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Les licences d’importations échouent à protéger les ressources en devises de l’Algérie

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  • Les licences d’importations échouent à protéger les ressources en devises de l’Algérie

    Par: Hassan Hadouche

    Les importations ont légèrement baissé au premier semestre 2017.
    Elles se sont établies à 23 milliards de dollars contre 23,8 milliards au cours de la même période de l’année dernière. Première conséquence : le gouvernement doit renoncer à son objectif de les ramener à 35 milliards de dollars dès cette année – il s’agit en réalité d’une promesse de l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal.
    Ce résultat semble ainsi traduire un échec de la politique des licences d’importations mise en œuvre depuis près de 18 mois.
    Sur l’ensemble de l’année 2017, on s’oriente désormais vers un déficit commercial de l’ordre de 10 milliards de dollars.
    Le déficit de la balance des paiements devrait atteindre entre 17 et 18 milliards de dollars et les réserves de change vont diminuer de ce même montant en passant largement sous la barre des 100 milliards de dollars.

    « Protéger les ressources en devises du pays » ?

    Abdelmadjid Tebboune, à l’époque où il n’était encore que ministre du Commerce par intérim,assurait : « Nous régulons nos importations afin de protéger nos recettes en devises affectées par la diminution des cours du baril de pétrole ».
    Les dernières statistiques de notre commerce extérieur indiquent que le déficit commercial de l’Algérie a déjà été réduit de moitié au premier semestre 2017.
    Non pas grâce à la réduction des importations, qui sont restées à peu près stables depuis un an, mais en raison du redressement des cours pétroliers depuis décembre 2016.
    À ce rythme , il est très probable que notre déficit commercial, qui était encore de près de 18 milliards de dollars en 2016, soit inférieur à 10 milliards de dollars en 2017.
    Pas besoin donc de contingentement et de licences généralisées.


    Le « triste épisode » des licences d’importations

    Dans une interview à paraître demain dans TSA, le spécialiste algérien du commerce extérieur Mouloud Hedir dresse un véritable réquisitoire contre ce qu’il qualifie de « triste épisode » des licences d’importations que nos autorités économiques ont choisi de mettre en place depuis le début de l’année 2016.
    Pour l’expert, le régime actuel des licences, qui n’a pas été capable de réduire significativement les importations, pèche en outre globalement par de très nombreuses insuffisances.
    Il critique une démarche caractérisée d’abord par « son mauvais calibrage et par le manque de clarté quant à ses objectifs » ainsi qu’ « une forme d’improvisation » qui n’aide pas à donner de la visibilité et de l’efficacité aux mesures prises.
    Un grand nombre des restrictions envisagées (bananes, ketchup, préparations alimentaires, etc.) sont en outre sans relation aucune avec l’objectif d’une réduction significative des importations .

    Un sentiment d’improvisation encore renforcé par le fait qu’« aucun échéancier n’est avancé quant à la durée prévisible de ce système des licences, ce qui devrait être nécessairement le cas si l’objectif réellement ciblé est celui de rétablir l’équilibre de la balance des paiements », souligne l’expert.
    « On ne peut manquer de s’étonner, à ce titre, qu’aucune évaluation officielle n’a été rendue publique après plus de 18 mois d’application du régime des licences », commente Mouloud Hedir qui considère que « s’il veut être efficace et ne pas se noyer dans les procédures bureaucratiques, le gouvernement serait plus avisé de mettre rapidement sur la table un programme d’actions complet, avec des objectifs chiffrés, un échéancier de mise en œuvre et un dispositif d’évaluation périodique ».

    Traitement économique ou régulation administrative ?

    Face au dérapage du déficit commercial, le gouvernement a fait le choix depuis 18 mois de recourir à des solutions administratives disponibles à court terme mais dont l’efficacité se révèle incertaine et les inconvénients apparaîtront de plus en plus nombreux au fil du temps.
    La période la plus récente a été marquée par les réactions d’un certain nombre d’agents économiques qui ont affiché clairement leur défiance vis-à-vis des solutions administratives et plaident en faveur d’un traitement économique de l’envolée des importations.
    La plupart d’entre eux expriment leur scepticisme à propos des décisions administratives en soulignant qu’une modulation des droits de douane et des taux de TVA seraient l’option la plus appropriée pour orienter la consommation vers la production nationale et décourager l’importation de produits de luxe ou jugés « superflus ».

    Plus généralement, l’expérience des trois dernières années suggère fortement que le simple ajustement régulier du taux de change, tel qu’il a été opéré entre fin 2014 et juin 2016, est sans doute suffisant pour obtenir la réduction souhaitée des importations.
    A contrario, la stabilisation relative du taux de change du dinar mise en œuvre par les autorités financières algériennes depuis une année constitue un encouragement à l’importation et contribue à accentuer encore davantage le déséquilibre commercial.
    Le retour à une gestion économique du commerce extérieur national est à terme inévitable.
    Entre-temps l’impasse des licences d’importations aura sans doute fait beaucoup de dégâts.

    Hassan Hadouche

  • #2
    À ce rythme , il est très probable que notre déficit commercial, qui était encore de près de 18 milliards de dollars en 2016, soit inférieur à 10 milliards de dollars en 2017.
    il est très optimiste le haddouche.

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    • #3
      Un sentiment d’improvisation encore renforcé par le fait qu’« aucun échéancier n’est avancé quant à la durée prévisible de ce système des licences, ce qui devrait être nécessairement le cas si l’objectif réellement ciblé est celui de rétablir l’équilibre de la balance des paiements », souligne l’expert.
      Comment faire un échéancier quand on part de zero.La preuve,malgré les licences on arrête pas de découvrir qu'elles sont détournées.

      Quand au manque de clarté,vision etc....,cet expert croit découvrir une nouveauté chez nos gouvernants.

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