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Sectarisme et pensée

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  • Sectarisme et pensée

    En déclarant que “nous ne sommes pas racistes” et en s’engageant à doter les réfugiés subsahariens d’un statut officiel, Tebboune a sûrement voulu ravaler l’image de l’Algérie sérieusement altérée par le traitement réservé aux migrants africains.
    C’est au moment où l’on croyait que la question des migrants allait peut-être nous imposer la responsabilité qu’elle appelle, qu’Ouyahia, directeur de cabinet de la Présidence, a choisi pour se fendre d’un discours aux relents racistes à leur sujet. Le fait de charger des groupes humains d’être source de crime de drogue et de plusieurs autres fléaux, juste parce qu’ils sont de provenance étrangère ou parce qu’ils présentent quelques différences d’apparence avec nous, est en soi scandaleux. Pas besoin d’invoquer l’argument populiste de la fraternité et de la solidarité africaine.
    Ce sont les mêmes arguments qui ont justifié des expéditions punitives contre des sites abritant des réfugiés subsahariens. Des arguments, par ailleurs, repris avec un certain aplomb par des articles de presse traitant du sujet.
    C’est que nous sommes, depuis longtemps, installés dans cette culture de la haine et du mépris de l’autre qui nous autorise à l’accabler de toutes sortes de prédispositions maléfiques. Nous n’avons pas eu le courage, et les hommes du pouvoir en premier lieu, de résister au prêche de la haine auquel les islamistes se sont consacrés depuis le début des années 1970, d’abord clandestinement mais avec la bénédiction tacite du régime Boumediene, ensuite ouvertement sous Chadli et enfin avec le consentement craintif ou converti de tous dans les décennies suivantes.
    Le propos était d’accabler le mécréant, le mécréant étant aussi, dans la sémantique guerrière de l’islamisme, l’autre, fût-il croyant d’un autre Dieu ou d’un autre livre ! Le mécréant est encore le musulman que l’islamiste rédempteur trouvera déviant. Certains d’entre nous ont résisté à l’ordre de soumission mentale, parfois au prix de leur vie. D’autres se sont repliés dans leurs abris sécurisés pour vivre leur liberté en cloître. Et les plus nombreux se sont efforcés de ressembler aux islamistes qui les accablaient pour leurs différences. Jusqu’à leur ressembler effectivement, comme on le voit aujourd’hui.
    Dans le discours islamiste, dont l’ignorance et la peur facilitent l’assimilation, il y a deux “Autres” : l’assaillant belliqueux qui nous assaille et dont l’impiété offense notre foi, d’une part, et, d’autre part, l’étranger plutôt d’une caste inférieure dans notre classement des communautés, et qui nous inspire plus de mépris que de haine.
    Durant les années de sang et de terreur, nos autorités et nos élites s’émouvaient parfois de ce que les terroristes tuent des “musulmans” comme eux. Pas de ce qu’ils tuent, tout simplement ! Passe que l’on assassine un laïco-assimilationniste, un communiste ou un étranger, mais qu’on tue un “musulman comme eux”, voilà qui leur était incompréhensible.
    Depuis, cette aversion pour l’autre n’est plus un simple élément de discours. Nous avons fini par nous y convertir. La “réconciliation” politico-religieuse nous a enfermés dans une consanguinité intellectuelle qui organise la reproduction de cette pensée sectaire.

    Mustapha Hammouche
    07/2017
    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

  • #2
    C’est que nous sommes, depuis longtemps, installés dans cette culture de la haine et du mépris de l’autre qui nous autorise à l’accabler de toutes sortes de prédispositions maléfiques. Nous n’avons pas eu le courage, et les hommes du pouvoir en premier lieu, de résister au prêche de la haine auquel les islamistes se sont consacrés depuis le début des années 1970, d’abord clandestinement mais avec la bénédiction tacite du régime Boumediene, ensuite ouvertement sous Chadli et enfin avec le consentement craintif ou converti de tous dans les décennies suivantes.
    Durant les années de sang et de terreur, nos autorités et nos élites s’émouvaient parfois de ce que les terroristes tuent des “musulmans” comme eux. Pas de ce qu’ils tuent, tout simplement ! Passe que l’on assassine un laïco-assimilationniste, un communiste ou un étranger, mais qu’on tue un “musulman comme eux”, voilà qui leur était incompréhensible.
    sectarisme surement,mais pensée j'en doute(concernant les acteurs).

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