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Au Qatar, système D pour blocus de riches

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  • Au Qatar, système D pour blocus de riches

    Depuis le 5 juin, Doha est soumis à un embargo de la part de ses voisins arabes, à commencer par l’Arabie Saoudite. Entre des vaches importées d’Australie par avion et des yaourts turcs trop liquides, le pays s’organise. Notamment au profit d’Ankara.

    Après avoir pesté dans sa cuisine, Selma en sort avec sa soupière fumante en s’excusant auprès de ses invités. «Ce nouveau yaourt turc trop liquide m’a fait complètement rater mon kebbeh au laban», se plaint la maîtresse de maison. Le plat syro-libanais de boulettes de viande et blé concassé baignant dans le yaourt chaud est particulièrement prisé pour la rupture du jeûne du ramadan. La conversation s’anime aussitôt entre convives autour de la table sur les qualités comparées des produits laitiers saoudiens… et turcs. Un débat répandu ces derniers jours à Doha depuis le 5 juin et la rupture des relations diplomatiques entre le Qatar et ses voisins du Golfe




    En coupant toutes les liaisons aériennes, maritimes et terrestres, au motif que le Qatar «soutient le terrorisme», l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Yémen ont imposé un embargo à l’émirat qui importait entre 80 et 90 % de ses denrées alimentaires depuis ces deux premiers pays. La fermeture de l’unique poste-frontière terrestre de la petite péninsule du Qatar a notamment interrompu la livraison d’une marque de laitages saoudiens qui dominait le marché. «Les rayons de yaourts se sont vidés en quelques heures», raconte un employé philippin d’un supermarché de Doha. Pris de panique, dès l’annonce de la rupture, les habitants de la capitale qatarie ont pris d’assaut les magasins pour anticiper les pénuries. «Deux jours après, nous avons reçu d’énormes livraisons de ces laitages de Turquie», indique l’employé pendant qu’il regarnit ses étagères de pots et berlingots de lait, ornées des petites pancartes avec la mention «De Turquie, par avion».

    Ravitaillement express
    Un pont aérien aux frais de l’importateur a été mis en place en un temps record entre les aéroports turcs et celui de Doha pour remplacer les marchandises des pays voisins au bord du divorce. La solidarité affichée par la Turquie avec le Qatar après sa mise au ban par ses ex-frères arabes est loin d’être désintéressée. La communauté de vues sur l’islam politique entre les deux pays a poussé Recep Tayyip Erdogan à accélérer les accords de coopération militaire et passer à l’offensive diplomatico-commerciale avec Doha. Les produits turcs ont ainsi été les premiers bénéficiaires des accords de substitution des importations du riche émirat. Des laitages aux chocolats, en passant par les viandes ou la vaisselle, les produits turcs ont envahi les étals qataris. «Un marché de près de 5 milliards de dollars s’ouvre à la Turquie au Qatar, grâce à la crise du Golfe», s’est ainsi félicité le président d’une organisation d’hommes d’affaires indépendants turcs. L’Iran, l’autre puissance régionale non arabe, s’est aussi précipité pour marquer des points politiquement et commercialement face à ses rivaux arabes du Golfe. Quelques jours après le début de l’embargo, la compagnie Iran Air a envoyé à Doha six avions chargés chacun d’environ 90 tonnes de produits alimentaires et de légumes.

    Dans l’émirat richissime, l’appel d’air créé par la rupture brusque des liens avec ses voisins a aiguisé les appétits des exportateurs à travers le monde. Les sociétés françaises n’ont ainsi pas manqué à l’appel. Un producteur de découpes de volailles halal a par exemple décroché un contrat en toute hâte. Une marque française d’aliments bio a même réussi à vendre le seul fruit produit en abondance au Qatar : des dattes. D’origine israélienne, qui plus est. Il est vrai que les autorités et les milieux privés qataris se sont mobilisés pour organiser l’importation de produits alternatifs et signifier ainsi aux «pays du boycott», comme on les désigne à Doha, que l’émirat a évidemment les moyens de résister.

    «Il faut lever tous les obstacles et faciliter les approvisionnements par voies aérienne ou maritime de toutes provenances, a indiqué Mohammad ben Ahmad al-Obaidaly, le chef de la commission mise en place par la chambre de commerce de Doha. L’objectif n’est pas seulement de répondre aux besoins, mais d’avoir un excédent de marchandises sur les marchés.» Des propos tenus lors d’une réunion le 10 juin avec les représentants des ministères concernés, des autorités portuaires et des grandes firmes d’importation de produits alimentaires. Qui ont été priés de présenter, dans les trois jours, des propositions et des solutions concrètes pour des opérations de ravitaillement express.

    L’imagination et les moyens n’ont donc pas manqué pour répondre à l’appel. L’initiative la plus spectaculaire et la plus médiatisée ? La mise en œuvre d’un pont aérien pour le transport de 4 000 vaches depuis l’Australie et les Etats-Unis, à bord d’une soixantaine d’avions de Qatar Airways. Le coût total de l’opération devrait dépasser les 7 millions d’euros. A l’origine de ce coup de com, l’entrepreneur Moutaz al-Khayyat, qui a également fait l’acquisition d’une ferme climatisée aussi vaste que 70 terrains de football pour accueillir les génisses, prêtes à mettre bas. Un objectif d’autosuffisance du Qatar en produits laitiers a même été fixé pour la fin de l’année.

    Paradoxes
    «Même pas mal !» signifient en substance les responsables et les nombreux relais médiatiques du Qatar dans le monde arabe. Le leitmotiv : mettre en avant la puissance économique de l’émirat et sa capacité à surmonter la crise. Tous dénoncent dans le même temps le blocus «illégal» et «inhumain» que leur imposent les pays arabes voisins, et demandent sa levée avant d’entamer un dialogue. Des éléments de langage répétés en boucle par le ministre qatari des Affaires étrangères, le cheikh Mohammad ben Abdel Rahman al-Thani, qui, durant le ramadan, recevait les journalistes après 22 heures dans ses bureaux. «Quand on veut gérer une crise de façon civilisée, on ne commence pas en imposant des punitions violentes et en lançant des ultimatums», a affirmé le ministre.

    Ce n’est pas le moindre des paradoxes : souvent épinglé par les organisations des droits de l’homme pour son traitement des travailleurs immigrés, notamment asiatiques, l’émirat fait désormais appel aux instances internationales et aux ONG pour venir constater les drames engendrés par sa mise en quarantaine. Car les trois Etats du Golfe imposant l’embargo ont donné 14 jours aux Qataris résidant ou séjournant sur leur territoire pour partir, et annoncé que tous leurs ressortissants devaient rentrer du Qatar dans ce même délai sous peine de sanctions. Du coup, le Comité national des droits de l’homme de Doha n’a jamais connu autant d’animation que ces deux dernières semaines. Des dizaines de jeunes époux, pères ou mères de familles mixtes, mais aussi d’étudiants rapatriés des pays voisins, sont appelées à venir déposer plainte et rencontrer journalistes et défenseurs des droits étrangers.

    Mais outre les «droits humains bafoués», le Comité des droits de l’homme s’alarme aussi de la maltraitance dont sont victimes les troupeaux de chameaux qataris élevés dans les pâturages du côté saoudien du poste-frontière. «Par 48 degrés, les pauvres bêtes assoiffées, souvent blessées, ont été bousculées tandis que des milliers d’autres chameaux étaient coincés de l’autre côté de la frontière», s’émeut le ministère qatari de l’Environnement. Résultat : il a mis en place un plan d’urgence pour l’accueil des chameaux expulsés dans une trentaine de fermes provisoires qui viennent d’être aménagées. Jusqu’à 50 000 bêtes seraient concernées

    libération

  • #2
    est ce que la presse n'a pas d'autre chiens ou ânes ou chevaux à fouetter...


    mais qu'ils se bouffent entre eux, qu'ils mangent le sable,

    refdou niveau ya ben 3ami...

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    • #3
      Vous verrez, grâce à ce blocus et à cette réorganisation précipité, le Qatar exportera des produits laitier et agricoles dans quelques années.
      Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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