Assise sous le seul arbre
perdu sur ces montagnes arides
le soleil brillant de toute sa chaleur
fait danser sans répit les cigales
ajuste son foulard de ses mains
vieillies par les labeurs d une vie
sans cadeaux
dépoussière sa robe à fleurs
passée par le temps
dans son panier qu'elle a tressé
prend une serviette
contenant un morceau de pain
d'un geste vif
attrape une chèvre curieuse
la tient fermement par la patte
tout en lui chuchotant des mots
apaisants
celle ci essaie de se débattre en vain
prend son bol de terre cuite
tire un peu de lait
puis lui donne une petite tape de reconnaissance
en laissant l'animal prendre la fuite
tout en bêlant son énervement
la vieille dame sourit en portant à ses
lèvres ce liquide tiède onctueux et si plaisant
trempe ses petits bouts de pain
pour rien au monde elle échangerait
sa place
tous les jours que Dieu fait
elle le remercie de cette tranquillité
ses enfants devenus grands
pour certains partis dans des villes
qui lui sont totalement inconnues
souvent lui proposent
l’emmener loin de ses montagnes
de son arbre lui vantant les bienfaits
de la modernité
tout en rangeant son bol
elle se tourne vers l'horizon cassé
par les montagnes
et n'ose imaginer ce qui se passe de
l'autre coté
tranquillement elle fredonne des airs
de son enfance
ferme les yeux et se laisse emporter
dans ses rêves où elle redevient petite
jouant avec ses chèvres
qu'elle gardait déjà
revoit sa mère lissant ses cheveux longs
tout en chantant toujours la même chanson
elle pouvait rester des heures à contempler
cette femme magnifique
elle restait là attendant un geste
de sa mère l'invitant à s'asseoir entre ses
cuisses pour coiffer ses cheveux en bataille
lui retirait une a une les brindilles
elle aimait son odeur parfumée à la rose
provenant d'une petite bouteille en verre fumé
que son père lui rapportait lors
de ses déplacements à Oran
sa beauté faisait jaser et rendait fou
ceux qui n'ont pu l'épouser
sa silhouette fine déambulait dans les champs
ses grands yeux noirs velours caressaient ses enfants
quand ils la rejoignaient pour l'aider
elle aimait aussi voire son père sirotant
son café sous le figuier fumant sa cigarette
près de la maison de pierre et de terre
que ses parents ont construit de leurs propres mains
ayant abrité des jours heureux mais aussi
malheureux
une vie au jour le jour
mais une vie...
pendant sa parenthèse
son instant d'intimité
les chèvres la scrutent d'un oeil malicieux
fouille dans le panier mangeant tout ce qu'elles
peuvent dérober
c'est le moment pour elles de faire la fête
se mettent à bondir et essaient de grimper
sur l'arbre afin d attraper les pauvres feuilles
celui ci ne bouge même pas connaissant
sa force et sachant qu'elles ne pourront
l'atteindre laisse danser sous le petit vent
chaud son feuillage en les narguant...
après quelques instant de répit
la vieille dame se réveille doucement
essuie les larmes coulant sur son visage
avec un pan de sa robe
d'un soupir se lève difficilement
lance un sifflement directif
ses compagnes lèvent la tête
mécontentes se rassemblent
dans un pas nonchalant
il y a toujours une boudeuse
réticente qui se fait prier
mais décide enfin de rejoindre
le troupeau indiscipliné
le soleil se fait moins dense
s'aidant de son bâton
il est temps de reprendre le chemin du retour
où elle va retrouver ses petits enfants
l'attendant dans les rires les pleures
voire les caprices
elle les prendra dans ses bras
et profitera de ses instants
de bonheur tant que la vie
lui permettra...
lily
samedi 01 juillet 2017
perdu sur ces montagnes arides
le soleil brillant de toute sa chaleur
fait danser sans répit les cigales
ajuste son foulard de ses mains
vieillies par les labeurs d une vie
sans cadeaux
dépoussière sa robe à fleurs
passée par le temps
dans son panier qu'elle a tressé
prend une serviette
contenant un morceau de pain
d'un geste vif
attrape une chèvre curieuse
la tient fermement par la patte
tout en lui chuchotant des mots
apaisants
celle ci essaie de se débattre en vain
prend son bol de terre cuite
tire un peu de lait
puis lui donne une petite tape de reconnaissance
en laissant l'animal prendre la fuite
tout en bêlant son énervement
la vieille dame sourit en portant à ses
lèvres ce liquide tiède onctueux et si plaisant
trempe ses petits bouts de pain
pour rien au monde elle échangerait
sa place
tous les jours que Dieu fait
elle le remercie de cette tranquillité
ses enfants devenus grands
pour certains partis dans des villes
qui lui sont totalement inconnues
souvent lui proposent
l’emmener loin de ses montagnes
de son arbre lui vantant les bienfaits
de la modernité
tout en rangeant son bol
elle se tourne vers l'horizon cassé
par les montagnes
et n'ose imaginer ce qui se passe de
l'autre coté
tranquillement elle fredonne des airs
de son enfance
ferme les yeux et se laisse emporter
dans ses rêves où elle redevient petite
jouant avec ses chèvres
qu'elle gardait déjà
revoit sa mère lissant ses cheveux longs
tout en chantant toujours la même chanson
elle pouvait rester des heures à contempler
cette femme magnifique
elle restait là attendant un geste
de sa mère l'invitant à s'asseoir entre ses
cuisses pour coiffer ses cheveux en bataille
lui retirait une a une les brindilles
elle aimait son odeur parfumée à la rose
provenant d'une petite bouteille en verre fumé
que son père lui rapportait lors
de ses déplacements à Oran
sa beauté faisait jaser et rendait fou
ceux qui n'ont pu l'épouser
sa silhouette fine déambulait dans les champs
ses grands yeux noirs velours caressaient ses enfants
quand ils la rejoignaient pour l'aider
elle aimait aussi voire son père sirotant
son café sous le figuier fumant sa cigarette
près de la maison de pierre et de terre
que ses parents ont construit de leurs propres mains
ayant abrité des jours heureux mais aussi
malheureux
une vie au jour le jour
mais une vie...
pendant sa parenthèse
son instant d'intimité
les chèvres la scrutent d'un oeil malicieux
fouille dans le panier mangeant tout ce qu'elles
peuvent dérober
c'est le moment pour elles de faire la fête
se mettent à bondir et essaient de grimper
sur l'arbre afin d attraper les pauvres feuilles
celui ci ne bouge même pas connaissant
sa force et sachant qu'elles ne pourront
l'atteindre laisse danser sous le petit vent
chaud son feuillage en les narguant...
après quelques instant de répit
la vieille dame se réveille doucement
essuie les larmes coulant sur son visage
avec un pan de sa robe
d'un soupir se lève difficilement
lance un sifflement directif
ses compagnes lèvent la tête
mécontentes se rassemblent
dans un pas nonchalant
il y a toujours une boudeuse
réticente qui se fait prier
mais décide enfin de rejoindre
le troupeau indiscipliné
le soleil se fait moins dense
s'aidant de son bâton
il est temps de reprendre le chemin du retour
où elle va retrouver ses petits enfants
l'attendant dans les rires les pleures
voire les caprices
elle les prendra dans ses bras
et profitera de ses instants
de bonheur tant que la vie
lui permettra...
lily
samedi 01 juillet 2017
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