En matière touristique n’est pas le résultat d’une fatalité, mais la conséquence directe des errements de tous ces ministres qui, pour le moins, n’avaient pas les compétences requises pour gérer un tel secteur.
Comme le ministre sortant, Amar Ghoul ! Il a sa part de responsabilité lui qui, lors de son investiture à la tête du ministère du tourisme, avait affirmé en bombant le torse : "Je ne ménagerai aucun effort pour redresser ce secteur vital et important en remédiant aux insuffisances". Les Algériens qui avaient pris date avec sa première déclaration à la presse, sont déçus par l’ex ministre et sa colistière Aicha Tagabou, la Ministre déléguée chargée de l’Artisanat ; ce duo de responsables n’a rien entrepris pour dynamiser le secteur, l’un des moins performants au monde qui ne peut sortir la tête de l’eau en l’absence d’une réelle volonté politique de le libérer du carcan bureaucratique et juridique dans lequel on l’a enfermé.
Pour justifier leurs insuffisances, ces responsables invoquent la question de l’insuffisance des budgets alloués au secteur. Certes le parc hôtelier a besoin d’argent pour son développement, comme il est nécessaire, aussi, de libérer le foncier pour permettre un maximum d’investissements, mais le secteur a aussi besoin de se débarrasser de tous ceux qui font fuir les investisseurs, lassés d’être rackettés par des responsables beaucoup plus soucieux de leur avenir que de celui du tourisme national !
Ce grand gâchis touristique est à inscrire en caractère gras sur le registre des faillites de l’Algérie indépendante. Le nom des ministres qui ont mal géré le secteur et contribué ainsi à sa ruine, et plus particulièrement celui de Amar Ghoul dont l’échec est patent, également !
Depuis 1976, d’ailleurs, il n’y a eu qu’une seule véritable politique de tourisme qui accordait la priorité au tourisme interne en faveur des nationaux. Depuis plusieurs décennies donc, il n’y a que des tentatives puériles et sporadiques qui n’ont pas produit de résultats probants.
Sur le terrain, les nationaux se plaignent de la médiocrité des services et les étrangers se sont raréfiés déjà bien avant 1991, début des années tragiques ; quant aux émigrés, malgré l’accueil officiel et personnalisé qui leur a été réservé par Ramtane Lamamra, Amar Ghoul et consorts, ils s’en retourneront lourdement chargés, mais néanmoins mécontents de n’avoir pas réussi à négocier au plus fort leurs euros au «black change».
Un ministre chasse l’autre et l’instabilité du secteur n’en finit pas alors que le pays reste le même, dans ses constantes : plus de 1000 kilomètres de bord de mer, des montagnes boisées surplombant plusieurs vallées et même des cours d’eau ; des sources minérales à ciel ouvert ; dans le Sud et l’immensité saharienne, on trouve les ergs, les oasis, et les parcs du Tassili du Hoggar ; en amont, des installations touristiques louables mais franchement insuffisantes ; en aval, une demande interne de plus en plus croissante de vacanciers, effectifs ou potentiels, aspirant à la détente !
On a toujours parlé au Ministère du Tourisme de lancer le tourisme, ou de le relancer, et selon le point de vue de tel ou tel ministre on vise en même temps, de satisfaire la demande interne et de nous ramener des devises, est-ce possible ?
Faut-il commencer par réanimer le tourisme domestique et donc commencer par satisfaire une demande intérieure, pesante et urgente ou alors tout miser sur une demande extérieure, hypothétique et virtuelle, soumise de plus en plus à une impitoyable concurrence ?
Peut-on mener les deux actions en parallèle ?
Certes, beaucoup a été fait, des agences de tourisme ont vu le jour, des formules de voyage ont été testées, des assises du tourisme et même des salons sont ponctuellement organisés, à l’étranger, pour appâter le chaland, en vain.
Pour l’instant, l’Office national de tourisme (ONT) est à court d’idées, après s’être dépensé (inutilement ?) dans les salons internationaux de second plan, voire insignifiants et dont la cible de clientèle, en termes de marketing ne correspond pas aux deux produits algériens phares «Saharien et balnéaire» ; il s’agit des salons de Moscou, Budapest (Hongrie), Varsovie (Pologne), Tunis, Casablanca et le Caire.
Le ministère du Tourisme et c’est son principal défaut, à toujours voulu évoluer en solitaire, dans une insularité criarde, sans aucune inter sectorialité ou complémentarité. Il lui manque, à ses côtés, et cruellement, un ministère de la Culture fort de ses compétences et de son budget, un Ministère de la Communication percutant et un Ministère des Collectivités Locales géré par des experts ; il lui faut aussi, en appoint, un secteur bancaire réformé, affranchi de ses carcans et des partenaires privés mus par l’esprit gagnant-gagnant !
En effet, le tourisme est une véritable locomotive économique et l’enjeu qu’il implique ne peut relever du seul secteur chargé de sa mise en œuvre. Il interpelle toutes les institutions, politiques et privées, jusqu’au moins planifiable possible, l’algérien et sa mentalité. Intervenir sur les mentalités des opérateurs touristiques, c’est aussi une urgence à prendre en considération !
En conséquence, un changement de braquet dans la politique touristique est plus que nécessaire. Sauver l’artisanat, protéger le patrimoine archéologique, rendre nos villes plus attrayantes, conserver une politique de loisirs, améliorer nos transports, renforcer la sécurité partout, promouvoir la gastronomie et l’habit traditionnel algérien, sortir le tapis de Ghardaïa du néant dans lequel il se trouve, rendre nos banques agréables, mettre le wifi partout, voila un programme plus qu’alléchant pour sortir le tourisme national de sa régression !
Les pays européens de l’Est s’intéressent au produit balnéaire de qualité et bon marché et présentement, seule la Tunisie les intéresse et les attire grâce à sa politique d’ouverture et ses prix imbattables. Les pays arabes, Tunisie en tête, reçoivent en masse nos nationaux et ne nous envoient pas les leurs en retour !
Les pays qui doivent être ciblés à l’avenir sont l’Allemagne, à travers le salon de Berlin et la France via les salons de Deauville et de Cannes où réside une forte communauté de pieds noirs, avides de visiter l’Algérie. Un éminent spécialiste en tourisme international, l’affirmait : «une destination touristique, en tant que produit national, se construit sur la durée, 10 à 20 ans (construction d’infrastructures adaptées, formation de personnel, campagnes promotionnelles ciblées etc)».
Dieu et la nature ont doté l’Algérie d’une richesse aussi variée qu’exceptionnelle, mais l’apport des hommes qui avaient la charge de promouvoir et de séduire les touristes n’était pas en rapport. Comme l’Office Riadh El-Feth, sensé être le «Beaubourg» algérien mais qui, faute de gestionnaires compétents, et surtout «banquables» comme Amine Zaoui, Abdelkader Bendaâmache, Safy Boutella, véritables hommes de culture capables d’agir en «VRP» de la culture, ou encore Rachid Gasmi, manager émérite qui a fait de la Safex ce qu’elle est aujourd’hui, se complait dans la routine au grand dam des quelques visiteurs qui fréquentent encore ce désert culturel !
La suite.......................
Comme le ministre sortant, Amar Ghoul ! Il a sa part de responsabilité lui qui, lors de son investiture à la tête du ministère du tourisme, avait affirmé en bombant le torse : "Je ne ménagerai aucun effort pour redresser ce secteur vital et important en remédiant aux insuffisances". Les Algériens qui avaient pris date avec sa première déclaration à la presse, sont déçus par l’ex ministre et sa colistière Aicha Tagabou, la Ministre déléguée chargée de l’Artisanat ; ce duo de responsables n’a rien entrepris pour dynamiser le secteur, l’un des moins performants au monde qui ne peut sortir la tête de l’eau en l’absence d’une réelle volonté politique de le libérer du carcan bureaucratique et juridique dans lequel on l’a enfermé.
Pour justifier leurs insuffisances, ces responsables invoquent la question de l’insuffisance des budgets alloués au secteur. Certes le parc hôtelier a besoin d’argent pour son développement, comme il est nécessaire, aussi, de libérer le foncier pour permettre un maximum d’investissements, mais le secteur a aussi besoin de se débarrasser de tous ceux qui font fuir les investisseurs, lassés d’être rackettés par des responsables beaucoup plus soucieux de leur avenir que de celui du tourisme national !
Ce grand gâchis touristique est à inscrire en caractère gras sur le registre des faillites de l’Algérie indépendante. Le nom des ministres qui ont mal géré le secteur et contribué ainsi à sa ruine, et plus particulièrement celui de Amar Ghoul dont l’échec est patent, également !
Depuis 1976, d’ailleurs, il n’y a eu qu’une seule véritable politique de tourisme qui accordait la priorité au tourisme interne en faveur des nationaux. Depuis plusieurs décennies donc, il n’y a que des tentatives puériles et sporadiques qui n’ont pas produit de résultats probants.
Sur le terrain, les nationaux se plaignent de la médiocrité des services et les étrangers se sont raréfiés déjà bien avant 1991, début des années tragiques ; quant aux émigrés, malgré l’accueil officiel et personnalisé qui leur a été réservé par Ramtane Lamamra, Amar Ghoul et consorts, ils s’en retourneront lourdement chargés, mais néanmoins mécontents de n’avoir pas réussi à négocier au plus fort leurs euros au «black change».
Un ministre chasse l’autre et l’instabilité du secteur n’en finit pas alors que le pays reste le même, dans ses constantes : plus de 1000 kilomètres de bord de mer, des montagnes boisées surplombant plusieurs vallées et même des cours d’eau ; des sources minérales à ciel ouvert ; dans le Sud et l’immensité saharienne, on trouve les ergs, les oasis, et les parcs du Tassili du Hoggar ; en amont, des installations touristiques louables mais franchement insuffisantes ; en aval, une demande interne de plus en plus croissante de vacanciers, effectifs ou potentiels, aspirant à la détente !
On a toujours parlé au Ministère du Tourisme de lancer le tourisme, ou de le relancer, et selon le point de vue de tel ou tel ministre on vise en même temps, de satisfaire la demande interne et de nous ramener des devises, est-ce possible ?
Faut-il commencer par réanimer le tourisme domestique et donc commencer par satisfaire une demande intérieure, pesante et urgente ou alors tout miser sur une demande extérieure, hypothétique et virtuelle, soumise de plus en plus à une impitoyable concurrence ?
Peut-on mener les deux actions en parallèle ?
Certes, beaucoup a été fait, des agences de tourisme ont vu le jour, des formules de voyage ont été testées, des assises du tourisme et même des salons sont ponctuellement organisés, à l’étranger, pour appâter le chaland, en vain.
Pour l’instant, l’Office national de tourisme (ONT) est à court d’idées, après s’être dépensé (inutilement ?) dans les salons internationaux de second plan, voire insignifiants et dont la cible de clientèle, en termes de marketing ne correspond pas aux deux produits algériens phares «Saharien et balnéaire» ; il s’agit des salons de Moscou, Budapest (Hongrie), Varsovie (Pologne), Tunis, Casablanca et le Caire.
Le ministère du Tourisme et c’est son principal défaut, à toujours voulu évoluer en solitaire, dans une insularité criarde, sans aucune inter sectorialité ou complémentarité. Il lui manque, à ses côtés, et cruellement, un ministère de la Culture fort de ses compétences et de son budget, un Ministère de la Communication percutant et un Ministère des Collectivités Locales géré par des experts ; il lui faut aussi, en appoint, un secteur bancaire réformé, affranchi de ses carcans et des partenaires privés mus par l’esprit gagnant-gagnant !
En effet, le tourisme est une véritable locomotive économique et l’enjeu qu’il implique ne peut relever du seul secteur chargé de sa mise en œuvre. Il interpelle toutes les institutions, politiques et privées, jusqu’au moins planifiable possible, l’algérien et sa mentalité. Intervenir sur les mentalités des opérateurs touristiques, c’est aussi une urgence à prendre en considération !
En conséquence, un changement de braquet dans la politique touristique est plus que nécessaire. Sauver l’artisanat, protéger le patrimoine archéologique, rendre nos villes plus attrayantes, conserver une politique de loisirs, améliorer nos transports, renforcer la sécurité partout, promouvoir la gastronomie et l’habit traditionnel algérien, sortir le tapis de Ghardaïa du néant dans lequel il se trouve, rendre nos banques agréables, mettre le wifi partout, voila un programme plus qu’alléchant pour sortir le tourisme national de sa régression !
Les pays européens de l’Est s’intéressent au produit balnéaire de qualité et bon marché et présentement, seule la Tunisie les intéresse et les attire grâce à sa politique d’ouverture et ses prix imbattables. Les pays arabes, Tunisie en tête, reçoivent en masse nos nationaux et ne nous envoient pas les leurs en retour !
Les pays qui doivent être ciblés à l’avenir sont l’Allemagne, à travers le salon de Berlin et la France via les salons de Deauville et de Cannes où réside une forte communauté de pieds noirs, avides de visiter l’Algérie. Un éminent spécialiste en tourisme international, l’affirmait : «une destination touristique, en tant que produit national, se construit sur la durée, 10 à 20 ans (construction d’infrastructures adaptées, formation de personnel, campagnes promotionnelles ciblées etc)».
Dieu et la nature ont doté l’Algérie d’une richesse aussi variée qu’exceptionnelle, mais l’apport des hommes qui avaient la charge de promouvoir et de séduire les touristes n’était pas en rapport. Comme l’Office Riadh El-Feth, sensé être le «Beaubourg» algérien mais qui, faute de gestionnaires compétents, et surtout «banquables» comme Amine Zaoui, Abdelkader Bendaâmache, Safy Boutella, véritables hommes de culture capables d’agir en «VRP» de la culture, ou encore Rachid Gasmi, manager émérite qui a fait de la Safex ce qu’elle est aujourd’hui, se complait dans la routine au grand dam des quelques visiteurs qui fréquentent encore ce désert culturel !
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