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Exportations : quand un Conseil interministériel se réunit pour un faux problème à 5 millions de dollars

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  • Exportations : quand un Conseil interministériel se réunit pour un faux problème à 5 millions de dollars

    e gouvernement nous prépare-t-il un remake de la polémique qui avait opposé les producteurs et exportateurs de pâtes alimentaires et de couscous aux pouvoirs publics à la fin de la décennie écoulée ? Tout porte à le croire. Abdelmadjid Tebboune a présidé, lundi 24 juillet, un Conseil interministériel consacré à « l’examen de la problématique de l’exportation des produits alimentaires utilisant des intrants subventionnés ».Signe de l’importance que le Premier ministre semble accorder à cette question, le Conseil interministériel de lundi s’est tenu en présence notamment des ministres des Finances et du Commerce, du Gouverneur de la Banque d’Algérie, du Directeur général des Douanes et du président de l’Association des banques et établissements financiers (Abef).
    Conclusion de cette réunion : le Premier ministre a instruit les responsables présents “en vue de mettre en place une Commission intersectorielle qui sera présidée par le ministre des Finances et dans laquelle sera également représenté le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche“. Cette Commission “est appelée à élaborer un rapport détaillé sur cette problématique dans un délai d’un mois“, précise le communiqué du Premier ministère.
    En 2009 déjà…

    L’histoire économique de notre pays semble ainsi balbutier. Au printemps 2010, déjà, sous le titre « des usines algériennes meurent à petit feu », le journal El Watan signalait que « les opérateurs activant dans la transformation des céréales qui ont décroché de nombreux marchés à l’étranger ont été contraints de les annuler suite à la circulaire ministérielle du mois d’août 2009 interdisant l’exportation des produits à base de céréales subventionnées ».
    Les comptes rendus de presse ajoutaient : « Il se trouve que des exportateurs de pâtes et de couscous, dont les intrants ne sont pas subventionnés par l’État, continuent à être bloqués par les Douanes. Les textes de cette institution sont pourtant clairs ; il s’agit d’interdire l’exportation des pâtes et couscous, entre autres, produits à base de blé subventionné et provenant de l’OAIC et non de matière première importée directement par l’opérateur économique. Le blocage est en vigueur depuis le mois d’août 2009 et reste appliqué à ce jour. Les services des Douanes bloquent toutes les exportations de pâtes et de couscous, quelle que soit la matière première à partir de laquelle ils ont été fabriqués, subventionnée ou non ».
    Divers articles de la presse nationale affirmaient que « la mauvaise interprétation des directives du ministère du Commerce par les services des Douanes causent ainsi de graves préjudices matériels et financiers aux opérateurs concernés et risquent , à terme, de leur faire perdre une clientèle étrangère fidélisée difficilement depuis plus de 10 ans, pour certains ». À l’époque déjà, le patron du groupe SIM, Tayeb Ezzraimi, se disait « prêt à présenter les factures d’achat de sa matière première non subventionnée »
    Interdiction levée depuis décembre 2010

    Finalement c’est seulement après 16 mois de tergiversations que le gouvernement décidait le 12 décembre 2010 de lever l’interdiction d’exporter ces produits alimentaires .
    « Nous sommes très satisfaits. Cette décision va nous permettre de nous développer à l’international. Lors de notre participation au Salon international de l’agroalimentaire à Paris, nous avons rencontré des clients intéressés par les pâtes et le couscous algériens », expliquait à l’époque Laïd Benamor.
    Pas de problèmes selon l’Anexal

    Interrogé mardi dernier par le quotidien Liberté, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, a réfuté l’existence d’“irrégularités” dans les opérations d’exportation de produits alimentaires. « Le seul produit subventionné exporté concerne les pâtes alimentaires », explique-t-il en précisant que 95% des exportations des pâtes sont l’œuvre des principaux producteurs qui se comptent sur les doigts d’une main, à savoir les groupes Sim, Metidji (Safina), Sopi (Mama) et, à un degré moindre, Benamor.
    Ces exportateurs ne posent pas de problèmes car ce sont eux qui importent le blé. Il s’agit d’un régime cadré. Ils importent, fabriquent et réexportent”, précise M. Nasri.
    Après la suspension des exportations de pâtes en 2009, les autorités algériennes ont en effet mis en place un régime douanier, dénommé “admission temporaire”. Ce dispositif a pour objectif d’alléger la trésorerie des entreprises exportatrices. Celles-ci importent des produits en exonération des droits et taxes. “Nous avons demandé aux autorités de laisser ces entreprises importer du blé avec ce régime. Ces opérateurs importent le blé eux-mêmes. Et ce n’est pas du blé local donc il n’est pas subventionné. En plus, l’admission temporaire permet une grande traçabilité”, relève M. Nasri.
    Des montants d’exportations dérisoires

    Pour le président de l’Anexal, le sujet ne mérite pas d’être à l’ordre du jour de tout un Conseil interministériel. “Au moment où les Tunisiens exportent pour une valeur de 50 millions de dollars de pâtes, l’Algérie n’en a exporté que 5 millions de dollars en 2016, en baisse par rapport à l’exercice 2015 (7,5 millions de dollars). La Tunisie, pour ne citer que cet exemple, exporte ainsi 10 fois plus que notre pays”, souligne M. Nasri.
    Au cours des dernières années, les exportations algériennes de ces produits semblent en outre être assez irrégulières. C’est ainsi qu’en 2015, le groupe SIM, leader algérien dans ce domaine, n’ a réussi à exporter qu’un montant de 4 millions de dollars contre prés de 10 millions enregistrés en 2013. Les pâtes alimentaires ont représenté 83% des exportations de SIM soit une valeur de 3,5 millions USD. Le couscous constituait 17% des exportations de SIM avec une valeur de 0,7 million USD.
    L’ essentiel des exportations de cette entreprise en matière de pâtes alimentaires étaient à destination de la Mauritanie (56%), le Niger (40%), le Sénégal (3%).Quant au couscous, il était exporté principalement vers la Mauritanie (67%), la Côte d’Ivoire (51%) et Canada avec une part de 3%.


    tsa
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