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L’invitation émane du cabinet du Premier ministre. Elle est adressée à « Monsieur Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) ». Le patron des patrons est invité, dimanche prochain, à une rencontre avec le Premier ministre « pour définir d’un commun accord, le programme, la date et le lieu de la prochaine Tripartite qui aura lieu prochainement ».
L’invitation a été adressée à Ali Haddad, mercredi 26 juillet, le jour même où son groupe ETRHB Haddad répondait dans la presse à une série de mises en demeure reçues de la part d’organismes publics. ETRHB Haddad se défendait d’avoir lésé l’État, comme l’ont laissé entendre les fameuses mises en demeure. Chiffres et documents à l’appui, le groupe expliquait être victime de dysfonctionnements de la part du maître d’ouvrage, à savoir l’État.
L’invitation intervient aussi à l’issue d’une semaine marquée par une série de révélations sur les « abus » de Haddad et d’autres hommes d’affaires. Le gouvernement promettait de s’en prendre à l’argent sale et de séparer l’argent tout court de la politique. L’ordre serait venu du président de la République qui a reçu son Premier ministre – chose très rare depuis quelques années – avant la tenue du conseil des ministres. Certains y ont vu un changement radical dans la politique du pouvoir à moins de deux ans de la présidentielle de 2019.
Puis est arrivé ce communiqué du Premier ministère diffusé mercredi en fin de journée : Ali Haddad et Abdelmadjid Sidi Saïd rencontreront dimanche Tebboune pour discuter de la prochaine Tripartite. Autrement dit, parler de l’avenir du pays. Un homme qui était accusé de tous les maux il y a seulement quelques jours sera donc consulté sur des dossiers ayant trait à la stratégie économique et à la politique sociale du pays, voire plus.
On ignore ce qui s’est passé dans cette affaire. On ne le saura peut-être jamais. Abdelmadjid Tebboune est-il allé trop vite ? Trop loin ? A-t-il mal interprété les consignes du Président ? Haddad est-il trop puissant ? Ou cette affaire dépasse-t-elle les deux hommes ? Autant de questions qui risquent de rester sans réponses.
Mais une chose est sûre : Abdelmadjid Tebboune et Ali Haddad sortiront tous les deux affaiblis de cet épisode. Le Premier ministre aura, dans l’avenir, beaucoup de mal à convaincre et à faire respecter ses décisions. Après tout, ses décisions pourraient être remises en cause à tout moment, comme ce qu’il s’est passé avec Haddad. Ce dernier aura du mal à convaincre qu’il est le meilleur représentant du patronat. Ali Haddad a construit toute sa légitimité sur un seul point : sa proximité avec les décideurs. L’épisode qu’il vient de vivre a montré sa fragilité.
Mais dans cet épisode, il y a bien eu un ou des gagnants au sein du pouvoir. Les perdants risquent se retrouver sous leur tutelle.
TSA
27.07.17
L’invitation a été adressée à Ali Haddad, mercredi 26 juillet, le jour même où son groupe ETRHB Haddad répondait dans la presse à une série de mises en demeure reçues de la part d’organismes publics. ETRHB Haddad se défendait d’avoir lésé l’État, comme l’ont laissé entendre les fameuses mises en demeure. Chiffres et documents à l’appui, le groupe expliquait être victime de dysfonctionnements de la part du maître d’ouvrage, à savoir l’État.
L’invitation intervient aussi à l’issue d’une semaine marquée par une série de révélations sur les « abus » de Haddad et d’autres hommes d’affaires. Le gouvernement promettait de s’en prendre à l’argent sale et de séparer l’argent tout court de la politique. L’ordre serait venu du président de la République qui a reçu son Premier ministre – chose très rare depuis quelques années – avant la tenue du conseil des ministres. Certains y ont vu un changement radical dans la politique du pouvoir à moins de deux ans de la présidentielle de 2019.
Puis est arrivé ce communiqué du Premier ministère diffusé mercredi en fin de journée : Ali Haddad et Abdelmadjid Sidi Saïd rencontreront dimanche Tebboune pour discuter de la prochaine Tripartite. Autrement dit, parler de l’avenir du pays. Un homme qui était accusé de tous les maux il y a seulement quelques jours sera donc consulté sur des dossiers ayant trait à la stratégie économique et à la politique sociale du pays, voire plus.
On ignore ce qui s’est passé dans cette affaire. On ne le saura peut-être jamais. Abdelmadjid Tebboune est-il allé trop vite ? Trop loin ? A-t-il mal interprété les consignes du Président ? Haddad est-il trop puissant ? Ou cette affaire dépasse-t-elle les deux hommes ? Autant de questions qui risquent de rester sans réponses.
Mais une chose est sûre : Abdelmadjid Tebboune et Ali Haddad sortiront tous les deux affaiblis de cet épisode. Le Premier ministre aura, dans l’avenir, beaucoup de mal à convaincre et à faire respecter ses décisions. Après tout, ses décisions pourraient être remises en cause à tout moment, comme ce qu’il s’est passé avec Haddad. Ce dernier aura du mal à convaincre qu’il est le meilleur représentant du patronat. Ali Haddad a construit toute sa légitimité sur un seul point : sa proximité avec les décideurs. L’épisode qu’il vient de vivre a montré sa fragilité.
Mais dans cet épisode, il y a bien eu un ou des gagnants au sein du pouvoir. Les perdants risquent se retrouver sous leur tutelle.
TSA
27.07.17
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