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Tourisme : le charme français opère à nouveau

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  • Tourisme : le charme français opère à nouveau

    Mardi. La fréquentation annuelle de la tour Eiffel a dépassé les 7 millions de visiteurs

    2016 fut catastrophique, l’embellie de 2017 met au jour les risques de saturation. L’exécutif qui réunit ce mercredi un comité interministériel veut, lui, booster le mouvement.

    Tourisme : le charme français opère à nouveau
    Les professionnels du tourisme ont retrouvé le sourire. Alors que l’objectif des 100 millions de touristes étrangers et 50 milliards de recettes issues de l’international à l’horizon 2020 semble à portée de main, le Premier ministre Edouard Philippe réunit ce mercredi soir le premier comité interministériel du secteur de l’ère Macron. «Depuis son rattachement aux Affaires étrangères en 2014 et la tenue des assises du tourisme cette même année, il y a enfin eu la prise de conscience que le secteur qui pèse pour 8 % du PIB français et 2 millions d’emplois directs et indirects devait se doter d’une véritable stratégie», explique le patron d’un tour-opérateur associé à cette réflexion. Qu’elle arrive aussi vite est pour lui «le signe que l’on a bien été entendu». Outre la dizaine de ministres concernés, de la Culture aux Transports en passant par l’Economie, le Numérique ou encore l’Intérieur, une quinzaine de professionnels participeront à ce comité interministériel du tourisme (CIT), une première.

    Au programme : sécurité et accueil dans les aéroports, structuration de l’offre autour des grandes «marques» hexagonales vendues à l’international (Paris, Bordeaux, les châteaux de la Loire, etc.) ou encore soutien de l’Etat aux investissements via 1 milliard d’euros débloqués fin 2015 pour l’hébergement et les infrastructures touristiques. Le CIT devrait ensuite se réunir deux fois par an, du jamais vu jusqu’ici.

    Si beaucoup reste à faire pour sortir de la culture de la «rente touristique», comme le dit Roland Héguy, le président de l’Umih, la principale fédération de l’hôtellerie-restauration, l’heure est bien à l’embellie. Après une année 2016 plombée par les attentats, les mouvements sociaux et les inondations, 2017 devrait être synonyme d’une popularité retrouvée pour la France. 88 à 89 millions de visiteurs étrangers visiteront sans doute le pays cette année, contre 82,5 millions l’an passé.

    Prix gonflés
    «Il y a aujourd’hui une réelle dynamique de reprise», se satisfait Emmanuel Rodier, responsable du département tourisme, congrès et salons à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) Paris-Ile-de-France. Le soulagement est général. Mais les sites les plus visités de France sont-ils capables d’avaler toujours plus de monde ? Pas sûr. Seul Disneyland Paris, tombé à un peu plus de 13 millions de visiteurs en 2016, a de la réserve jusqu’à 20 millions, avec une certaine science de la gestion des files d’attente. Pour les autres mastodontes, c’est plus dur. Le Louvre, a triplé sa fréquentation depuis trente ans pour atteindre 9 millions de visiteurs par an (dont 70 % d’étrangers) et croule sous les difficultés pratiques pour les accueillir. Dans le même temps, la tour Eiffel a doublé sa fréquentation et dépassé les 7 millions de visiteurs (dont 80 % d’étrangers). L’exploitant espère ne pas dépasser les 7,3 millions, et a doublé ses tarifs pour calmer un peu les enthousiasmes. Même méthode d’augmentation des prix au château de Versailles, qui a gonflé le ticket d’entrée de 20 %, et fait maintenant payer à part les accès aux jardins. Le constat est identique sur le parvis de Notre-Dame (13 millions de visiteurs, premier monument visité de France) où les curieux se tassent. Il est 14 h 30 en milieu de semaine et plus de 300 personnes s’alignent devant le monument. Certains prennent leur mal en patience, d’autres s’offrent une visite organisée pour aller plus vite. Tous n’entreront pas, et certains devront se contenter des photos de la façade. Cette hausse de la fréquentation, Isabelle Southgate, guide privée à Paris, l’observe chaque jour : «Cette année, c’est la folie, il y a des files d’attente à n’en plus finir.»

    Fatalité
    D’après l’Insee, la fréquentation dans les hébergements collectifs de toute la France a augmenté de 1,1 % au premier trimestre 2017 par rapport à 2016. Dans le même temps, l’agglomération parisienne bat tous les records avec une clientèle hôtelière en hausse de 9,9 %.

    Un sursaut qui s’est d’abord joué dans les esprits. «Les visiteurs ont désormais en tête que des actes terroristes peuvent intervenir partout sur la planète, explique Olivier Petit, associé du département conseil tourisme, hôtellerie et restauration chez In Extenso. Si la peur n’est pas effacée, le risque est inscrit comme une fatalité où que l’on soit.» Isabelle Southgate constate que le risque terroriste n’inquiète guère ses clients. Ils posent surtout «beaucoup de questions sur Emmanuel Macron…»

    «Peur ? Pourquoi j’aurais peur ?» s’étonne Shashake, Sri-Lankais de 32 ans, devant la pyramide du Louvre. Les événements de 2015, le Bataclan ? «Bien sûr, on y pense, mais plus par solidarité que par crainte. Chez moi, la violence est quotidienne. Ici, elle est rare.» Evidemment… En 2016, ce sont les touristes d’affaire,30 % du secteur, qui ont sauvé les meubles, souligne le directeur général de l’Agence de développement touristique Atout France, Christian Mantei : «La fréquentation des salons et des congrès a augmenté, ce qui a limité la baisse totale de touristes.» 9,1 millions de personnes ont visité les 413 salons professionnels et grand public qui se sont tenus à Paris-Ile-de-France cette année-là. Dans la région, en 2016, 35 % des visiteurs étrangers sont venus pour le travail, soit plus de 15,5 millions de personnes. Avec les poches bien garnies. «Le tourisme d’affaires est le plus stratégique, c’est celui qui crée le plus de valeur, explique Mantei. S’il s’était écroulé, on ne pourrait pas avoir les objectifs que nous avons actuellement.»

    Hôtels concepts
    Cette clientèle va majoritairement à l’hôtel et les hôteliers ont bien compris qu’il fallait renouveler le genre pour maintenir la bonne tendance. Airbnb a modifié les attentes, même dans cette clientèle business. «De nouveaux services sont apparus sur le modèle de la location entre particuliers, explique Jean-Marc Banquet d’Orx, président de l’Umih Ile-de-France. Des hôtels concepts mettent l’accent sur la convivialité, la proximité avec le client. Il y a un réel besoin de contact direct avec l’hébergeur.» Résultat : les nuitées en hôtel ont baissé de seulement 1 % en 2016 à Paris. Cela alors même qu’Airbnb progresse. La plateforme propose 65 000 logements dans la capitale (sa première offre mondiale), contre seulement 15 000 en 2012, alors qu’il existe un peu plus de 118 000 chambres d’hôtels d’après l’Office du tourisme de Paris.

    Après 2017, l’horizon semble plus que jamais éclairci. Les Jeux olympiques de 2024 ou 2028 et la possible organisation de l’Exposition universelle de 2025 représentent autant d’enjeux stratégiques pour Paris, l’Ile-de-France et ses alentours. Autant en terme d’image qu’en terme de retombées économiques. «Les JO seront une formidable vitrine pour Paris et la France, insiste France Morot-Videlaine, directrice générale adjointe en charge de la vie institutionnelle à la CCI Paris-Ile-de-France. Ils auront certainement un effet «booster».Depuis plusieurs années déjà première destination mondiale loin devant les Etats-Unis, la France compte bien en profiter pour conforter son avance.

    Les professionnels n’en prennent pas moins conscience de la nécessité de «réorienter les flux» comme ils disent dans leur jargon en s’orientant vers un tourisme plus raisonné.

    La Champagne
    «La France n’ira jamais vers le modèle espagnol souvent vanté pour sa capacité à générer une forte recette unitaire mais qui se caractérise par un tourisme balnéaire de masse dont on ne veut pas, met en garde Christian Mantei d’Atout France. Il y a des marges énormes pour continuer à croître en déconcentrant l’offre. Songez qu’il y a deux ans, la Champagne, une de nos marques mondiales, ne disposait que de 130 chambres cinq étoiles…» Alors que trois régions concentrent 90 % de la fréquentation étrangère (Ile-de-France, Rhône-Alpes et Paca), le comité interministériel du tourisme ne pourra pas faire l’économie d’une stratégie sur cette question. Augmenter la recette sans vendre son âme, la nouvelle équation ne s’annonce pas moins compliquée que remonter la pente.

    Christophe Alix , Anthony Cortes , Jeanne Laudren
    libe
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Je ne sais pas s'il existe un lien ou pas, mais la France ces dernières années a considérablement allégé les critères d'octroi des visas aux algériens , j'en connait qui ont cru à une mauvaise blague en recevant leurs visa d'entrée .
    La mer apportera à chaque homme des raisons d'espérer , comme le sommeil apporte son cortège de rêves C.C.

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