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L'enseignement du berbère en France est aussi une affaire politique

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  • L'enseignement du berbère en France est aussi une affaire politique

    LE MONDE | 14.02.05 |

    Les uns crient au "scandale", les autres parlent de "chasse aux sorcières". L'enseignement de la langue berbère, dont l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), à Paris, assure la pérennité depuis près d'un siècle, est l'objet d'une sourde polémique. Depuis 1995, c'est l'Inalco, dans le cadre d'une convention avec la direction des enseignements scolaires (Desco), qui prépare les sujets d'épreuve de berbère au baccalauréat (option facultative) et la correction des copies. Avec un certain succès, puisque, en neuf ans, "le nombre de candidats en berbère est progressivement passé de 1 350 à 2 250 pour toute la France", souligne Salem Chaker, professeur de berbère à l'Inalco et principal maître d'œuvre de cette convention.

    Une performance que le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin paraissait vouloir encourager : les autorités avaient promis une expérience d'enseignement du berbère à la rentrée 2004, dans un lycée parisien. Salem Chaker semble tout désigné pour cette tâche. Las ! Sans crier gare, le gouvernement change de cavalier : foin de Salem Chaker, c'est un autre Français d'origine algérienne, Hocine Saadi, qui est intronisé "responsable coordinateur des enseignements et épreuves de berbère auprès de la Desco". Au grand dam de l'Inalco et de son éminent professeur, qui s'indignent de ce "désaveu". Non seulement, explique Salem Chaker, cet imprévu rival ne peut se prévaloir que d'une agrégation de mathématiques, mais il est officiellement lié à un parti politique proche des cercles dirigeants algériens. La "principale qualité" de Hocine Sadi, insiste Salem Chaker, "est d'être le frère de Saïd Saadi", dirigeant-fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un parti "à recrutement kabyle, très proche du pouvoir algérien, notamment de certains généraux". La "recommandation d'Alger" a valeur de diplôme, ironise l'éconduit.

    Interrogé, en janvier, par une journaliste de l'Agence éducation emploi formation (AEF), Hocine Saadi plaide sa cause : "J'ai réalisé un grand nombre de publications en berbère et sur le berbère, dont certaines sont référencées sur le site même de l'Inalco", remarque-t-il, rappelant qu'il s'est autrefois occupé de ce dossier "dans le cabinet de Jack Lang". Quant à ses liens avec le RCD, Hocine Saadi, qui n'a pas répondu à nos questions, arguant de son "devoir de réserve", ne les nie pas. S'il a bel et bien présidé le RCD-France, il a "quitté officiellement ce poste en juin" dernier.

    La crise est néanmoins ouverte. Le président de l'Inalco, Gilles Delouche, a fait savoir, dans une lettre adressée au ministère de l'éducation nationale, lundi 31 janvier, qu'il jugeait caduque la convention passée avec la Desco. "J'ai averti le ministère que nous allions cesser de préparer les épreuves de berbère et de corriger les copies", nous a-t-il confirmé.

    "Cette polémique pose le problème des langues de France, mais aussi celui, plus général, de l'attitude que les autorités adoptent vis-à-vis des populations d'origine maghrébine, ajoute M. Delouche. On a le sentiment, hélas, que le politique l'emporte sur la compétence."

    Catherine Simon

  • #2
    Faut il être surpris ?

    Envoyé par Afrouh
    LE MONDE | 14.02.05 |
    .................................................. ...........................................
    L'enseignement de la langue berbère, dont l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), à Paris, assure la pérennité depuis près d'un siècle, est l'objet d'une sourde polémique. Depuis 1995, .................................................. ...................................
    Saviez vous qu'en 1994 ou 95 une étude a montré que la langue parlée par le plus grand nombre de locuteurs en France après le français est le Berbère (Marocains et Algériens) ?

    Il n'est pas étonant que depuis lors la France s'est efforcé de garder cette langue comme épreuve du bac....... et pourquoi ne pas en faire de la politique, puisque de la religion on en a fait ?
    L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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