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L'Harmonie conjugale: une pure illusion ?

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  • L'Harmonie conjugale: une pure illusion ?

    j'ai trouvé cette interview dans le figaro, et je trouve qu'on tape pas mal sur le mec !!!

    Pourquoi vous intéresser aux petits agacements entre époux ?

    – L’idée m’est venue pendant mon étude sur la trame conjugale, où j’analysais le couple à travers son linge. J’ai réalisé alors l’ampleur des agacements individuels, qui proviennent d’une dissonance entre un modèle idéal (pile impeccable) et la brutalité du quotidien (gros tas de linge). Les petites frictions conjugales sont encore plus intéressantes, car elles témoignent du tiraillement qui existe en permanence entre soi et l’autre. L’harmonie conjugale est une pure illusion, et la paix de surface est en permanence travaillée de l’intérieur par ces multiples gué-guerres.

    À vous lire, à deux on s’agacerait plus aujourd’hui qu’hier ?

    – Du moins a-t-on aujourd’hui beaucoup plus d’occasions de le faire. Avec la disparition des modèles archaïques et l’effacement de la tradition, tout est à reconstruire ! Et cela bouscule les repères et fragilise le couple au quotidien. Dans les années cinquante, les rôles domestiques étaient définis à l’avance, il était normal que le mari mette les pieds sous la table à peine rentré. Aujourd’hui, qui peut supporter sans agacement cette fameuse phrase : « Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? » Jadis, on cuisinait selon la tradition. Aujourd’hui, on hésite entre cuisine rapide et cuisine passion, entre pot-au-feu mijoté et pizza surgelée. En outre, dans notre société d’hyperconsommation, on teste souvent de nouveaux objets, de nouvelles marques, sauces, lingettes, etc. Mine de rien, ces bouleversements sont source d’irritations multiples.

    La voiture devient, d’après vous, le lieu de tous les dangers…

    – Oui, car si hier elle était le temple des hommes, ce n’est bien évidemment plus le cas. Dans ce petit cocon, il faut tout choisir à deux : la chaleur (air conditionné ou non ?), la radio (RTL2 ou France Info ?), le volume sonore et, bien sûr, la conduite – pépère ou sportive. Les hommes tentent de réfréner leur agacement, et craquent souvent…

    L’irritation naît donc d’un choc de deux «micro-cultures»… Comment chacun transporte-t-il dans le couple sa « valise personnelle » ?

    – Chacun a, depuis l’enfance, une « mémoire implicite » de ce qui doit être, et qui structure inconsciemment ses gestes au quotidien. Alors, quand le grain de sable arrive (clés pas à leur place, dentifrice mal rebouché, ciseaux perdus…), ce sont autant de traces de l’autre, et cela agace ! Généralement, deux positions s’affrontent dans un couple : d’un côté, les gestionnaires de la rigueur, ponctuels, organisateurs…, de l’autre, ceux que j’ai nommés les « idéologues de la décontraction » purement « défoulatoires » – ceux qui laissent traîner leurs serviettes humides et leurs chaussettes, motif numéro un d’agacement.

    Et le tube de dentifrice ? Pourquoi est-il si crispant ?

    – Il est symbolique, car il fait partie, avec la brosse à dents, des tout premiers objets que l’on transporte chez l’autre, au début de la mise en couple. Il y a ceux qui pressent le tube et ceux qui le plient, ceux qui le posent sur le capuchon et ceux qui le laissent baver… Pas facile de supporter la trace de la «micro-culture» de l’autre !

    Pas facile non plus de partager un repas. Pourquoi la table est-elle sujette à tant de frictions dans le couple ?

    – On se rejoint dans un espace donné, et l’illusion de ne faire qu’un s’écroule. Soudain, on voit tout au microscope ! L’un sauce, mastique bruyamment, garde les coudes sur la table… et cela provoque chez l’autre des sensations parfois proches du dégoût. Derrière tout cela, il y a la présence et la culture de sa propre famille d’origine…

    Vous dites que ces agacements ont une fonction précise…

    – Chacun va balayer devant sa porte, abandonner un peu de soi… et contribuer à l’élaboration d’une culture conjugale commune. Mais il existe aussi des agacements qui ne servent qu’à vider son sac quand l’insatisfaction ou la rancoeur deviennent trop importantes. Alors, on saute sur n’importe quel prétexte… et on explose !
    ?

  • #2
    Et cette explosion, vous l’appelez un « petit coup de foudre inversé ». C’est-à-dire ?

    – Le coup de foudre amoureux provoque un oubli du soi, et entraîne vers l’autre. À l’inverse, l’agacement nous expulse brutalement du duo. Il provoque un éloignement, même minuscule, de l’autre. Ça n’est pas rien !

    Selon vous, les femmes sont beaucoup plus agacées que les hommes…

    – Absolument. Cela vient du fait que les hommes s’impliquent bien moins dans le couple. Pour eux, qui traditionnellement ont eu à batailler sur le front de l’emploi malgré tout plus que les femmes, la maison est considérée comme l’antre de repos absolu. Quand ils rentrent du bureau, ils se lâchent. Ils aimeraient avoir la sensation de se couler dans un bon bain chaud. D’où leur manière de ne pas s’impliquer et de laisser tout traîner autour d’eux. Les femmes, qui commencent leur seconde vie en rentrant du bureau, sont très irritées par leur côté Peter Pan ! Alors, prises au piège de leur propre agacement, elles rangent et briquent… L’homme fait pourtant des efforts ! Mais il reste très souvent dans l’attitude de l’élève coupable. Au fond, cette posture femme-maman/homme-petit enfant est archiclassique ! Et ça, ça agace terriblement !

    Voilà pourquoi la belle-famille, en particulier la belle-mère, se révèle un vecteur de crise !

    – Quand l’homme déclare « Je vais demander à ma mère comment elle cuisine cela », ou « Ma mère, au moins, sait recoudre un bouton », il a encore l’attitude du petit garçon ! La belle-mère intrusive est une cause d’agacement majeur, surtout à la naissance d’un couple : on n’a pas encore régulé ni adopté une politique commune, et il faut prendre ses marques par rapport à la belle-famille (phase 1). Dans les trois quarts des cas, ça se passe bien. Mais pour les autres, ceux chez qui le conjungo passe après la belle-famille, c’est redoutable! Quelques années plus tard (phase 2) s’installe une sorte de refoulement de ces irritations. On s’habitue, on veut la paix des ménages, on aspire à la tranquillité du foyer, on met son mouchoir sur ses revendications. Et puis, à mesure que l’on vieillit, changement de cap : la femme peut se mettre à ressembler à la belle-mère, le mari au beau-père, ou le contraire. La mémoire du début revient. On entame la phase 3, celle du « retour du refoulé ». Et on recommence à s’agacer !

    N’oublions pas un autre motif de choix : les loisirs des hommes. Pourquoi ?

    – Tout ce qui fait concurrence à la famille, au couple, irrite les femmes, car elles y voient l’occasion pour leur conjoint de fuir le conjungo et de ne pas s’impliquer. Regardez l’homme devant son match de foot : il montre parfois plus d’émotion et de passion que dans les relations conjugales ! Comme l’indique un de mes témoins : « Je ne pensais pas qu’une moto pouvait faire tant souffrir ! » C’est encore pire à l’arrivée des enfants : on cherche un père, et on écope d’un «contre-modèle », un gamin qui joue au ballon ou qui est scotché à son ordinateur !

    Comment sortir de ces micro-guéguerres du quotidien ?

    – Bouderies, rires, vengeances secrètes ? Chacun a sa manière de refroidir l’émotion… La bouderie, attitude féminine très sage, permet, en tirant le rideau de fer, de ne pas aller trop loin dans l’explosion et de ne pas commettre l’irréparable. Les hommes, toujours champions dans l’art de l’esquive, se mettent à fuir ou à rire (« Oh, allez, ça n’est pas grave ! »), ce qui fait flamber l’irritation féminine ! Pourtant, à froid, l’humour est la meilleure des choses. Il faudrait s’installer de temps en temps, parler ensemble de tous ces petits frottements incontournables qui prouvent à quel point le couple est une entité vivante et à quel point l’amour se travaille au quotidien…

    -Claude Kaufmann figaroMagazine
    ?

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    • #3
      heureusement c'est pas toujours comme ca !!!!!
      on fait avec..........

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      • #4
        un gamin qui joue au ballon ou qui est scotché à son ordinateur !
        Hahaa, je suis sûr que beaucoup se reconnaitront dans ce portrait !

        En tous cas, c'est une interview très intétressante et pleines de vérités: merci Balzz
        Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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        • #5
          .................................................. .................;
          Dernière modification par chevalblanc, 17 février 2007, 11h11.

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          • #6
            idéologues de la décontraction
            Elle est vraiment bonne celle-là, je l'adopte !

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