Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Evenement d Aokas:MALGRÉ TOUT JE SUIS CONTENTE !

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Evenement d Aokas:MALGRÉ TOUT JE SUIS CONTENTE !

    Une femme qui raconte sa journée de la victoire de l'intellect sur le médiocre. chapeau bas madame .


    Oui, qu’on ne soit pas choqué de mes propos… Je suis contente car aujourd’hui, à Aokas, il y a eu une marche, des revendications, des actions, une répression, des coups de matraques, des blessures, des échanges de tirs de pierre et de bombes lacrymogènes, des CRS en furie, des cris dignes et citoyens… non pas pour des besoins de ventre et de bas-ventre, de sucre, d’huile, de gaz, de chocolat et de mayonnaise… Non ! Aokas a été secouée pour des besoins beaucoup plus élevés que toutes ces préoccupations bassement matérielles… Les citoyens d’Aokas se sont soulevés pour la culture, pour le livre, pour le savoir, pour le débat libre et l’activité intellectuelle !
    Y a pas que le ventre pardi, l’esprit aussi a besoin d’être nourri ! C’est ça qui vous forge un Peuple conscient de ses droits et libéré de ses tyrans !
    La conférence de Ramdane Achab, organisée par le Café Littéraire d’Aokas, a été interdite par les autorités incultes et nous avons dit NON ! C’est la 2ème fois en Algérie qu’une colère populaire est provoquée suite à l’interdiction d’une conférence, la première fois étant celle qui a touché notre monument Mouloud Mammeri le 7 mars 1980 et qui a donné naissance au Printemps berbère !
    Le propos de Achab allait porter sur l’édition du livre en langue berbère, Mammeri allait s’étaler sur la poésie berbère… L’événement culturel est presque le même, l’histoire se répète puisque le Pouvoir dictatorial est toujours le même !
    Mais aujourd’hui la population assoiffée de culture d’Aokas a résisté comme l’a fait celle de Oued Aissi, et la conférence a été imposée par la volonté populaire : les citoyens indignés ont occupé de force la salle de conférences du centre culturel après en avoir chassé la police de la honte. Ce fut grandiose et grisant comme victoire ! La salle était archicomble, l’assistance était assise par terre, l’atmosphère était bon enfant et nous étions tous heureux de cet exploit inespéré, on écoutait le conférencier dans un silence religieux ! Je ne peux décrire cette singulière sensation d’euphorie partagée par tous… et pourtant Dieu sait le nombre de conférences auxquelles j’ai assisté et dans divers coins du globe… mais cette conférence-ci a revêtu pour moi un goût particulièrement émouvant et délicieux : celui du droit arraché, de la jubilation qui suit une rude victoire ! Ce ne fut pas une simple et banale conférence, mais un moment de jouissance intellectuelle arraché des mains du pouvoir algérien… c’est pas la même chose !
    Mais voilà… le bonheur a été de très courte durée, Achab a fait son exposé durant à peine 20 minutes que déjà on entendait dire que des renforts de CRS sont arrivés et qu’on allait nous évacuer… Je n’y ai pas cru… je me disais non… ils ne vont pas oser quand même… la conférence a commencé… c’est un intellectuel qui est là et pas un criminel terroriste… Eh bien ma naïveté a été très bien récompensée ! Je me suis retrouvée en un clin d’œil coincée dans la salle avec une vingtaine de septiques comme moi… La terreur était à son comble… on a entendu ces monstres de CRS crier comme des hystériques, casser les vitres, briser tout avec leurs matraques… des débris de verres partout… ils ont fait irruption dans la salle avec une violence inouïe… leurs yeux crachaient du feu et leurs gueules des chapelets d’insultes et d’obscénités… Ils nous ont sommés de quitter la salle… ils nous parlaient comme à des vermines !!! C’était insupportable… Nous, des citoyens algériens, enseignants, cadres, universitaires, intellectuels, artistes… on nous parlait de la sorte dans l’Algérie indépendante… J’arrive pas à y croire !! Nous étions face à ces zombies, dans une salle fermée, dans un huis-clos macabre, tout pouvait nous arriver… loin de tout regard extérieur, loin de toute caméra… !! Je n’oublierai jamais cette image ! Et le matraquage avait commencé : ils ont battu beaucoup de personnes avec leurs matraques…… Mon collègue Fatah Bouhmila a reçu un coup… et Yanis Adjlia, et tant d’autres que je ne connais pas… J’étais entourée de mon mari Moussa Nait Amara et de notre ami Kader Sadji qui me protégeaient des éventuels coups… On est sorti en catastrophe… Et une fois dehors on a trouvé un champ de bataille et une guerre déclarée entre le peuple qui aspirait à la liberté et la police qui faisait sa fête !
    La voilà l’Algérie voulue par les locataires d’El-Mouradia !
    Que reste-t-il donc à dire ?... Tout a été dit… J’ai tenu à écrire ces lignes pour témoigner de ce que j’ai vu… pour certifier que ce sont les forces du « désordre » et la police « émeutière » qui ont saccagé le centre culturel d’Aokas et non ceux qui seront comme d’habitude mis à l’index : ces « barbares et sauvages Kabyles séparatistes et mains étrangères »…
    Tout mon soutien aux infatigables animateurs du Café Littéraire d’Aokas qui affrontent au quotidien ce qui n’est pas humainement possible d’affronter… Ils méritent notre admiration, mais surtout… notre mobilisation !
    Texte de #Sabrina #zouagui
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Temoignage de ghilas ainouche

    « Salut à toutes et à tous ! je vais parler de l'événement d'Aokas du mieux que je peux.
    Ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est que je suis allé à Aokas pour soutenir un mouvement associatif organisateur de conférences.
    Une marche pacifique et une conférence étaient prévues. Ainsi, la police nous a empêchée de rentrer au centre culturel où devait avoir lieu la dite-conférence sur la culture amazigh. Par la suite, y eu forcing de la porte. J’étais l'un des premiers à pénétrer à l’intérieur du centre. La police a pris du recul et la conférence s’est bien tenue. Ils ont appelé les députés présents dans la salle dont Braham Bennadji, Nora Ouali et Khaled Tazaghart pour assister à une réunion devant se tenir à la daïra ou ailleurs. Quelques dix minutes après, y a eu l’intervention d’éléments de la CRS venus en force. Ils nous ont fait sortir manu militari de la salle. Comme tout le monde, j’ai pris le chemin de la porte de sortie. C'est à ce moment là qu'un des policiers m'ayant reconnu a dit : « Rkhis hada, diweh ! » Ils m'ont conduit dans une petite salle, juste à côté de la grande salle où se tenait la conférence. C’est là qu’ils m'ont tabassé. coups, crachats, insultes... J'ai reçu au moins 6 coups de matraques. Au moment où ils frappaient, je n’ai rien senti. C’est bien après que les douleurs se sont faites sentir : à la colonne vertébrale, au côté droit de mon épaule et d’autres parties du corps. Douleur aux poumons aussi lors des fortes respirations. Tout s’est passé devant témoins.
    Y a une dame qui a tenté de me protéger mais sans succès. Je n’oublierai jamais son geste, même si c’était impossible devant tant d’acharnement. L’un des policiers m’a dit avec ironie : « Dessine maintenant ! » J’ai pas pu distinguer son visage car dans ces cas-là, tout se passe vite. mais le visage du premier policier qui m'a frappé restera gravé à vie dans ma tête.
    Je ne pensais qu’à minimiser les dégâts en esquivant le plus de coups possible. Beaucoup de personnes ont assistés à la scène. Ils ont vu et entendu pas mal de faits.
    J'ai eu beaucoup de soutien à ma sortie dehors de la part de toutes les personnes présentes. Je tiens à les remercier de manière sincère.
    Personne ne s'attend à ce que la police débarque comme ça juste pour une conférence. Quelques temps après ma sortie, des émeutes ont éclaté. Mes pensées vont à toutes les personnes blessées lors des émeutes déclenchées par la suite. Je suis parti à l'hôpital des environs. Mais en définitive, quelles que soient les douleurs, elles finiront par s’estomper avec le temps, par contre cette répression ne va pas s'effacer avec le temps »

    Commentaire


    • #3
      les quelques minutes de la conference organisè malgrè le refus des autoritès qui ont eu la honteuse idée d'enlever toutes les chaises a des gens venus juste pour écouter un écrivain,pour cela il a fallu forcé les portes d'un centre culturel cadenassé par les autorités et bravé les matraques et les bombes lacrymogènes de la police

      Commentaire


      • #4
        la démocratie à l algérienne jusqu ou s arrêteront t il je prie pou qu il n'y est pas de morts

        Commentaire


        • #5
          Incompréhensible qu'une chef de daïra puisse interdire des cafés littéraires alors que les citoyens ont grand besoin de culture pour s'aérer l'esprit.
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

          Commentaire


          • #6
            Je suis contente car aujourd’hui, à Aokas, il y a eu une marche, des revendications, des actions, une répression, des coups de matraques, des blessures, des échanges de tirs de pierre et de bombes lacrymogènes, des CRS en furie, des cris dignes et citoyens… non pas pour des besoins de ventre et de bas-ventre, de sucre, d’huile, de gaz, de chocolat et de mayonnaise… Non ! Aokas a été secouée pour des besoins beaucoup plus élevés que toutes ces préoccupations bassement matérielles
            à bon entendeur oeilfermé
            "Win yeččan tayazit' n Iflissen, iheggi-d tin-is"

            Commentaire


            • #7
              Incompréhensible qu'une chef de daïra puisse interdire des cafés littéraires alors que les citoyens ont grand besoin de culture pour s'aérer l'esprit.
              partir en "compagne contre les kabyles" ça fait bien sur le CV d'un chef daira, wali, et autres gradés de la gendarmerie et la police à bled mickey DZ ... surtout pour une "potiche" qui doit faire ses preuves au près de sa hiérarchie masculine.
              "Win yeččan tayazit' n Iflissen, iheggi-d tin-is"

              Commentaire


              • #8
                Incompréhensible qu'une chef de daïra puisse interdire des cafés littéraires
                Moi non plus je n'arrive pas à comprendre cette attitude.
                Si elle relève de l'initiative perso de cette chef de daïra, c'est de la stupidité crasse. Mais si cela vient de "plus haut", alors il y a de quoi se poser de sérieuses questions.
                Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

                Commentaire


                • #9
                  Vous vous attendiez à quoi de la part des bac-10 à part de la jalousie ?

                  Il faut les comprendre, ils ne savent même pas écrire leur nom correctement...
                  “Les mensonges sont nécessaires quand la vérité est très difficile à croire”
                  Pablo Escobar après avoir brûlé le tribunal qui devait le juger.

                  Commentaire


                  • #10

                    Commentaire


                    • #11
                      Marche et conférence prévues pour samedi prochain/ Aokas en mode résistance

                      organisateurs du café littéraire d’Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, ne veulent pas abdiquer. Malgré les interdictions répétées des autorités, ils comptent organiser, samedi, prochain, une autre conférence animée par le journaliste et écrivain Chawki Amari. La manifestation culturelle sera précédée d’une marche de protestation.

                      Selon les organisateurs de cette rencontre littéraire hebdomadaire, la conférence de Chawki Amari ne sera pas annulée. Elle aura pour thème « Littérature et engagement ». Avant le début de cette conférence, qui aura lieu au centre culturel à 14 heures, une marche populaire aura lieu une heure auparavant.

                      C’est un «collectif citoyen» qui se charge de prendre en charge «temporairement» l’organisation du café littéraire d’Aokas qui a enregistré sa 8ème interdiction de conférence samedi passée. Cet état de fait avait d’ailleurs déclenché des émeutes.

                      Avant la tenue de cette manifestation culturelle, le wali de Béjaïa recevra, ce mardi, une délégation composée des animateurs du collectif culturel Azday Adelsan. La décision a été annoncée par deux députés de la wilaya, à savoir Braham Bennadji et Khaled Tazaghart, après une rencontre avec le premier responsable de la wilaya. Se dirige-t-on vers un apaisement ? algeriefocus

                      Commentaire

                      Chargement...
                      X