On reconnaît l’arbre à ses fruits : depuis le voyage du président américain au Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite et ses alliés ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et pris des mesures pour étouffer le minuscule émirat sous prétexte de son soutien au terrorisme takfiri alors que tous les spécialistes savent que l’Arabie soutient DAESH et ses géniteurs que sont Al Qaïda et ses avatars depuis l’origine.
Une région en plein chaos
La répression brutale des Bahreïnis majoritairement chiites qui réclament le respect de leurs droits élémentaires par la famille qui dirige l’émirat de façon dictatoriale s’est accentuée avec encore moins de vergogne qu’auparavant.
Un double attentat coordonné s’est produit à Téhéran, à l’évidence organisé par les services secrets de l’Arabie, et sans doute son allié maintenant officiel du Mossad qui disposent avec les Moudjahidine Al Kalk de candidats au suicide qui ont déjà fait leur preuve en Iran en assassinant, il y a plusieurs années, des savants nucléaires. Certains Kurdes iraniens mènent dans les montagnes aux confins irakiens à l’ouest de l’Iran une guérilla soutenue de l’extérieur et se sont alliés aux terroristes de DAESH pour perpétrer des attentats comme ceux du Parlement iranien et du mausolée de l’Imam Khomeiny le 7 juin faisant 17 morts.
Enfin la destruction du Yémen par la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite se poursuit de plus belle, prenant la forme de crimes contre l’humanité, tant la population civile meurt par dizaines de milliers des frappes ou des maladies qui en découlent. Cette agression barbare a été initiée en mars 2015 par le Ministre de la Défense saoudien, Mohammed ben Salmane, 31 ans, qui vient d’être nommé Prince Héritier le 21 juin par son père le roi, à la place du Prince Nayef, une indication claire que la tendance dure de la monarchie wahhabite l’emporte, ce prince ayant déclaré en mai dernier qu’il porterait la guerre en Iran. Ce qui n’a pas empêché le Sénat américain, après d’âpres discussions controversées, des sénateurs s’inquiétant des crimes commis au Yémen, d’autoriser finalement les ventes d’armes à l’Arabie.
Tout ceci dans les jours qui ont suivi les déclarations tonitruantes de Donald Trump à Riyad le 21 mai demandant aux Arabes de lutter désormais contre le terrorisme, reconnaissant implicitement ainsi qu’il savait bien d’où était né cette plaie mais faisant « comme si » il ne les tenait pas pour responsables et accusant l’Iran d’en être le fauteur qu’il fallait donc isoler ! L’Iran dont tout le monde sait qu’il lutte avec acharnement contre ces organisations, en coopération avec la Syrie, l’Irak et la Russie. L’Iran a déjà eu 2000 martyrs tués en Syrie au cours des combats contre les takfiris pour défendre le gouvernement légal de Damas qui est un régime laïque, venant contredire la présentation mensongère de l’Arabie d’une guerre entre sunnites et chiites. D’abord l‘Arabie n’est pas sunnite, elle est wahhabite, secte sanguinaire détachée de l’islam qui en pervertit la théologie tous les jours et prétend tuer tous ceux qui ne pensent pas comme elle, musulmans, chrétiens ou athées. Cette idéologie sommaire totalement anachronique n’a pu se développer que grâce à la puissance financière des monarchies pétrolières.
SYRIE
C’est sans doute parce que la stratégie iranienne en Syrie, coordonnée étroitement avec celle de la Russie perturbe celle des Etats-Unis que l’Iran est si honni par l’Amérique. Les Etats-Unis d’Amérique sont présents militairement dans un pays sans l’autorisation de son gouvernement, directement ou avec le relais des FDS (Forces Démocratiques Syriennes) composées de Kurdes et d’Arabes, et soutiennent depuis 2011 des rebelles soi-disant modérés aussi takfiris et sanguinaires que les autres, qui voit sa tactique mise en échec grâce au soutien que l’Iran et la Russie apportent au gouvernement de Damas qu’il a justement l’intention de renverser pour le remplacer par des islamistes que ses services manipulent depuis des décennies. Les Turcs aussi, qui changent d’amis en permanence, sont présents militairement en Syrie et en Irak sans l’autorisation des gouvernements, alors que Russes et Iraniens sont présents en vertu d’accords d’assistance militaire avec le gouvernement légal. Mais les Turcs, s’ils ont une diplomatie changeante et même imprévisible semblent avoir compris que pour jouer un rôle décisif dans la région, mieux vaut s’entendre avec la Russie qu’avec les Etats-Unis et entrer dans le jeu diplomatique de Moscou qui porte peu à peu ses fruits à Astana mais aussi à Pékin où les BRICS ont récemment voté unanimement leur soutien à la solution russe en Syrie qui progresse en dépit des embûches que Washington, constatant l’échec de sa stratégie, dresse régulièrement sur le chemin de la paix, comme la destruction en vol par un de leurs F-18 d’un SU 22 syrien qui attaquait des terroristes le 18 juin, diverses frappes sur les alliés du gouvernement syrien près de leur base illégale d’Al Tanaf le 18 mai et le 6 juin, notamment la destruction d’un drone iranien Shahid 129. Et l’on ose encore parler d’une guerre civile qui opposerait les Syriens entre eux, et proclamer depuis Washington, Londres, Paris ou Ankara que le Président élu ne doit plus diriger le pays.
Dans cette situation dramatique et confuse, une lueur d’espoir provient des déclarations toutes récentes des nouveaux dirigeants français en faveur d’un rapprochement avec la Russie pour résoudre la crise syrienne et lutter contre le terrorisme. Sans doute par pragmatisme, constatant l’éloignement du nouveau président américain de l’Europe et l’échec de la politique menée par son prédécesseur en Syrie, le Président Macron à Paris, après le Ministre des Affaires Etrangères Le Drian à Moscou le 20 juin, ont indiqué un changement de la politique française en Syrie. Le nouveau Ministre français des Affaires Etrangères a annoncé une nouvelle vision de la situation, plus réaliste et pragmatique, dénuée de l’idéologie obsessionnelle anti-Assad, ce qui permet à la France d’envisager de jouer un rôle dans le dénouement de la crise syrienne– et sans doute d’autres- en accompagnant la diplomatie russe, sage et retenue depuis le début du conflit, pour le plus grand bien des Syriens mais aussi pour la lutte contre le terrorisme. Le peu de sympathie que suscite la politique brouillonne et finalement guerrière de Donald Trump, est sans doute un élément qui a aidé le nouveau gouvernement français à proposer un rapprochement avec Moscou pour résoudre ensemble les grands défis de notre époque. Ce rapprochement de Moscou devrait faciliter le rapprochement de Téhéran, déjà engagé par la France.
Iran
Le 19 mai, en réélisant le Président Rouhani avec une importante participation des électeurs, les Iraniens ont montré la force de leur démocratie. Les analyses des experts ont voulu y voir une volonté de changement qui est certainement réelle. Mais si la population a choisi de renouveler son soutien au Président qui a montré sa volonté d’ouverture et de dialogue avec l’Occident avec une énorme majorité, bien que les retombées économiques de l’accord qu’il a obtenu sur le dossier nucléaire le 14 juillet 2016 n’aient pas amélioré son sort du fait de la pérennité des sanctions que seule l’Amérique continue d’appliquer, et même de renforcer tout récemment par un vote du Sénat du 18 juin, elle signifie sans doute aussi qu’elle souhaite des relations apaisées avec l’entourage international de l’Iran en poursuivant un dialogue constructif. D’ailleurs ceux qu’on appelle les conservateurs ont obtenu tout de même 16 millions de voix qui estiment qu’il faut se montrer ferme contre ces ennemis qui n’ont rien lâché jusqu’à présent. On aurait tort de croire que le candidat Raïssi et ses partisans sont des obscurantistes qui refusent d’évoluer : pour en avoir rencontré plusieurs il est évident qu’ils ont parfaitement conscience qu’une évolution du mode de vie en République Islamique d’Iran est attendue par une grande partie de la population mais qu’elle doit se faire dans l’ordre, progressivement, en accord avec les principes fondamentaux de la révolution islamique. Ces principes s’appuient sur l’originalité de l’histoire perse, la conviction qu’une civilisation ne peut se fonder en dehors d’une métaphysique que l’islam chiite offre, et le patriotisme qui unit les Iraniens face aux ennemis extérieurs. A cet égard, les penseurs de l’Iran d’aujourd’hui sont persuadés que la civilisation occidentale touche à sa fin en raison de son matérialisme effréné pire que celui du communisme qui portait tout de même l’espoir d’un monde meilleur, alors que l’Occident, malgré sa supériorité technologique, en est arrivé à détruire les fondements mêmes de toute société, notamment les liens familiaux, au nom d’un ultra libéralisme qui génère ses propres contradictions internes, et à refuser toute référence religieuse à l’activité humaine.
Les deux conceptions qui se sont affrontées démocratiquement pour ces élections ne différent pas sur les objectifs mais seulement sur les moyens pour les atteindre. Ce qui caractérise l’Iran d’aujourd’hui est la fierté de son identité ancrée dans l’histoire perse et vivifiée par la vertu que le chiisme lui apporte. Vérité et Justice sont deux de ces vertus que l’hymne national scande avec ferveur. Depuis cette élection les évènements semblent donner raison à la tendance dure qui estime qu’il n’y a rien à attendre des Etats-Unis et de ses alliés du Golfe puisque l’on a vu le Sénat des Etats-Unis voter un renforcement des sanctions, notamment contre le Corps des Gardiens de la Révolution jugé organisation terroriste (1).
De plus, les attentats terroristes au Parlement iranien et au mausolée de l’Imam Khomeiny sont apparus clairement comme l’exécution de l’incantation faite par le nouveau Prince Héritier d’Arabie et Ministre de la Défense de porter la guerre sur le territoire iranien, donnant raison a posteriori à ceux qui pensent qu’il ne faut faire aucune concession aux Etats-Unis et à ses alliés.
La réponse iranienne est venue d’une manière inattendue par la plupart des experts : six missiles stratégiques ont atteint avec une grande précision des objectifs en Syrie, en soutien de la lutte que les Iraniens mènent contre les takfiris dans la région de Rakka, détruisant un Quartier-Général de DAESH, des dépôts d’armes et munitions, des engins blindés et 67 combattants takfiris, dont les nationalités diverses ont été annoncées par les Iraniens, prouvant qu’ils étaient bien renseignés, avant et après leurs frappes. La précision des tirs partis de la région de Kermânchâh dans le Kurdistan iranien, comme un symbole puisque les terroristes du 19 juin étaient justement des Kurdes, après un parcours de 650 kilomètres a indiqué à tout le monde que l’Iran ne pouvait désormais être attaqué par quiconque sans craindre aussitôt une riposte brutale. Cette compétence balistique, accompagnée d’une maîtrise des systèmes de drones qui ont pu filmer les objectifs avant et après les frappes avec précision mettent l’Iran au niveau des puissances militaires de premier rang. Les Etats-Unis, Israël, l’Arabie Saoudite et leurs alliés ont dû comprendre la leçon. Le Président Rouhani, avec cette démonstration de force, tient un atout supplémentaire dans les négociations internationales.
Une région en plein chaos
La répression brutale des Bahreïnis majoritairement chiites qui réclament le respect de leurs droits élémentaires par la famille qui dirige l’émirat de façon dictatoriale s’est accentuée avec encore moins de vergogne qu’auparavant.
Un double attentat coordonné s’est produit à Téhéran, à l’évidence organisé par les services secrets de l’Arabie, et sans doute son allié maintenant officiel du Mossad qui disposent avec les Moudjahidine Al Kalk de candidats au suicide qui ont déjà fait leur preuve en Iran en assassinant, il y a plusieurs années, des savants nucléaires. Certains Kurdes iraniens mènent dans les montagnes aux confins irakiens à l’ouest de l’Iran une guérilla soutenue de l’extérieur et se sont alliés aux terroristes de DAESH pour perpétrer des attentats comme ceux du Parlement iranien et du mausolée de l’Imam Khomeiny le 7 juin faisant 17 morts.
Enfin la destruction du Yémen par la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite se poursuit de plus belle, prenant la forme de crimes contre l’humanité, tant la population civile meurt par dizaines de milliers des frappes ou des maladies qui en découlent. Cette agression barbare a été initiée en mars 2015 par le Ministre de la Défense saoudien, Mohammed ben Salmane, 31 ans, qui vient d’être nommé Prince Héritier le 21 juin par son père le roi, à la place du Prince Nayef, une indication claire que la tendance dure de la monarchie wahhabite l’emporte, ce prince ayant déclaré en mai dernier qu’il porterait la guerre en Iran. Ce qui n’a pas empêché le Sénat américain, après d’âpres discussions controversées, des sénateurs s’inquiétant des crimes commis au Yémen, d’autoriser finalement les ventes d’armes à l’Arabie.
Tout ceci dans les jours qui ont suivi les déclarations tonitruantes de Donald Trump à Riyad le 21 mai demandant aux Arabes de lutter désormais contre le terrorisme, reconnaissant implicitement ainsi qu’il savait bien d’où était né cette plaie mais faisant « comme si » il ne les tenait pas pour responsables et accusant l’Iran d’en être le fauteur qu’il fallait donc isoler ! L’Iran dont tout le monde sait qu’il lutte avec acharnement contre ces organisations, en coopération avec la Syrie, l’Irak et la Russie. L’Iran a déjà eu 2000 martyrs tués en Syrie au cours des combats contre les takfiris pour défendre le gouvernement légal de Damas qui est un régime laïque, venant contredire la présentation mensongère de l’Arabie d’une guerre entre sunnites et chiites. D’abord l‘Arabie n’est pas sunnite, elle est wahhabite, secte sanguinaire détachée de l’islam qui en pervertit la théologie tous les jours et prétend tuer tous ceux qui ne pensent pas comme elle, musulmans, chrétiens ou athées. Cette idéologie sommaire totalement anachronique n’a pu se développer que grâce à la puissance financière des monarchies pétrolières.
SYRIE
C’est sans doute parce que la stratégie iranienne en Syrie, coordonnée étroitement avec celle de la Russie perturbe celle des Etats-Unis que l’Iran est si honni par l’Amérique. Les Etats-Unis d’Amérique sont présents militairement dans un pays sans l’autorisation de son gouvernement, directement ou avec le relais des FDS (Forces Démocratiques Syriennes) composées de Kurdes et d’Arabes, et soutiennent depuis 2011 des rebelles soi-disant modérés aussi takfiris et sanguinaires que les autres, qui voit sa tactique mise en échec grâce au soutien que l’Iran et la Russie apportent au gouvernement de Damas qu’il a justement l’intention de renverser pour le remplacer par des islamistes que ses services manipulent depuis des décennies. Les Turcs aussi, qui changent d’amis en permanence, sont présents militairement en Syrie et en Irak sans l’autorisation des gouvernements, alors que Russes et Iraniens sont présents en vertu d’accords d’assistance militaire avec le gouvernement légal. Mais les Turcs, s’ils ont une diplomatie changeante et même imprévisible semblent avoir compris que pour jouer un rôle décisif dans la région, mieux vaut s’entendre avec la Russie qu’avec les Etats-Unis et entrer dans le jeu diplomatique de Moscou qui porte peu à peu ses fruits à Astana mais aussi à Pékin où les BRICS ont récemment voté unanimement leur soutien à la solution russe en Syrie qui progresse en dépit des embûches que Washington, constatant l’échec de sa stratégie, dresse régulièrement sur le chemin de la paix, comme la destruction en vol par un de leurs F-18 d’un SU 22 syrien qui attaquait des terroristes le 18 juin, diverses frappes sur les alliés du gouvernement syrien près de leur base illégale d’Al Tanaf le 18 mai et le 6 juin, notamment la destruction d’un drone iranien Shahid 129. Et l’on ose encore parler d’une guerre civile qui opposerait les Syriens entre eux, et proclamer depuis Washington, Londres, Paris ou Ankara que le Président élu ne doit plus diriger le pays.
Dans cette situation dramatique et confuse, une lueur d’espoir provient des déclarations toutes récentes des nouveaux dirigeants français en faveur d’un rapprochement avec la Russie pour résoudre la crise syrienne et lutter contre le terrorisme. Sans doute par pragmatisme, constatant l’éloignement du nouveau président américain de l’Europe et l’échec de la politique menée par son prédécesseur en Syrie, le Président Macron à Paris, après le Ministre des Affaires Etrangères Le Drian à Moscou le 20 juin, ont indiqué un changement de la politique française en Syrie. Le nouveau Ministre français des Affaires Etrangères a annoncé une nouvelle vision de la situation, plus réaliste et pragmatique, dénuée de l’idéologie obsessionnelle anti-Assad, ce qui permet à la France d’envisager de jouer un rôle dans le dénouement de la crise syrienne– et sans doute d’autres- en accompagnant la diplomatie russe, sage et retenue depuis le début du conflit, pour le plus grand bien des Syriens mais aussi pour la lutte contre le terrorisme. Le peu de sympathie que suscite la politique brouillonne et finalement guerrière de Donald Trump, est sans doute un élément qui a aidé le nouveau gouvernement français à proposer un rapprochement avec Moscou pour résoudre ensemble les grands défis de notre époque. Ce rapprochement de Moscou devrait faciliter le rapprochement de Téhéran, déjà engagé par la France.
Iran
Le 19 mai, en réélisant le Président Rouhani avec une importante participation des électeurs, les Iraniens ont montré la force de leur démocratie. Les analyses des experts ont voulu y voir une volonté de changement qui est certainement réelle. Mais si la population a choisi de renouveler son soutien au Président qui a montré sa volonté d’ouverture et de dialogue avec l’Occident avec une énorme majorité, bien que les retombées économiques de l’accord qu’il a obtenu sur le dossier nucléaire le 14 juillet 2016 n’aient pas amélioré son sort du fait de la pérennité des sanctions que seule l’Amérique continue d’appliquer, et même de renforcer tout récemment par un vote du Sénat du 18 juin, elle signifie sans doute aussi qu’elle souhaite des relations apaisées avec l’entourage international de l’Iran en poursuivant un dialogue constructif. D’ailleurs ceux qu’on appelle les conservateurs ont obtenu tout de même 16 millions de voix qui estiment qu’il faut se montrer ferme contre ces ennemis qui n’ont rien lâché jusqu’à présent. On aurait tort de croire que le candidat Raïssi et ses partisans sont des obscurantistes qui refusent d’évoluer : pour en avoir rencontré plusieurs il est évident qu’ils ont parfaitement conscience qu’une évolution du mode de vie en République Islamique d’Iran est attendue par une grande partie de la population mais qu’elle doit se faire dans l’ordre, progressivement, en accord avec les principes fondamentaux de la révolution islamique. Ces principes s’appuient sur l’originalité de l’histoire perse, la conviction qu’une civilisation ne peut se fonder en dehors d’une métaphysique que l’islam chiite offre, et le patriotisme qui unit les Iraniens face aux ennemis extérieurs. A cet égard, les penseurs de l’Iran d’aujourd’hui sont persuadés que la civilisation occidentale touche à sa fin en raison de son matérialisme effréné pire que celui du communisme qui portait tout de même l’espoir d’un monde meilleur, alors que l’Occident, malgré sa supériorité technologique, en est arrivé à détruire les fondements mêmes de toute société, notamment les liens familiaux, au nom d’un ultra libéralisme qui génère ses propres contradictions internes, et à refuser toute référence religieuse à l’activité humaine.
Les deux conceptions qui se sont affrontées démocratiquement pour ces élections ne différent pas sur les objectifs mais seulement sur les moyens pour les atteindre. Ce qui caractérise l’Iran d’aujourd’hui est la fierté de son identité ancrée dans l’histoire perse et vivifiée par la vertu que le chiisme lui apporte. Vérité et Justice sont deux de ces vertus que l’hymne national scande avec ferveur. Depuis cette élection les évènements semblent donner raison à la tendance dure qui estime qu’il n’y a rien à attendre des Etats-Unis et de ses alliés du Golfe puisque l’on a vu le Sénat des Etats-Unis voter un renforcement des sanctions, notamment contre le Corps des Gardiens de la Révolution jugé organisation terroriste (1).
De plus, les attentats terroristes au Parlement iranien et au mausolée de l’Imam Khomeiny sont apparus clairement comme l’exécution de l’incantation faite par le nouveau Prince Héritier d’Arabie et Ministre de la Défense de porter la guerre sur le territoire iranien, donnant raison a posteriori à ceux qui pensent qu’il ne faut faire aucune concession aux Etats-Unis et à ses alliés.
La réponse iranienne est venue d’une manière inattendue par la plupart des experts : six missiles stratégiques ont atteint avec une grande précision des objectifs en Syrie, en soutien de la lutte que les Iraniens mènent contre les takfiris dans la région de Rakka, détruisant un Quartier-Général de DAESH, des dépôts d’armes et munitions, des engins blindés et 67 combattants takfiris, dont les nationalités diverses ont été annoncées par les Iraniens, prouvant qu’ils étaient bien renseignés, avant et après leurs frappes. La précision des tirs partis de la région de Kermânchâh dans le Kurdistan iranien, comme un symbole puisque les terroristes du 19 juin étaient justement des Kurdes, après un parcours de 650 kilomètres a indiqué à tout le monde que l’Iran ne pouvait désormais être attaqué par quiconque sans craindre aussitôt une riposte brutale. Cette compétence balistique, accompagnée d’une maîtrise des systèmes de drones qui ont pu filmer les objectifs avant et après les frappes avec précision mettent l’Iran au niveau des puissances militaires de premier rang. Les Etats-Unis, Israël, l’Arabie Saoudite et leurs alliés ont dû comprendre la leçon. Le Président Rouhani, avec cette démonstration de force, tient un atout supplémentaire dans les négociations internationales.
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