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Dieu est-il plus populaire que Mao en Chine ?

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  • Dieu est-il plus populaire que Mao en Chine ?

    Certes, le nombre de croyants en Chine reste l’un des plus bas au monde, mais la société chinoise a beaucoup changé depuis la mort du grand timonier et avec la disparition de l’idéologie communiste, cinq religions, reconnues officiellement, connaissent un nouveau départ : le bouddhisme, le taoïsme, le protestantisme, le catholicisme et l’islam. La Chine compte plus d'un milliard trois-cent millions d'habitants. Le nombre de 300 millions de fidèles a déjà été avancé dans la presse chinoise.

    La croyance religieuse, c’est une quête de sens, analyse Benoit Vermander, jésuite et sinologue, il enseigne les sciences religieuses à l’Université Fudan à Shanghai : "l'attrait pour les religions et la spiritualité est en hausse en Chine depuis le début des années 80. La croissance religieuse en Chine a été plus ou moins parallèle avec sa croissance économique. Dans les années 80 la Chine était à un 'point de re-départ' de son système culturel et de son système économique. Culturellement, le maoïsme perdant de la vigueur, il y a eu des reconstructions. Le régime lui même a procédé à une reconstruction idéologique difficile : le nationalisme, l'amour du sport, la culture traditionnelle c'étaient aussi des options spirituelles. Mais les options spirituelles proprement religieuses sont venues surtout avec l'urbanisation."

    Le taoïsme est la religion authentiquement chinoise, mais c’est plus que ça, c’est une sagesse fondée sur le Dao, la voie. Au temple des nuages blancs, à Pékin, le moine Gao reçoit les pratiquants, ils seraient deux millions en Chine, mais 200 millions de Chinois se disent inspirés par le taoïsme : "le taoïsme suit la pensée de son fondateur Lao Tseu. Le but est que l’homme s’élève spirituellement. Il y a plusieurs dieux pour lesquels les gens prient, principalement pour avoir une meilleure vie : les trois dieux des richesses pour avoir plus d'argent, et les trois dieux de la pharmacie pour protéger leur santé."

    Deux religions progressent fortement : le bouddhisme, avec au moins 100 millions de pratiquants, et le protestantisme avec 40 à 70 millions de fidèles. D’ici à 2030, la Chine pourrait devenir le premier pays chrétien au monde, prédit le chercheur américain Yang Fenggang. Ce phénomène a pris une telle ampleur que le gouvernement essaie de le cadrer, notamment les communautés non enregistrées nous dit ce pasteur qui a voulu rester anonyme : "Dans l’église protestante reconnue par l’Etat, il y a un système très rigoureux de recrutement des pasteurs. Il faut deux à trois ans de stage après les études pour qu’un candidat soit nommé pasteur. Mais les églises qui n’ont pas été enregistrées, ne suivent pas cette procédure. Ces églises font un peu ce qu’elles veulent, elles ne rendent pas de comptes".

    Le gouvernement chinois ne veut pas que l’expression religieuse échappe au contrôle de l’état

    C’est le cas aussi pour le catholicisme. Les Évêques sont nommés par le régime chinois, l’autorité du Vatican n’est pas reconnue, même si des négociations ont lieu.

    Quant aux musulmans chinois, estimés entre 23 et 25 millions, il en existe deux catégories : les Hui, venus au XIIe siècle d’Asie centrale, et les Ouighours qui vivent au Xinjiang, une province surveillée de très près par les autorités. Le nombre de musulmans serait stable, mais on note quelques cas de conversion dont il est difficile de connaitre l’ampleur, comme celle de Monsieur Liu, 38 ans, un artiste attiré par la religion musulmane : "Quand j’étais à l’étranger, j’ai rencontré des Jordaniens, des Syriens, et des gens du monde arabe. La Chine est dans une période de gros changements, c’est important de trouver un espace de spiritualité. Les musulmans chinois sont laïcs, qu’ils soient chiites ou sunnites. L’islam chinois est tolérant."

    Le régime communiste chinois a compris qu’il fallait remplir le vide idéologique, en contrôlant les religions et en réprimant des mouvements comme le Falung gong, considéré comme une secte par les autorités chinoises.

    franceinter
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