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Spéculation contre le dirham: 1 milliard par jour pendant 20 jours pour de soi-disant couvertures de change !
LE 22 JUIN 2017
PARTAGER Spéculation contre le dirham: 1 milliard par jour pendant 20 jours pour de soi-disant couvertures de change !
Le Conseil de Bank Al-Maghrib, présidé M. Abdellatif Jouahri, son Gouverneur, a maintenu le taux directeur à 2,25 %. Celui-ci n’a pas changé depuis la dernière baisse du 22 Mars 2016.
La promesse de la reprise
Et pour cause ! Il n’y a pas eu depuis de surchauffe économique, matérialisée par une évolution du taux de l’inflation qui est revenu à 0,3% en avril, après 1,3% en moyenne au premier trimestre 2017 et devrait ressortir à 0,9% sur toute l’année.
Et ce, même si la croissance économique, qui s’est limitée à un taux de croissance de 1,2% en 2016, devrait s’accélérer selon les prévisions de Bank Al-Maghrib à 4,4% en 2017.
C’est pour les mêmes raisons que la BCE, (Banque Centrale Européenne), a décidé lors de la réunion de son Conseil du 8 juin dernier de maintenir son taux directeur à 0%, tout en indiquant que par prudence, il restera à son niveau actuel sur une période prolongée.
Pourtant, les prévisions de croissance de l’économie européenne se dont améliorées, avec une progression du PIB qui devrait se consolider à 1,8% en 2017 au niveau de la Zone Euro.
Par contre, la FED (Banque Fédérale Américaine ) a augmenté le14 juin courant, la fourchette cible des taux des fonds fédéraux à 1%-1,25%. Cette tendance devrait continuer du fait de l ‘accélération de la croissance économique aux Etats-Unis, à 2,1% en 2017 et 2,2% en 2018, avec un taux de chômage qui a encore reculé à 4,3% en mai 2017.
Ainsi, l’amélioration de la santé économique au niveau mondial conforte la Banque Centrale marocaine à deux niveaux :
Le premier porte sur la réalisation de sa prévision de croissance à 4 fois son taux de 2016 et le second, sur la réussite de la réforme de la cotation du dirham grâce à des fondamentaux économiques confortables.
Comparaison n’est pas raison !
On sait, à ce propos que M. Jouahri n’a pas ménagé les peines de la Banque centrale en matière de concertation et de préparation des banques et des opérateurs économiques, pour réussir ce qu’il convient bien de qualifier de transition majeure pour un pays et son économie en ce début du 21è siècle !
Par des séminaires et des séances de travail avec plusieurs secteurs professionnelles, BAM a associé les opérateurs à l’importance de cette réforme qui consiste en une flexibilité du dirham, sans volatilité certes, mais en excluant toute dévaluation de la monnaie de notre pays.
Malheureusement, des opérateurs, se basant sur les expériences similaires souvent présentées par BAM comme des benchmarks, ont pu constater que pour nombre de ces expériences étrangères, l’introduction de la flexibilité s’est traduite par une dévaluation de la monnaie des pays concernés comme la Turquie, le Brésil, la Pologne ou encore l’Egypte.
POUR ALLER PLUS LOINFlexibilité du Dirham : Les raisons d’un reportCoupe des Confédérations : L’Allemagne croque le Mexique et file en finale
Bank Al-Maghrib, M. Jouahri et ses équipes ont pourtant souvent affirmé que comparaison n’était pas raison, et concernant la flexibilité du dirham, elle se ferait progressivement et lentement, en élargissant sa fourchette de cotation qui est aujourd’hui de 6 pour mille. Ce processus s’étalerait sur les deux prochaines années et même au-delà pour assurer sa réussite.
Ainsi la Banque Centrale a toujours voulu rassurer les opérateurs contre toute détérioration de la valeur du dirham en les associant à la réforme de change de la monnaie nationale.
Et quelle n’a pas été la surprise doublée de déception et de colère du Wali de Bank Al-Maghrib quand plusieurs opérateurs, surtout des importateurs, ont commencé depuis début juin, à constituer des couvertures de changes, démontrant ainsi une réelle défiance envers la monnaie nationale.
Patriote ? Non, spéculateur !
Leur comportement peut être d’ailleurs qualifié de plus grave encore parce qu’il a traduit plus qu’une défiance, une réelle peur.
En effet, ces opérateurs, à la fibre patriotique très tenue sans aucun doute, ont eu l’outrecuidance non seulement de couvrir seulement leur chiffre d’affaires annuel mais celui des 3 à 5 prochaines années !!!
Les couvertures, se traduisant par des achats de devises dans l’immédiat pour l’acquisition de biens ou de produits ultérieurement, ont lourdement impacté la balance des paiements et le solde extérieur du Maroc, un des prérequis de la réforme sur la flexibilité du dirham Car ces achats de devises ont porté sur des montants importants, c’est-à-dire un milliard de dirhams par jour pendant vingt jours !
On peut donc déclarer qu’il s’agit clairement d’un réel délit envers la politique de BAM.
Car si les opérateurs ont le droit de prendre des couvertures, les montants engagés sont dignes d’une attaque contre le dirham, soit-elle consciente ou inconsciente.
On sait aujourd’hui que le Gouverneur de la Banque centrale est furieux de cette situation et qu’il a interpellé les présidents des banques commerciales de la place, lesquels établissements auraient dû accompagner BAM dans cette réforme et mettre en confiance leurs clients au lieu de les assister dans cette démarche prédatrice.
Mais sa réaction ne s’arrêtera pas là ! Car, les opérations de couvertures sont strictement encadrées par Bank Al-Maghrib et l’Office des Changes.
Ledit Office, sous la direction de M. Hassan Boulaknadal, est d’ailleurs actuellement, en train d’examiner chaque opération de couverture intervenue ces dernières semaines afin d’en vérifier le bien-fondé.
On comprendra donc que tous ceux qui se sont adonné à des opérations spéculatives, strictement interdites par la loi, seront donc redevables de leurs actes et en paieront (au plein sens du mot) les conséquences…
Un feuilleton commence.
A suivre …
Afifa Dassouli
LE 22 JUIN 2017
PARTAGER Spéculation contre le dirham: 1 milliard par jour pendant 20 jours pour de soi-disant couvertures de change !
Le Conseil de Bank Al-Maghrib, présidé M. Abdellatif Jouahri, son Gouverneur, a maintenu le taux directeur à 2,25 %. Celui-ci n’a pas changé depuis la dernière baisse du 22 Mars 2016.
La promesse de la reprise
Et pour cause ! Il n’y a pas eu depuis de surchauffe économique, matérialisée par une évolution du taux de l’inflation qui est revenu à 0,3% en avril, après 1,3% en moyenne au premier trimestre 2017 et devrait ressortir à 0,9% sur toute l’année.
Et ce, même si la croissance économique, qui s’est limitée à un taux de croissance de 1,2% en 2016, devrait s’accélérer selon les prévisions de Bank Al-Maghrib à 4,4% en 2017.
C’est pour les mêmes raisons que la BCE, (Banque Centrale Européenne), a décidé lors de la réunion de son Conseil du 8 juin dernier de maintenir son taux directeur à 0%, tout en indiquant que par prudence, il restera à son niveau actuel sur une période prolongée.
Pourtant, les prévisions de croissance de l’économie européenne se dont améliorées, avec une progression du PIB qui devrait se consolider à 1,8% en 2017 au niveau de la Zone Euro.
Par contre, la FED (Banque Fédérale Américaine ) a augmenté le14 juin courant, la fourchette cible des taux des fonds fédéraux à 1%-1,25%. Cette tendance devrait continuer du fait de l ‘accélération de la croissance économique aux Etats-Unis, à 2,1% en 2017 et 2,2% en 2018, avec un taux de chômage qui a encore reculé à 4,3% en mai 2017.
Ainsi, l’amélioration de la santé économique au niveau mondial conforte la Banque Centrale marocaine à deux niveaux :
Le premier porte sur la réalisation de sa prévision de croissance à 4 fois son taux de 2016 et le second, sur la réussite de la réforme de la cotation du dirham grâce à des fondamentaux économiques confortables.
Comparaison n’est pas raison !
On sait, à ce propos que M. Jouahri n’a pas ménagé les peines de la Banque centrale en matière de concertation et de préparation des banques et des opérateurs économiques, pour réussir ce qu’il convient bien de qualifier de transition majeure pour un pays et son économie en ce début du 21è siècle !
Par des séminaires et des séances de travail avec plusieurs secteurs professionnelles, BAM a associé les opérateurs à l’importance de cette réforme qui consiste en une flexibilité du dirham, sans volatilité certes, mais en excluant toute dévaluation de la monnaie de notre pays.
Malheureusement, des opérateurs, se basant sur les expériences similaires souvent présentées par BAM comme des benchmarks, ont pu constater que pour nombre de ces expériences étrangères, l’introduction de la flexibilité s’est traduite par une dévaluation de la monnaie des pays concernés comme la Turquie, le Brésil, la Pologne ou encore l’Egypte.
POUR ALLER PLUS LOINFlexibilité du Dirham : Les raisons d’un reportCoupe des Confédérations : L’Allemagne croque le Mexique et file en finale
Bank Al-Maghrib, M. Jouahri et ses équipes ont pourtant souvent affirmé que comparaison n’était pas raison, et concernant la flexibilité du dirham, elle se ferait progressivement et lentement, en élargissant sa fourchette de cotation qui est aujourd’hui de 6 pour mille. Ce processus s’étalerait sur les deux prochaines années et même au-delà pour assurer sa réussite.
Ainsi la Banque Centrale a toujours voulu rassurer les opérateurs contre toute détérioration de la valeur du dirham en les associant à la réforme de change de la monnaie nationale.
Et quelle n’a pas été la surprise doublée de déception et de colère du Wali de Bank Al-Maghrib quand plusieurs opérateurs, surtout des importateurs, ont commencé depuis début juin, à constituer des couvertures de changes, démontrant ainsi une réelle défiance envers la monnaie nationale.
Patriote ? Non, spéculateur !
Leur comportement peut être d’ailleurs qualifié de plus grave encore parce qu’il a traduit plus qu’une défiance, une réelle peur.
En effet, ces opérateurs, à la fibre patriotique très tenue sans aucun doute, ont eu l’outrecuidance non seulement de couvrir seulement leur chiffre d’affaires annuel mais celui des 3 à 5 prochaines années !!!
Les couvertures, se traduisant par des achats de devises dans l’immédiat pour l’acquisition de biens ou de produits ultérieurement, ont lourdement impacté la balance des paiements et le solde extérieur du Maroc, un des prérequis de la réforme sur la flexibilité du dirham Car ces achats de devises ont porté sur des montants importants, c’est-à-dire un milliard de dirhams par jour pendant vingt jours !
On peut donc déclarer qu’il s’agit clairement d’un réel délit envers la politique de BAM.
Car si les opérateurs ont le droit de prendre des couvertures, les montants engagés sont dignes d’une attaque contre le dirham, soit-elle consciente ou inconsciente.
On sait aujourd’hui que le Gouverneur de la Banque centrale est furieux de cette situation et qu’il a interpellé les présidents des banques commerciales de la place, lesquels établissements auraient dû accompagner BAM dans cette réforme et mettre en confiance leurs clients au lieu de les assister dans cette démarche prédatrice.
Mais sa réaction ne s’arrêtera pas là ! Car, les opérations de couvertures sont strictement encadrées par Bank Al-Maghrib et l’Office des Changes.
Ledit Office, sous la direction de M. Hassan Boulaknadal, est d’ailleurs actuellement, en train d’examiner chaque opération de couverture intervenue ces dernières semaines afin d’en vérifier le bien-fondé.
On comprendra donc que tous ceux qui se sont adonné à des opérations spéculatives, strictement interdites par la loi, seront donc redevables de leurs actes et en paieront (au plein sens du mot) les conséquences…
Un feuilleton commence.
A suivre …
Afifa Dassouli
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