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14 juillet 1953 : Un massacre à inscrire dans la mémoire franco-algérienne

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  • 14 juillet 1953 : Un massacre à inscrire dans la mémoire franco-algérienne

    14 juillet 1953 : Un massacre à inscrire dans la mémoire franco-algérienne


    Alors que Paris célébrait hier avec faste sa Fête nationale, coïncidant cette année avec le centième anniversaire de l’entrée des américains dans la Première Guerre mondiale, en présence du président Donald Trump, il est des 14 juillet tragiques, à telle enseigne qu’ils sont effacés des mémoires, mais que des hommes pétris de valeurs et de principes de justice et d’équité œuvrent à restituer à la mémoire des hommes et à l’histoire.


    C’est le cas du 14 juillet 1954 qu’un homme, citoyen français, a déterré, sans jeu de mots, il s’agit de Daniel Kupferstein, réalisateur et documentariste. Grâce à ce citoyen français, homme de gauche, nourri de valeurs humanistes, le massacre de six nationalistes algériens, (Abdelkader Draris, Mouhoub Illoul, Larbi Daoui, Amar Tadjadit, Abdallah Bacha et Tahar Madjène), tombés sous les balles des forces de l’ordre alors qu’ils défilaient pacifiquement pour la libération de Messali Hadj et l’indépendance de l’Algérie et avec eux un militant communiste français, Maurice Lurot, a été dévoilé.

    A l’instar de femmes et d’hommes, à l’exemple de Jean-Luc Einaudi auquel on doit — entre autres des livres remarquables sur des militants algériens d’origine européenne de l’indépendance de l’Algérie, comme Maurice Laban ou Fernand Iveton, sur la torture à travers La ferme Améziane — le magistral Le 17 octobre 1961. Un massacre à Paris, le mérite de Daniel Kupferstein est d’avoir sorti de l’oubli un épisode douloureux de l’histoire algéro-française.


    L’un et l’autre ne sont pas historiens de formation, mais leur démarche est à verser au compte de la construction d’une relation humaine franco-algérienne qui serait fondée sur la reconnaissance d’hommes et de femmes qui ont œuvré au recouvrement de la dignité humaine, de la souveraineté du peuple algérien et qui rappelle que des Français se sont opposés hier au régime colonial et œuvrent aujourd’hui à la reconnaissance des méfaits de la colonisation par l’Etat français. De la tragédie du 14 juillet 1953, Daniel Kupferstein a d’abord fait un documentaire en 2014, prolongé par un livre édité par La Découverte sous le titre Les balles du 14 juillet 1953. Le massacre oublié de nationalistes algériens à Paris.

    «Le 14 juillet 1953, la gauche communiste et syndicale française célèbre la Fête nationale, comme c’est la tradition, par une manifestation à Paris. Y participent, à la fin du cortège, plusieurs milliers de militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en Algérie. Quand ils arrivent place de la Nation, des heurts se produisent et les policiers tirent froidement sur les manifestants algériens. Six d’entre eux sont tués, ainsi qu’un militant de la CGT. Et on compte des dizaines de blessés par balles», note l’éditeur.

    Pendant un demi-siècle, ce drame va être effacé des mémoires et des représentations, en France comme en Algérie. «Pour comprendre les raisons de cette amnésie et faire connaître les circonstances de l’événement», Daniel Kupferstein a conduit une longue enquête, pendant quatre ans.

    Elle lui a permis de réaliser un film en 2014, que ce livre prolonge et complète par des témoignages inédits de nombreux acteurs de l’époque. A l’initiative de Nicolas Bonnet Oulaldj, président du groupe communiste de la mairie de Paris, une décision a été approuvée par le Conseil de Paris, lors de sa séance du mardi 31 janvier 2017, de déposer une plaque en mémoire des 7 manifestants décédés lors de cette triste et tragique journée du 14 juillet 1953 (El Watan du 3 février 2017).

    Cette plaque a été apposée début juillet place de la Nation. Il a fallu attendre une lettre de M. Lurot dans L’Humanité Dimanche et le film de Daniel Kupferstein pour que «le voile se lève sur cette manifestation et les morts qu’elle a déplorés», avait rappelé le conseiller communiste. Et d’ajouter : «Leurs drapeaux, les portraits brandis de Messali Hadj, les slogans prononcés avaient été interdits, mais leur attitude était pacifique. Et ils n’étaient pas armés.»

    A cette occasion, Catherine Vieu-Charier, adjointe à la mémoire et au monde combattant au Conseil de Paris, avait relevé «la nécessité de transmettre une histoire complète et douloureuse». «Il ne s’agit pas de prendre parti ou de juger.» Ceci afin de renforcer «les bases d’une relation sereine avec l’Algérie sans occulter les zones d’ombre» et «construire ensemble un avenir de paix».

    Un fait d’histoire à ajouter au patrimoine commun algéro-français, à regarder et reconnaître avec lucidité et sérénité alors que le président Macron doit se rendre dans les prochaines semaines en Algérie. Si l’Etat français a une obligation et un devoir de reconnaissance, l’Etat algérien, lui aussi, se doit de s’approprier et de transmettre aux Algériens toute leur histoire.



    El Watan
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Il faut tourner la page mais pas la déchirer.

    Un pays qui vit dans le passé n'avance pas , un pays qui raye son histoire des livres n'a pas de point d'appuis vers l'avenir.

    Les sud coréen et chinois eux. Est ce qu'ils pensent tout les jours aux méfaits de la colonisation japonaise ? Parfois ils font un devoir de mémoire , mais sans plus. Car ils savent qu'il faut aller de l'avant. Afin de ne plus vivre ce qu'ont vécu leurs ancêtres.

    D'ailleurs le jour où les elites algerienne seront digne , alors elles seront en mesure de demander des excuses officiel a l'état français , même si je suis contre , mais au moins qu'ils en soient digne , car monsieur Bouteflika n'en est pas digne.

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    • #3
      Un pays qui vit dans le passé n'avance pas , un pays qui raye son histoire des livres n'a pas de point d'appuis vers l'avenir.

      Les sud coréen et chinois eux. Est ce qu'ils pensent tout les jours aux méfaits de la colonisation japonaise ? Parfois ils font un devoir de mémoire , mais sans plus. Car ils savent qu'il faut aller de l'avant. Afin de ne plus vivre ce qu'ont vécu leurs ancêtres.
      Un pays qui ne connait pas son Histoire est condamné à revivre les mêmes drâmes car il ne peut utiliser les leçons du passé pour éviter que l'Histoire se répète. Les japonais ont reconnu leurs crimes et présenté des excuses aux victimes qui ont pu bénéficier de réparations et d'un soutien médical pour se reconstruire. Nier les méfaits de la colonisation, c'est aussi un crime contre l'humanité. Aucune victime, aucun pays ne peut se reconstruire si les bourreaux restent impunis et se pavanent comme si leurs crimes étaient justifiés. L'Algérie n'a pas à rougir du combat des Révolutionnaires pour l'indépendance, il était justifié et même légal puisque c'est la France qui contrevenait aux lois internationales en refusant la liberté à ceux qui l'avaient aidé à chasser les nazis. Il ne s'agit donc pas de vivre dans le passé mais d'écrire l'Histoire d'Algérie en révélant les mensonges de l'état français, ce qui évitera qu'ils recolonisent l'Algérie en prétendant vouloir nous civiliser.
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        Soir d'Algérie du 16/07/2017

        Qui se souvient des martyrs du 14 juillet 1953 ?


        Alors que Paris célébrait la fête nationale dans une saine ambiance populaire et dans la joie traditionnelle, de sanglantes échauffourées se sont produites place de la Nation.
        Sept personnes ont été tuées, un Français et six Algériens : Daoui Larbi 29 ans de Aïn-Sefra, Ameur Tabjadit 26 ans de Tifna (G.Kabylie), Mouhoub Illoul 20 ans d’Amizour (Béjaïa), Tahar Madjène 26 ans de Chréa (Kabylie), Abdallah Bacha 25 ans de Tazmalt (Kabylie), Abdelkader Draris 31 ans de Nédroma, alors que 126 autres, dont plusieurs gravement atteintes, ont été transportées à la hâte dans les hôpitaux. C’était le 14 Juillet de l’année 1953.
        Parmi les sept morts, le chahid Daoui Larbi, tué, l’emblème national à la main. A la fleur de l’âge, 26 ans, célibataire, natif en 1924 à Aïn-Séfra.
        En 1948, il effectua un voyage en Palestine pour la cause palestienne, avant de rejoindre les rangs des nationalistes en France en 1950. Le quotidien français Le Figaro dans sa livraison du mercredi 15 juillet 1953, rapporte à la Une : «2 000 Nord-Africains défilant devant l’état-major communiste à la place de la Nation, déclenchent une échauffourée. Pour se dégager, le service d’ordre doit faire usage de ses armes : 7 morts, 126 blessés». «Sinistre bilan dont la responsabilité incombe à ceux qui, ouvertement, cherchent leurs alliés – leurs troupes de choc – parmi les adversaires avoués à la France. Et que les dirigeants communistes, qui bénéficient chez nous d’une faiblesse à laquelle il faudra bien mettre un terme, ne crient pas à la provocation policière. On les a vus évacuer en désordre leur tribune dès que déferla le premier groupe de manifestants algériens exigeant en hurlant la libération de Messali Hadj», souligne le journal dans sa première page.
        Guy G. Walrand, rédacteur en chef de l’information, poursuit : «Les émeutiers qui, hier (14-7-1953), place de la Nation, ont fait couler le sang, sont les instruments trop dociles de ceux qui, pour servir une politique contraire aux intérêts de la France, n’appuient leur activité néfaste que sur l’exploitation de la colère ou du fanatisme.»
        Les martyrs ont été tués d’un coup de feu, comme le constatent les Drs Paul et Baurès (extrait fait foi). La cérémonie de sépulture a été faite sous haute sécurité française, selon le rite musulman. Les cercueils étaient arrivés couverts du drapeau algérien au port d’Alger, où une cérémonie de recueillement a été organisée en leur honneur par les ouvriers du port et les militants du MTLD, avant d’être transférés vers leurs villes.
        Qui s’en souvient donc, sans doute personne, car aucune mémoire n’est à retenir de ces figures historiques. Ni pensée dans la journée du Chahid, ni célébration de leur mort, pas une place, pas une école, ni même une ruelle n’est baptisée en leur nom. Ils restent méconnus dans l’anonymat total, mais voilà que l’histoire n'oubliera jamais, puisque les martyrs du 8 mai 1945 (avant le déclenchement de la guerre, sont reconnus chahid).

        Commémoration à Paris, ignorance à Alger !
        Un programme très riche, en hommage à la commémoration des victimes du 14 juillet 1953, a été concocté avec la collaboration du cinéaste le réalisateur du film et auteur du livre Les balles du 14 juillet 1953, M. Daniel Kupferstein et l’association des amis de l’humanité. Le grand rassemblement a été fait le 6 juillet à 15h, place de la Nation à Paris, commémoration de la plaque en hommage aux victimes du 14 juillet 1953, au niveau de l’immeuble du 12, avenue du Trône, en présence des familles des victimes venues pour la commémoration, notamment d’Algérie.
        L'historien Emmanuel Blanchard fera une introduction sur «La police parisienne et les Algériens» ensuite la projection du film et la présentation du livre.
        Par ailleurs, il y a lieu de signaler que la manifestation a débuté le 3 juillet dernier avec un riche programme, notamment des conférences, des débats et la projection du film Les balles du 14 juillet 1953, par des conférenciers algériens et français, à l’exemple de Rosa Moussaoui du journal l’Humanité, ou encore une projection-rencontre organisée par les amis du Monde diplomatique et la Ligue des droits de l’Homme-Paris, avec Akram Belkaid journaliste au Monde diplomatique et Gilles Manceron, historien et membre de la LDH. Notons enfin, que plusieurs personnalités (les familles des martyrs entre autres) sont conviées à cette grande manifestation, on note la présence de M. Boudaoud Ahmed, neveu du martyr Daoui Larbi. Malheureusement en Algérie, aucune reconnaissance, aucune baptisation, aucune commémoration à la mémoire de ces victimes, parmi les premiers chouhada du pays, avant même le déclenchement de la guerre de Libération nationale.
        B. Henine

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        • #5
          Il faut tourner la page mais pas la déchirer.

          Un pays qui vit dans le passé n'avance pas , un pays qui raye son histoire des livres n'a pas de point d'appuis vers l'avenir.
          Jamais de la vie!!!Tu crois que les larmes de crocodiles des israeliens ne font pas avance ce pays?
          Leur methode de manipuler l'histoire et leurs fausses propagandes sont un exemple pour de nombreux separatistes.
          My will is strong,it's my won't that is weak.

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