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ELLE ÉTAIT ÂGÉE DE 104 ANS Mimiche, la doyenne des Ouacifs, s’est éteinte

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  • ELLE ÉTAIT ÂGÉE DE 104 ANS Mimiche, la doyenne des Ouacifs, s’est éteinte

    Telle cette bougie dont la flamme ne s’éteint qu’une fois la cire totalement consumée, Mimiche n’a pas rendu son ultime souffle pour cause de maladie ou d’un quelconque autre accident, mais une fois que ses organes ne pouvaient donner au bout de 104 ans de fonctionnement, soit son âge.
    C’était mercredi dernier, vers 17h45mn quand cette femme courage a sereinement rendu son âme au créateur au milieu des siens.

    Et cette longévité, Mimiche la tirait de son esprit de résistance sans commune mesure, elle qui a, en moins d'une année, perdu successivement son mari et son fils unique. Elle sera également marquée, et terriblement par un de ses frères, Hocine, décapité par l’armée coloniale.

    Notre défunte centenaire est, ce qu’on peut appeler sans aucune exagération, ce modèle de courage, d’abnégation, de résistance et d’endurance.

    Jusqu’à il y a une vingtaine d’années avant que la cécité et l’âge ne la forcent au retrait qu’elle n’arrivait pas à admettre, elle était encore en «service» puisque, travailleuse sans égale, elle écumait les champs en toutes saisons. Pieds nus, et aux premières lueurs matinales, elle donnait d’abord à manger aux volatiles qu’elle élevait avant de sortir de chez elle, cette vieille bâtisse que son défunt père lui a léguée, accompagnée qu’elle était, de son troupeau composé de moutons, brebis et autres chèvres, ses fidèles compagnons.
    Notre «dame de fer» ne distinguait point entre les jours, les semaines, les mois, les années et les saisons tant ce rituel se répétait indéfiniment jusqu’à sa retraite forcée vers la fin des années 90 du siècle dernier.

    Elle se stabilisera aussitôt chez son unique fille qui, depuis, prendra soin d’elle.

    Et à chacune de mes régulières virées villageoises, chaque week-end quand ce n’est pas deux fois par semaine, elle ne manquait jamais de s’enquérir de la famille, des enfants surtout le garçon, car celui-ci perpétuant le prénom de son défunt époux, émigré en France, avec lequel elle n’a convolé en justes noces que plusieurs mois après leur mariage, dans une pratique de «noces de l’absent» en vogue à cette époque.

    Un mari avec qui elle ne «cohabitera» que peu de temps, puisque ayant repris le chemin de l’exil quelques années après pour revenir au pays à l’aube de l’indépendance dans un cercueil six mois après la mort tragique de leur unique garçon.
    Des faits que cette centenaire revivait depuis quelques mois, atteinte qu’elle était, de démence.

    De jour comme de nuit, elle ne faisait qu’interpeller son fils, son mari, une petite fille qu’elle a perdue en bas âge et son frère tragiquement assassiné, donnant la nette impression qu’elle les apercevait.

    Ce qui ne l’empêchait pas, pour autant, d’avoir des moments de lucidité pour poser d’incessantes questions, tenant à avoir des nouvelles de tous ses petits-fils et arrière-petit-fils.
    Aussi, notre centenaire reconnaissait à leurs seules voix presque tous ceux qui lui rendent visite, nombreux par ailleurs, notamment à l’occasion d’une fête ou d’un enterrement au village à l’occasion desquels la maison de sa fille se transforme en véritable lieu de pèlerinage.
    Comme ce fut le cas, jeudi dernier, quand tout ce beau monde lui a rendu un ultime hommage en l’ayant accompagnée à sa demeure éternelle, celle de son défunt mari puisque partageant, désormais, la même tombe, eux qui n’avaient, de leur vivant, pas vécu ensemble. longtemps.
    Gen di talwit, Mimiche.
    Par : Mohamed Kebci
    Le Soir d'Algérie
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Allah yerhemha , en effet, elle est d'un courage exemplaire , pour honorer cette dame , elle mérite que l'on baptise une rue ou autre à son nom
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

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    • #3
      allah yerhamha

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