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La BEI décline sa stratégie pour le Maroc

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  • La BEI décline sa stratégie pour le Maroc

    Roman Escolano en visite de prospection dès aujourd’hui

    Université euro-med, énergies renouvelables, transports, eau/assainissement... un accompagnement financier d’envergure

    Entretien avec le numéro 2 de la banque européenne


    Des financements en monnaie locale, soutien pour l’extension du tramway de Rabat et de Casablanca,… Roman Escolano, vice-président de la BEI depuis 2014, décline sa stratégie pour le Maroc. Entretien!

    - L’Economiste: Quel est le contenu de la convention qui sera signée avec l’Université euro-med de Fès?
    - Roman Escolano: L’objectif de la convention qui sera signée demain est de soutenir à hauteur de 70 millions d’euros un projet d’excellence dans le domaine universitaire, environnemental et économique: la construction d’un éco-campus à Fès. La BEI est particulièrement fière de financer ce projet emblématique du partenariat euro-méditerranéen, qui sera à même d’accueillir plus de 6.000 étudiants représentant plusieurs nationalités de la région euro-méditerranéenne et de l’Afrique subsaharienne. Il est prévu que 80% du corps étudiant bénéficie d’opportunités de mobilité internationale, avec à la clef, l’obtention d’un double diplôme reconnu en Europe. Il s’agit du premier financement de la BEI dans la région sur un tel secteur.

    - Vous devez rencontrer le ministre de l’Education nationale. Y a-t-il un projet dans le pipe?
    - Nous sommes en effet prêts à continuer notre action en faveur d’espaces éducatifs de qualité au sein des établissements scolaires, que ce soit les écoles primaires, les internats, les collèges et les lycées. Le soutien à l’éducation est une de nos priorités d’action: c’est en offrant aux jeunes de bonnes conditions d’apprentissage et de formation que nous leur donnons de meilleures chances de réussite.

    - La BEI apporte un soutien au secteur privé via la société Diana holding. En quoi consiste cet appui?
    - Il s’agit d’un financement de 35 millions d’euros qui permettra de soutenir le développement et la compétitivité de la société Diana holding en Afrique comme à l’international via notamment la modernisation des méthodes de production et de distribution. C’est un soutien emblématique pour la BEI. C’est en effet la première fois que la banque finance directement un groupe marocain entièrement privé. Il s’agit également du premier financement de la BEI dans le secteur agro-industriel au Maroc.

    - Où en est votre projet de pouvoir effectuer des financements en monnaie locale au Maroc?
    - Je suis confiant sur l’issue heureuse de ce projet. Notre proposition a reçu un avis favorable du ministère de l’Economie et des Finances, ainsi que de l’Office des changes. Ces financements en monnaie locale seraient un vrai atout pour tous les emprunteurs marocains, notamment en termes de risque de change.

    - Vous êtes engagé dans le secteur des énergies renouvelables. Quel bilan?
    - C’est un bilan très positif. Nous avons notamment financé le complexe solaire de Ouarzazate-Noor à hauteur de 217,5 millions d’euros.
    Ce financement a été une grande fierté pour la BEI, qui a également financé à hauteur de 200 millions d’euros la construction et le développement de trois fermes éoliennes d’une capacité globale de 450 MW à Midelt, Tanger et Essaouira afin de répondre à la demande d’énergie dans une région en forte croissance économique. Le soutien aux énergies renouvelables fait partie de notre action prioritaire en faveur du climat, car face aux effets du changement climatique, il est tout simplement urgent d’agir ! C’est pourquoi lors de la COP22, la BEI a réaffirmé avec force l’engagement pris à Paris de consacrer d’ici 2020 au moins 35% de ses activités à cette priorité climatique dans les pays en voie de développement.
    - Quelles sont les perspectives d’évolution du marché des green bonds au Maroc?
    - Le Maroc a fait le choix du développement durable et de l’innovation financière avec des projets de grande qualité dans le domaine notamment des énergies renouvelables. L’investissement nécessaire pour ces projets est considérable et les green bonds sont une des solutions. C’est assurément un marché en pleine extension et sur lequel la BEI peut apporter toute son expertise en tant que premier émetteur de green bonds au niveau international. Nous fêtons d’ailleurs cette année le 10e anniversaire du premier green bond émis par la BEI en juillet 2007.

    - Vous n’avez pas participé au financement du projet du TGV. Des regrets?
    - La BEI a soutenu de nombreux projets au Maroc dans des secteurs clefs de l’économie marocaine, tels que le transport, les énergies renouvelables, l’eau et l’assainissement ou encore l’éducation. A titre d’exemple dans le secteur du transport, nous avons ainsi financé l’élargissement de l’autoroute Casablanca-Rabat et le contournement de Rabat, la construction de l’autoroute entre Berrechid et Béni Mellal, ainsi que la nouvelle autoroute entre El Jadida et Safi. A travers tous ces projets financés, notre objectif est de contribuer à l’amélioration de la vie quotidienne des Marocains, à soutenir la croissance et l’emploi. C’est vrai que nous ne pouvons répondre à toutes les demandes de financement mais notre engagement vis-à-vis du Maroc demeure fort.

    - Le Maroc a entrepris une offensive économique en Afrique. La BEI semble frileuse pour l’accompagner. Qu’est-ce qui bloque?
    - La BEI a une relation privilégiée avec le Maroc, elle est également très présente dans de nombreux pays d’Afrique avec des financements qui représentent pour l’ensemble du continent près d’un tiers de notre activité à l’extérieur de l’UE. Dans tous ces pays, nous finançons des infrastructures, des énergies renouvelables, du secteur privé…et ce sont ces projets qui favorisent la création d’emplois, le développement des entreprises ou encore la transition énergétique avec des financements également accordés à un niveau régional. Loin de tout blocage ou de toute frilosité, le continent africain dans son ensemble bénéficie des financements et de l’expertise de la BEI. Et par le soutien accru que nous souhaitons apporter aux entreprises marocaines, nous sommes leur partenaire et en tant que tel, notre objectif est de les accompagner dans leurs projets de développement en Afrique et à l’international. Le soutien apporté à Diana holding illustre cet engagement tangible de la BEI en faveur du secteur privé.


    l'économiste
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