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Hommage à Taleb Rabah

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  • Hommage à Taleb Rabah

    Un très bel hommage que celui concocté par la radio Chaîne II pour Taleb Rabah, jeudi dernier en soirée. L’artiste des années 1950 a été reçu dans le cadre des rendez-vous mensuels de ighzif ayidh, (nuit, soit longue) qui fait honneur aux grands noms de la chanson kabyle.

    Et cette nouvelle rencontre a eu l’écho mérité de la part du public qui s’est bousculé au portillon de l’auditorium Aïssa Messaoudi de la radio algérienne. De nombreux artistes invités à témoigner sur l’itinéraire du chanteur se sont relayés sur la scène pour interpréter des tubes, toujours d’actualité, de Taleb Rabah.

    Ce dernier, très naturel, très à l’aise, s’est laissé conter avec force anecdotes extirpées des entrailles d’une vie faite d’expérience, d’apprentissage et de labeur. Lui, l’ouvrier émigré dans une usine d’Alsace qui a tenu le coup grâce à son attachement au pays, au sol natal, en étreignant très fort la mélodie kabyle qu’interprétait avec émotion Slimane Azem. L’artiste qui a servi d’école à Taleb Rabah et auquel il vouait une grande admiration. Ce sont ses chansons qui ont poussé le jeune ouvrier à vouloir lui aussi s’essayer au monde de l’art. Il se souvient, à un détail près, des longues soirées passées à égrener comme il savait des notes sur une mandoline, c’est-à-dire très mal. Au point de subir les remarques acerbes, quotidiennes, du voisinage qui se plaignait de l’infernale musique s’échappant de l’instrument chaque soir. Taleb Rabah, à cette évocation, sourit large et provoque le rire de la salle. Se sentant plus disposé à force de répéter en solo, entêté malgré les réclamations de son entourage, il s’offre avec ses économies une guitare. Là, ses camarades d’usine l’encouragent à continuer. Comme un enfant, il s’entraînait en faisant épouser le rythme à un jeu de cache–cache…
    D’autres anecdotes suivront tout au long de la soirée, assorties de cette spontanéité désarmante à laquelle le public s’habituera et rira avec bonheur. Un bonheur que beaucoup auront partagé de loin avec l’artiste de longues années durant.

    Un artiste dans la force de l’âge mais qui garde toute sa jeunesse. Toujours alerte et disposé à faire plaisir à ses fans. A jamais gratifiant pour ces spectateurs qui se sont déplacés parfois de loin pour venir l’applaudir et le remercier d’avoir bercé leurs illusions, marqué leur temps, accompagné leur quotidien et dit leurs aspirations. Avec des mots simples, vrais, naturels. Une belle interprétation qui force encore l’admiration. A travers ces titres nombreux qui content la révolution, qui font aimer le pays, racontent les affres de l’émigration, chantent la beauté de la femme et les paysages de Kabylie, dénoncent les maux de la société… un très beau répertoire qui a rappelé en cette soirée plus d’un des refrains repris spontanément, revenus instinctivement à une mémoire collective que la plus petite intonation a entraînée en un chœur joyeux, généreux et ému. Toute la salle, en une seule voix, accompagnait sans intermittence les tubes chantés par Taleb Rabah qui a réussi à retrouver un tant soit peu le souffle et la voix, encouragé par des salves de youyous et une pluie d’applaudissements ininterrompus.

    L’artiste retrouve alors une nouvelle jeunesse et entonne sans faute quelques-uns de ses titres : Ismim a Michelet, (un hommage à Aïn El Hammam, ex-Michelet) ; Adhyili rabi d’ammi (que Dieu soit avec mon fils) une autocritique d’un père qui abandonne sa progéniture, et d’autres titres interprétés avec les artistes qui ont chanté ses produits : Lounis Aït Menguellet, Hali Ali, Taleb Tahar, Ouazib Mohand Ameziane, Djamel Kaloun, Mohand ouali…

    A l’hommage était présent aussi Akli Yahiaten qui a chanté son tube Zrigh ezzine di Michelet.Toute une ambiance rehaussée par les congratulations dédiées par le président de la République et reçues par Taleb Rabah des mains du président de l’Association des moudjahidine de la Fédération de France : une reconnaissance pour son combat en tant qu’artiste représentée par une attestation de moudjahid, une médaille du mérite et une belle écharpe aux trois couleurs de l’emblème national que Taleb Rabah n’a pas voulu quitter, ne cessant de l’ajuster jalousement autour de son cou, avec fierté et émotion. Depuis la collation ayant a précédé le spectacle au centre culturel de l’auditorium qui lui a été réservée, avec, en plus, un présent de la radio algérienne. Lui, alors, remerciera longuement, avec des mots simples, vrais, authentiques. Il dédie ces cadeaux à la jeune génération dans laquelle il a foi et au public qui lui a témoigné sa fidélité et son admiration.

    Par La Tribune
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