et la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, espionnage et action en terrain extérieure). Signe que les risques sont pris au sérieux, les notes couronnent une réunion du Comité interministériel du renseignement, tenu, le même jour, à Paris. Autour du Premier ministre Dominique de Villepin, des ministres chargés de la sécurité et des responsables de l’appareil du renseignement, le conclave s’est livré à un tour d’horizon des menaces potentielles.

    Deux ont particulièrement captivé l’attention du tour de table, au point d’être traitées comme des alertes. Une, apparue à l’hiver 2005, porte sur des menaces d’attentats en rapport avec les troupes d’Al-Qaeda activant dans le fief pakistano-afghan. L’autre est suivie par les policiers sous l’appellation de «menace d’automne».

    Mise au jour en mai 2006, selon les détails fournis par le spécialiste «sécurité» du Monde, la seconde menace supposerait «la planification, depuis le Moyen-Orient, d’une vague d’attentats-suicides contre un pays européen non identifié, entre septembre 2006 et avril 2007". A s’en tenir à la lecture des spécialistes français de l’antiterrorisme rapportée par le même journaliste, cette seconde alerte «serait particulièrement représentative des connexions et de la démultiplication des capacités» entre le Maghreb, le bourbier irakien et les réseaux implantés en Europe.

    Dans leur analyse des risques, les policiers français n’excluent aucune piste opérationnelle. Les frappes du GSPC, à leurs yeux, ne viendraient pas «forcément» d’une de ses bases implantée en Europe. Passant en revue les parades possibles, le renseignement français redoute «deux évolutions» de la mouvance activiste susceptible de «compliquer» la surveillance.

    La première a trait, selon le récit circonstancié du Monde, à la «transformation de structures consacrées au soutien logistique en vrais groupes opérationnels». La seconde appréhende «le passage à l’acte d’individus isolés ou de groupes très hétéroclites, influencés par la propagande du GSPC, notamment via Internet».

    Sujet à la diffusion récente et récurrente sur la toile, selon le propre constat des policiers français, les vues d’images prises par satellites et capturées à partir du moteur de recherche Google Earth. La police française soutient que le groupe démantelé en Tunisie, après les fusillades de janvier, avait, au menu de sa logistique, les vues des ambassades US et britannique à Tunis ainsi que des images de l’ambassade de France à Rabat. Pour les analystes du renseignement français, ces éléments, combinés aux diatribes d’Al Zawahiri et des responsables du GSPC contre la France, ont de quoi susciter des interrogations. Et accréditer, à mesure du rapprochement de l’échéance présidentielle, l’hypothèse de menaces contre l’hexagone.


    Par le Quotidien d'Oran
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