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Mondialisation et pays en développement

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  • Mondialisation et pays en développement

    La mondialisation est définie comme l’ensemble des rencontres et échanges à travers le monde. Elle désigne un processus qui veut généraliser l’économie de marché à l’ensemble de la planète mais ce phénomène n’est que la face économique d’un mouvement plus complexe.

    En effet, le libéralisme ainsi que le capitalisme sont « la façade » de l’économie de marché.Cette dernière est basée sur la propriété privée, la libre fixation des prix, l’éclatement des monopoles et le jeu de la concurrence ainsi que l’ouverture. Le libéralisme ne reconnaît l’homme que comme être individuel mû par des intérêts individuels, il est pour la déréglementation, le recul de l’Etat, la dominance des forces du marché. Autrement dit, pour le libéralisme, le marché assure l’harmonie sociale et l’activité économique n’a pas besoin de l’Etat. Le capitalisme est le libéralisme auquel il faut ajouter le réinvestissement systématique du profit.

    En effet, le capitalisme qui est considéré comme système concurrentiel a entraîné des grands oligopoles et a produit une importante accumulation capitaliste. Cela a même introduit l’éventualité d’accords entre firmes et entreprises en dehors des marchés qui sont devenus oligopolistiques. Depuis le début du siècle précédent, le capital industriel a fusionné avec le capital bancaire permettant la constitution du capital financier sans cesse en augmentation, mais entraînant aussi une accentuation des problèmes sociaux. C’est dans un objectif de restauration du taux de profit impliquant la réduction de la part du produit social destinée aux salariés que les grandes multinationales des pays capitalistes développés ont procédé à des délocalisations industrielles dans des pays en développement à bas salaires.

    De ce fait, pour compenser l’éventuel ralentissement du rythme de croissance dans les pays développés, les oligopoles recherchent en permanence de nouveaux marchés. Les pays asiatiques ou autres ont fourni des débouchés considérables aux pays industrialisés car ils ont absorbé des quantités croissantes de produits à haut contenu technologique.

    Autrefois, les pays actuellement industrialisés ont dressé des barrières douanières, tarifaires et non tarifaires, pour protéger leur marché national de la concurrence étrangère. Mais les dirigeants de ces pays critiquent aujourd’hui les pays en développement lorsqu’ils tentent de faire de même...

    En effet, la mondialisation s’inscrit à l’intérieur d’un processus de recomposition de l’accumulation du capital : c’est une phase qui se caractérise par l’intégration mondiale des différentes phases de la production et de la distribution à divers endroits dans le monde surtout grâce à ces nouvelles technologies.

    Il est vrai que la mondialisation encourage un développement technologique considérable mais elle peut aussi conduire à un faible effet d’entraînement sur les couches sociales. Dans le même sens, la mondialisation a ouvert des opportunités sans précédent pour toutes les sociétés même pour les plus petites cultures de s’exprimer et de s’ouvrir au reste du monde. C’est une chance importante pour la diversité. Et pourtant, c’est plutôt l’homogénéisation de la vie culturelle qui semble être visée.

    Ainsi, il semble que la dimension de cette mondialisation dépasse le processus économique (de marché) pour englober en plus la totalité des processus culturels, sociaux, politiques et informationnels mondialisés en communiquant au monde entier les mêmes recettes économiques et les mêmes idées malgré les différences sur les plans historiques, culturels, religieux, géographiques_, malgré tout ce que cela peut induire sur les activités et les situations humaines dans le monde.

    Cette approche de la mondialisation a été beaucoup critiquée, notamment depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce. On trouve même que les pays développés qui sont confrontés aux mouvements « altermondialistes », tentent de chercher par exemple des solutions aux problèmes des délocalisations. Les pays en développement doivent donc aussi réfléchir à leurs intérêts dans le cadre des lois de cette mondialisation.

    Mais l’on peut mentionner ici que la marginalisation des pays en développement dans le cadre de ce nouveau projet de la mondialisation ou de la globalisation, n’a fait que s’aggraver avec des dynamiques fragiles de la croissance et de la pauvreté. En effet, la stabilité politique se trouve freinée par les marges de man�"uvre économiques et sociales de ces pays.

    De vraies politiques de développement doivent être élaborées et venir trouver des solutions à tous les problèmes de pauvreté, de sécurité alimentaire, d’infrastructures de base, d’investissement et d

    e dette extérieure. Ces politiques consisteraient également à s’interroger sur les vertus supposées automatiques et universelles du libre-échange et sur la place qu’occupent les pays en développement dans le commerce mondial. Au moment où il est exigé de ces pays l’ouverture de leurs frontières et la réduction de l’appui à leurs activités économiques, les pays développés limitent l’accès des produits des autres pays en multipliant les obstacles et les protections et en accordant des subventions à leurs propres produits. En effet, les pays en développement qui ont appliqué et (appliquent) aveuglement des modèles occidentaux tels que les théories de développement économique du tiers-monde des années soixante-dix, les programmes d’orthodoxie et d’ajustement structurel des années quatre-vingt et les suggestions des réformes institutionnelles et de bonne gouvernance de la dernière décennie, ont besoin d’une vraie stratégie d’aide au développement qui ne contient pas des manœuvres et des tactiques et favorise le vrai décollage de nombreux pays.

    Enfin, la progression de l’application des dogmes libéraux et les tragédies politiques sans fin ont profondément modifié les perceptions et les enjeux de cette mondialisation. Accueillant une partie de la population mondiale, les pays en développement, même s’ils n’ont pas un poids géostratégique, jouent un rôle déterminant quand au devenir de la planète au cours de ce siècle. La recherche du développement dans le cadre de cette mondialisation doit donc s’inscrire dans un processus de nouvelles réflexions intellectuelles sur l’intégration de ces pays dans le développement mondial. Force est de constater que la part des facteurs politiques, sécuritaires et sociaux dans le mécanisme du développement est capitale, à côté des orientations économiques et commerciales.

    par Riadh Bouriche : Docteur en sciences politiques (Politologue) - QO
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