La piste de l’abandon n’est pas exclue
La réflexion est lancée pour une meilleure vocation de cette grande infrastructure
Le terminal de Jorf Lasfar et le gazoduc Maroc-Nigéria qualifiés de prioritaires
Le Maroc ne veut-il pas reconduire l’accord relatif au gazoduc Maghreb Europe, transitant par Hassi R’Mel (Algérie), Séville, via le Royaume et le détroit de Gibraltar, qui devra s’achever en 2021? Selon des sources concordantes, tout porte à croire que l’on s’achemine vers ce scénario.
Très diplomate, Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, a confié à L’Economiste que «le Maroc développe deux lignes hautement stratégiques, à savoir Jorf Lasfar et le gazoduc Maroc-Nigéria». Et de renchérir: «La ligne reliant l’Espagne à l’Algérie qui passe par le Maroc est tout aussi importante». Le ministre de tutelle n’a, à aucun moment parlé de la reconduction ou non de cet accord.
Toutefois, il précise que «dès maintenant, nous lançons la réflexion sur le gazoduc reliant l’Espagne à l’Algérie car le contrat va s’achever en 2021. Nous avons intérêt à lancer une étude pour trouver la meilleure vocation pour cette grande infrastructure, aussi bien pour le marché national que celui de l’export du gaz».
Le Maroc mise sur le terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Jorf Lasfar pour répondre aux besoins du marché interne. «Nous sommes en train de préparer la pré-qualification pour choisir le meilleur consortium, de préférence maroco-international qui pourra mieux répondre à cette demande nationale. Les appels d’offres sont déjà lancés pour choisir les cabinets conseil», précise Rabbah. Pour le moment, près d’une centaine de compagnies dont des mastodontes étrangers ont manifesté leur intérêt pour ce mégaprojet. Le lancement de l’appel d’offres est prévu au cours de 2018.
La stratégie nationale gazière 2015-2030 prévoit la réalisation, sur le site de Jorf Lasfar, d’un terminal gazier à partir de 2019. Le plan «Gas to power», qui correspond à un investissement global évalué à 4,6 milliards de dollars, est en cours de mise en œuvre. Il comporte un terminal gazier ainsi qu’une capacité additionnelle de 2.400 MW de centrales à cycles combinés fonctionnant au gaz.
Abderrahim El Hafidi, secrétaire général au ministère de l’Energie, avait annoncé, récemment à Copenhague, qu’une vingtaine d’entreprises travaillent au Maroc dans la prospection du gaz naturel. Elles font valoir des indicateurs «très positifs» relevés dans plusieurs sites, notamment dans la région de Tendrara (Oriental).
La deuxième ligne prioritaire, qualifiée de stratégique, est celle du gazoduc reliant le Nigéria et le Maroc. «C’est un projet important qui concerne en premier lieu nos deux pays mais aussi ceux par lesquels il va transiter. Il permettra d’alimenter d’abord le marché africain et ensuite exporter vers d’autres marchés européens», a relevé Rabbah.
A noter que le pipeline Nigéria-Maroc, une concrétisation de la vision royale, aura un impact positif direct sur plus de 300 millions d’habitants et permettra d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest. Ce mégaprojet servira ainsi de base pour la création d’un marché régional compétitif de l’électricité.
Pour permettre une meilleure mise en œuvre de la stratégie gazière nationale 2015-2030, le ministère de tutelle mène, actuellement, plusieurs études visant le développement d’une infrastructure GNL. Ces dernières couvrent plusieurs volets notamment l’évaluation des infrastructures à développer, l’identification des partenaires potentiels pour réaliser ces infrastructures ainsi qu’une analyse des modèles possibles d’organisation du secteur du gaz naturel, basée sur un benchmark détaillé de pays ayant récemment développé un système gazier.
D’autres études sont lancées notamment sur l’organisation de la filière au Maroc, sur la base des enseignements des benchmarks internationaux et des spécificités du contexte marocain, la régulation de la filière et l’organisation du régulateur ainsi que la finalisation du projet de loi relatif au gaz naturel.
De grandes infrastructures dans le pipe
L’infrastructure GNL à construire devrait être dimensionnée pour couvrir la demande élevée en 2020-2025. Elle devrait permettre une augmentation rapide de capacité si besoin après 2025, précise le ministère. Cette infrastructure se compose d’un terminal onshore d’importation de GNL à Jorf Lasfar, d’un gazoduc reliant le terminal de Jorf Lasfar, Kénitra-Casablanca et le gazoduc Maghreb Europe (GME), d’une infrastructure de stockage et de plusieurs réseaux régionaux de distribution, en fonction de la demande industrielle/résidentielle.
L’organisation et la régulation du système gazier seront élaborées, en se basant sur les retours d’expérience internationaux et les spécificités du plan gazier national. La construction des infrastructures nécessitera environ 5 ans.
l'économiste
La réflexion est lancée pour une meilleure vocation de cette grande infrastructure
Le terminal de Jorf Lasfar et le gazoduc Maroc-Nigéria qualifiés de prioritaires
Le Maroc ne veut-il pas reconduire l’accord relatif au gazoduc Maghreb Europe, transitant par Hassi R’Mel (Algérie), Séville, via le Royaume et le détroit de Gibraltar, qui devra s’achever en 2021? Selon des sources concordantes, tout porte à croire que l’on s’achemine vers ce scénario.
Très diplomate, Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, a confié à L’Economiste que «le Maroc développe deux lignes hautement stratégiques, à savoir Jorf Lasfar et le gazoduc Maroc-Nigéria». Et de renchérir: «La ligne reliant l’Espagne à l’Algérie qui passe par le Maroc est tout aussi importante». Le ministre de tutelle n’a, à aucun moment parlé de la reconduction ou non de cet accord.
Toutefois, il précise que «dès maintenant, nous lançons la réflexion sur le gazoduc reliant l’Espagne à l’Algérie car le contrat va s’achever en 2021. Nous avons intérêt à lancer une étude pour trouver la meilleure vocation pour cette grande infrastructure, aussi bien pour le marché national que celui de l’export du gaz».
Le Maroc mise sur le terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Jorf Lasfar pour répondre aux besoins du marché interne. «Nous sommes en train de préparer la pré-qualification pour choisir le meilleur consortium, de préférence maroco-international qui pourra mieux répondre à cette demande nationale. Les appels d’offres sont déjà lancés pour choisir les cabinets conseil», précise Rabbah. Pour le moment, près d’une centaine de compagnies dont des mastodontes étrangers ont manifesté leur intérêt pour ce mégaprojet. Le lancement de l’appel d’offres est prévu au cours de 2018.
La stratégie nationale gazière 2015-2030 prévoit la réalisation, sur le site de Jorf Lasfar, d’un terminal gazier à partir de 2019. Le plan «Gas to power», qui correspond à un investissement global évalué à 4,6 milliards de dollars, est en cours de mise en œuvre. Il comporte un terminal gazier ainsi qu’une capacité additionnelle de 2.400 MW de centrales à cycles combinés fonctionnant au gaz.
Abderrahim El Hafidi, secrétaire général au ministère de l’Energie, avait annoncé, récemment à Copenhague, qu’une vingtaine d’entreprises travaillent au Maroc dans la prospection du gaz naturel. Elles font valoir des indicateurs «très positifs» relevés dans plusieurs sites, notamment dans la région de Tendrara (Oriental).
La deuxième ligne prioritaire, qualifiée de stratégique, est celle du gazoduc reliant le Nigéria et le Maroc. «C’est un projet important qui concerne en premier lieu nos deux pays mais aussi ceux par lesquels il va transiter. Il permettra d’alimenter d’abord le marché africain et ensuite exporter vers d’autres marchés européens», a relevé Rabbah.
A noter que le pipeline Nigéria-Maroc, une concrétisation de la vision royale, aura un impact positif direct sur plus de 300 millions d’habitants et permettra d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest. Ce mégaprojet servira ainsi de base pour la création d’un marché régional compétitif de l’électricité.
Pour permettre une meilleure mise en œuvre de la stratégie gazière nationale 2015-2030, le ministère de tutelle mène, actuellement, plusieurs études visant le développement d’une infrastructure GNL. Ces dernières couvrent plusieurs volets notamment l’évaluation des infrastructures à développer, l’identification des partenaires potentiels pour réaliser ces infrastructures ainsi qu’une analyse des modèles possibles d’organisation du secteur du gaz naturel, basée sur un benchmark détaillé de pays ayant récemment développé un système gazier.
D’autres études sont lancées notamment sur l’organisation de la filière au Maroc, sur la base des enseignements des benchmarks internationaux et des spécificités du contexte marocain, la régulation de la filière et l’organisation du régulateur ainsi que la finalisation du projet de loi relatif au gaz naturel.
De grandes infrastructures dans le pipe
L’infrastructure GNL à construire devrait être dimensionnée pour couvrir la demande élevée en 2020-2025. Elle devrait permettre une augmentation rapide de capacité si besoin après 2025, précise le ministère. Cette infrastructure se compose d’un terminal onshore d’importation de GNL à Jorf Lasfar, d’un gazoduc reliant le terminal de Jorf Lasfar, Kénitra-Casablanca et le gazoduc Maghreb Europe (GME), d’une infrastructure de stockage et de plusieurs réseaux régionaux de distribution, en fonction de la demande industrielle/résidentielle.
L’organisation et la régulation du système gazier seront élaborées, en se basant sur les retours d’expérience internationaux et les spécificités du plan gazier national. La construction des infrastructures nécessitera environ 5 ans.
l'économiste
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