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L'ennui, histoire vraie !
par Moncef Wafi
La météo s'invite à l'ennui national renforçant la morosité ambiante des villes et des villages de l'arrière-pays. L'actualité étant rythmée par le travail du gouvernement occupé à colmater les brèches, les Algériens restent partagés entre petites vacances à l'étranger, en Tunisie pour la plupart, et affronter un séjour à la plage avec risque et péril. Les autres, ceux qui rôtissent au soleil estival dans les coins perdus du pays, n'ont d'autres alternatives que de voir le temps mourir, en tirant sur un joint, et mourir, à leur tour, à petit feu.
Ces zones, que peu de gens connaissent, que ceux qui les ont vues n'ont fait que les traverser, où même la température n'est pas nationale, font pourtant partie de l'Algérie. Mais, en cette commémoration de l'indépendance, elles sont loin d'avoir bénéficié de la moindre aumône de la République. Chez ces gens-là, on n'est pas encore indépendant. Les dunes à défaut de montagnes, le désert en guise de terrain de jeu, avoir vingt ans dans l'arrière-pays est une gageure. Et comme perspectives, s'engager ou dealer. Rares sont les privilégiés.
L'ennui est devenu une marque nationale déposée, se conjuguant à tous les mois de l'année, particulièrement en été où l'absence d'adresses et de lieux de détente devient un handicap insurmontable. Alors, on se rabat sur les ronds-points, on fait avec les moyens du bord surtout avec un euro à 190 dinars. On s'invente son propre roman pour distraire les enfants qui n'ont que les terrains vagues où courir et les retenues collinaires pour se noyer. L'ennui a créé l'Algérien et l'Algérien l'a sublimé, faisant de lui un mode de vie à part. Et rien dans ce pays ne suggère une autre tournure des événements tant l'espérance de vie d'un changement est faible. Voire inexistante.
L'élément le plus naturel dans une vie n'étant pas acquis, les Algériens se demandent jusqu'à quand ils devront s'inquiéter de la présence d'un gourdin et du diktat des plagistes qui leur volent leur droit absolu à un coin de plage. L'autre Algérie, celle d'en haut, des apparatchiks et des privilèges ne fréquentant pas les mêmes endroits que le commun des citoyens. L'ennui, une histoire vraie, celle d'un peuple qui a appris à vivre avec.
L e Quotidien d'Oran
par Moncef Wafi
La météo s'invite à l'ennui national renforçant la morosité ambiante des villes et des villages de l'arrière-pays. L'actualité étant rythmée par le travail du gouvernement occupé à colmater les brèches, les Algériens restent partagés entre petites vacances à l'étranger, en Tunisie pour la plupart, et affronter un séjour à la plage avec risque et péril. Les autres, ceux qui rôtissent au soleil estival dans les coins perdus du pays, n'ont d'autres alternatives que de voir le temps mourir, en tirant sur un joint, et mourir, à leur tour, à petit feu.
Ces zones, que peu de gens connaissent, que ceux qui les ont vues n'ont fait que les traverser, où même la température n'est pas nationale, font pourtant partie de l'Algérie. Mais, en cette commémoration de l'indépendance, elles sont loin d'avoir bénéficié de la moindre aumône de la République. Chez ces gens-là, on n'est pas encore indépendant. Les dunes à défaut de montagnes, le désert en guise de terrain de jeu, avoir vingt ans dans l'arrière-pays est une gageure. Et comme perspectives, s'engager ou dealer. Rares sont les privilégiés.
L'ennui est devenu une marque nationale déposée, se conjuguant à tous les mois de l'année, particulièrement en été où l'absence d'adresses et de lieux de détente devient un handicap insurmontable. Alors, on se rabat sur les ronds-points, on fait avec les moyens du bord surtout avec un euro à 190 dinars. On s'invente son propre roman pour distraire les enfants qui n'ont que les terrains vagues où courir et les retenues collinaires pour se noyer. L'ennui a créé l'Algérien et l'Algérien l'a sublimé, faisant de lui un mode de vie à part. Et rien dans ce pays ne suggère une autre tournure des événements tant l'espérance de vie d'un changement est faible. Voire inexistante.
L'élément le plus naturel dans une vie n'étant pas acquis, les Algériens se demandent jusqu'à quand ils devront s'inquiéter de la présence d'un gourdin et du diktat des plagistes qui leur volent leur droit absolu à un coin de plage. L'autre Algérie, celle d'en haut, des apparatchiks et des privilèges ne fréquentant pas les mêmes endroits que le commun des citoyens. L'ennui, une histoire vraie, celle d'un peuple qui a appris à vivre avec.
L e Quotidien d'Oran
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