C’est un des nombreux paradoxes du royaume d'Arabie saoudite. Fleuron national, première compagnie pétrolière dans le monde, Aramco assure un neuvième de la production de brut mondial et représente la source unique des revenus de l’Etat saoudien. Mais l’entreprise est aussi chargée de préparer… l’après-pétrole. Le JDD s’est rendu dans son QG de Dhahran, sur la côte est du pays.
C’est une ville dans la ville, avec ses propres résidences, ses magasins et ses cinémas - un vrai luxe dans un royaume qui n’en compte pas. Ici, les femmes ont le droit de conduire et ne sont pas obligées de porter le voile et l’abaya, la traditionnelle robe noire et couvrante pourtant obligatoire partout sur le territoire. La langue de travail n’est pas l’arabe, mais l’anglais. Bienvenue chez Aramco, l’entreprise pétrolière aux 62.000 employés. Créé par les Américains dans les années 1930, le fleuron d’Arabie saoudite a été racheté à 100% par les Saoudiens en 1980.
Hormis Samsung en Corée du Sud, peu de compagnies dans le monde peuvent se targuer d’être aussi puissantes à l’échelle d’un Etat, et d’avoir entièrement contribué à son développement économique. Mais avec la fin du tout pétrole qui se profile, Aramco doit s’adapter, alors que les recettes pétrolières représentent toujours 90% des recettes de l’Etat saoudien. "Cette compagnie tire le prestige de sa compétence dans son cœur de métier : l’or noir, observe Fatiha Dazi-Héni, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole Militaire (ISERM), dans son ouvrage L’Arabie saoudite en 100 questions (ed. Tallandier). Elle a pour mission paradoxale de réussir le passage à l’économie post-pétrolière."
"Aramco est pour nous une culture, pas seulement une entreprise"
La compagnie devrait être introduite en bourse l’année prochaine à hauteur de 5%, soit l’équivalent de 100 milliards de dollars. L’opération du siècle! Elle s’est lancée dans les énergies alternatives, notamment solaires et éoliennes, avec l’ambition de générer 9,5 gigawatts d'énergie propre à l'horizon de 2030. Elle a aussi inauguré un programme entrepreneurial avec un incubateur nommé Wa’ed, pour créer un tissus de petites et moyennes entreprises quasi inexistant dans le royaume. "Notre objectif est de créer des emplois et de remplacer les produits que les Saoudiens importent de l’extérieur par des produits de leur création", commente un porte-parole du groupe.
Le JDD a rencontré Shadin Alawami, directeur général d’Isnad Gulf, start-up dédiée aux produits orthopédiques, qui a rejoint cette structure. "Aramco est pour nous une culture, pas seulement une entreprise, témoigne-t-il. Pour moi, ce n’est pas quelque chose d’étrange d’être ici. Je ne travaille pas pour Aramco, mais j’ai des liens avec cette entreprise."
JDD
C’est une ville dans la ville, avec ses propres résidences, ses magasins et ses cinémas - un vrai luxe dans un royaume qui n’en compte pas. Ici, les femmes ont le droit de conduire et ne sont pas obligées de porter le voile et l’abaya, la traditionnelle robe noire et couvrante pourtant obligatoire partout sur le territoire. La langue de travail n’est pas l’arabe, mais l’anglais. Bienvenue chez Aramco, l’entreprise pétrolière aux 62.000 employés. Créé par les Américains dans les années 1930, le fleuron d’Arabie saoudite a été racheté à 100% par les Saoudiens en 1980.
Hormis Samsung en Corée du Sud, peu de compagnies dans le monde peuvent se targuer d’être aussi puissantes à l’échelle d’un Etat, et d’avoir entièrement contribué à son développement économique. Mais avec la fin du tout pétrole qui se profile, Aramco doit s’adapter, alors que les recettes pétrolières représentent toujours 90% des recettes de l’Etat saoudien. "Cette compagnie tire le prestige de sa compétence dans son cœur de métier : l’or noir, observe Fatiha Dazi-Héni, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole Militaire (ISERM), dans son ouvrage L’Arabie saoudite en 100 questions (ed. Tallandier). Elle a pour mission paradoxale de réussir le passage à l’économie post-pétrolière."
"Aramco est pour nous une culture, pas seulement une entreprise"
La compagnie devrait être introduite en bourse l’année prochaine à hauteur de 5%, soit l’équivalent de 100 milliards de dollars. L’opération du siècle! Elle s’est lancée dans les énergies alternatives, notamment solaires et éoliennes, avec l’ambition de générer 9,5 gigawatts d'énergie propre à l'horizon de 2030. Elle a aussi inauguré un programme entrepreneurial avec un incubateur nommé Wa’ed, pour créer un tissus de petites et moyennes entreprises quasi inexistant dans le royaume. "Notre objectif est de créer des emplois et de remplacer les produits que les Saoudiens importent de l’extérieur par des produits de leur création", commente un porte-parole du groupe.
Le JDD a rencontré Shadin Alawami, directeur général d’Isnad Gulf, start-up dédiée aux produits orthopédiques, qui a rejoint cette structure. "Aramco est pour nous une culture, pas seulement une entreprise, témoigne-t-il. Pour moi, ce n’est pas quelque chose d’étrange d’être ici. Je ne travaille pas pour Aramco, mais j’ai des liens avec cette entreprise."
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