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Texte lu à la marche d'Aokas d'hier.

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  • Texte lu à la marche d'Aokas d'hier.

    Les rédacteurs souhaitent qu'il devienne manifeste pour d'autres mobilisations.

    Avant ce jour, nous doutions si vous allez être d’accord avec notre ras le bol.
    G Weqqas nenna d
    Trop c’est trop almi bezzaf
    Bezzaf iberdan yennegzamen
    D tewwura yennghelqen
    Bezzaf n yidlisen yennserghen
    D yirgazen ye ttuh’ebsen
    Bezzaf n lbatêl idumen
    D usirem ye ttuâefsen
    Bezzaf n bezzaf
    I g rwin tudert negh
    I g zedghen itoan nnegh
    I g neqqen ussan nnegh
    G tmurt g id nlul!
    C’est trop Bezzaf
    almi d yuli zâaf
    ad iddigaji kra yellan
    D abezaf afuh’an
    Ad yezzo g mkan
    Asirem ni azedgan
    Yessefsayen uzal
    Yessedawen timsal!
    Aujourd’hui nous savons que vous êtes d’accord avec nous puisque vous êtes là à Aokas.
    Vous êtes d’accord avec nous que c’est trop, trop almi bezaf, almi iwen d yuli zaâf !
    Trop d’horizons bouchés
    Trop de portes fermées
    Trop de livres brûlés
    Trop d'hommes emprisonnés
    Trop de richesses dilapidées
    Trop d’injustice banalisée
    Trop de crimes impunis
    Trop d'espoirs anéantis
    Trop de cafés littéraires interdits !
    Y a eu un trop de plus
    A tous ces « Trop »
    Qui encombrent notre vie
    Perturbent nos nuits
    Et flinguent nos jours!
    Alors il est temps
    De se secouer
    Pour faire tomber
    Tous ces trop
    Qui nous neutralisent
    Et reprendre goût
    A relever les défis !
    Voilà chers concitoyens, nous sommes sûrs que c’est ce trop qui a motivé votre participation en force à cette marche.
    Votre venue nous laisse présager d’un bon départ pour entamer une longue marche vers la libération de notre société de tous ces interdits de trop !
    Le collectif citoyen est né de l’interdiction répétée de la tenue du café littéraire de l’Association Azday Adelsan n Weqqas dont l’équipe en a appelé, devant la dimension prise par l’affaire, à la solidarité des citoyens de la région.
    Ainsi le dernier café littéraire s’est tenu grâce à la mobilisation citoyenne, malgré l’envahissement et le saccage par les forces de police du centre culturel Rahmani Slimane où se déroulait la conférence, l’agression des participants ayant provoqué une réaction de légitime défense des jeunes.
    Le collectif citoyen, après une large concertation, a décidé de maintenir sa programmation et d’organiser chaque samedi le traditionnel café littéraire animé par l’association azday jusqu’au dépassement total de cette situation à savoir :
    - La suppression de toute autorisation pour les activités culturelles et artistiques ;
    - La limitation de l’information de l’Administration à une simple demande de réservation des lieux, adressée au P/APC.
    La mobilisation continuera jusqu’à reconquérir tous nos droits à l’organisation d’activités artistiques et culturelles sans obstacle administratif. Ce problème n’étant pas spécifique à AOKAS, un mouvement de solidarité nous parvient d’autres régions du pays et même de nos compatriotes installés à l’étranger, qui se sentent pleinement impliqués par ces graves atteintes à nos libertés fondamentales ! Le monde est étonné qu’en Algérie le citoyen se bat pour le livre, l’échange et le vivre ensemble, pendant que nos gouvernants veulent faire de nous des intolérants, des fanatiques, des incompétents et des tubes digestifs !
    C’est par ce système d’autorisation, prétexte à la mise en œuvre de la répression, que le pouvoir en place arrive à orienter les débats dans la société et à faire croire qu’il y a une majorité conservatrice pendant qu’il muselle la vraie majorité, la progressiste ! La mission de chacun est de se libérer des oukases d’un pouvoir illégitime, qui cherche à se perpétuer en faisant de nous des sujets incapables de réfléchir et de déterminer par nous même ce qui est bon ou non !
    Bien sûr, quand vous n’avez pas la liberté d’expression, vous ne pouvez savoir ce que pense votre voisin, vous ne pouvez pas aller jusqu’au bout de votre pensée que déjà on vous a taxés. Comment voulez-vous construire un vivre ensemble si on érige des murs entre les citoyens au lieu d’édifier des passerelles!
    Non ! Les citoyens de ce pays sont tolérants, ouverts et désireux de vivre en commun leur diversité ! Il suffit de les laisser s’exprimer jusqu’au bout, de ne pas leur couper la parole à chaque fois qu’ils tentent une ouverture. De ne pas dévoyer l’histoire à chaque fois qu’une oligarchie se sent menacée. Il y a eu trop d’usurpations d’identité, trop de détournements de nos richesses, trop de falsifications de notre histoire. On cherche à défigurer définitivement notre algérianité. C’est trop almi bezzaf ! Rendre le nord de l’Afrique à sa culture millénaire dans la modernité, signifie que nous sommes arrivés enfin à maturité pour jouir de nos droits légitimes!
    Alors prenons-là cette parole, organisons librement nos débats jusqu’à trouver l’équilibre des choses ! Pour ne pas être interrompu à chaque fois dans notre cheminement vers nous-mêmes, il est impératif de nous organiser, de débattre sans passion et de rester vigilants !
    Votre présence tous ici traduit exactement notre définition de l’engagement qui n’est que l’extension en tous lieux des luttes collectives dans tous les domaines de la vie.
    L’engagement est ce passage de l’individuel au collectif, c’est cette prise de conscience d’une appartenance au même mouvement de libération des individus, régis par les mêmes principes humanistes qui font qu’on se met au service de tous.
    Oui ! la liberté est dynamique et non statique, partage et échange, non individualisme et égoïsme. Restons ouverts sur l’autre pour un échange fécond et une solidarité agissante dans notre marche vers cette société de bonheur que nous n’arrêtons pas de décrire mais que nous tardons à construire.
    Édifions ce mouvement citoyen à partir et autour des problèmes concrets que rencontrent les citoyens. L’important n’est pas l’arrivée, nous dit le poète, l’important est le chemin emprunté.
    Vive la liberté d’expression !
    Vive la liberté de conscience !
    Vive les libertés démocratiques !
    Aokas le 29 juillet 2017

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    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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