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5 août 1907 : La France coloniale bombardait Casablanca pour «protéger les Européens» du royaume chérifien

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  • 5 août 1907 : La France coloniale bombardait Casablanca pour «protéger les Européens» du royaume chérifien

    Le 5 août 1907, cinq ans avant la signature du traité de Fès en 1912, le croiseur français Galilée bombardait Casablanca faisant plusieurs centaines de victimes. Dans la journée, le frégate sera rejoint par deux autres navires militaire, l’escorteur d'escadre Du Chayla et le croiseur Forbin, laissant les rues de la capitale économique jonchée de ruines et de cadavres. Histoire

    .Le 5 août 1907, cinq ans avant la signature du traité de Fès en 1912, le croiseur français Galilée bombardait Casablanca faisant plusieurs centaines de victimes. Dans la journée, le frégate sera rejoint par deux autres navires militaire, l’escorteur d'escadre Du Chayla et le croiseur Forbin, laissant les rues de la capitale économique jonchée de ruines et de cadavres. Histoire

    .En 1907, Casablanca entame ses toutes dernières transformations d’une ville ordinaire d’un Maroc tiers-mondiste, vers le projet d’une capitale économique qui deviendra, des années plus tard, le cœur battant de l’économie marocaine. Avec une population avoisinant les 30 000 personnes, où les Européens sont fortement présents, la ville commence déjà à séduire les entités coloniales. Parallèlement à l’occupation de la ville d’Oujda, la Compagnie marocaine décroche, dès l’été 1907, le contrat pour l’aménagement du port de la capitale blanche. Mais le 30 juillet, des Marocains furieux prennent d’assaut le chantier de l’entreprise française, y tuent 9 employés et sabotent plusieurs constructions, rapporte l'historien Allal El Khadimi dans les «Mémoires du patrimoine marocain» (Cinquième volume, Editions Nord Organisation, 1986).
    «Cet événement aurait pu passer inaperçu, sans être le déclencheur d’un bain de sang par la suite. Surtout qu’il n’y avait que trois Français parmi les 9 employés tués. Les autres étaient de nationalités italienne et espagnole. Mais les Français mobiliseront leur force en Algérie et leur arsenal en Méditerranée pour donner aux Marocains une leçon peu charitable et pacifier les tribus de Chaouia.»
    Un millier de victimes dans un bain de sang lancé par la frégate Galilée
    Alors que les autorités coloniales en France et en Algérie se préparent à déployer toute une armée à Casablanca, les autorités locales françaises à Tanger mobilisent dès le 31 juillet 1907 le croiseur Galilée, qui arrivera à Casablanca le 1er août.

    D'après Allal El Khadimi, le commandant du navire français, le capitaine Charles Victor Clément Marie Ollivier était impatient d’envoyer ses hommes sur la terre ferme. Une version confirmée par l’historien André Adam et son article «Sur l'action du Galilée à Casablanca en août 1907» (Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1969, Volume 6, Numéro 1, pp. 9-21).
    «Quand le Galilée arrive, le 1er août au matin, les responsables du consulat français, le consul Malpertuy et le vice-consul Maigret, qui étaient en congés depuis plusieurs semaines, ne sont pas encore rentrés et l’intérim est toujours assuré (comme au moment des massacres) par un jeune élève vice-consul, Neuville. Le commandant du Galilée, le capitaine de frégate Ollivier, en accord avec Neuville, songe aussitôt à envoyer sur terre sa compagnie de débarquement pour défendre le consulat de France et y recueillir la colonie européenne.»
    Une intervention refusée par le corps consulaire qui estime que les forces étaient insuffisantes pour occuper la ville et que cela provoquera un massacre général des Européens. Le capitaine Ollivier «se contente, avec l’accord du Khalifa du sultan, Moulay El-Amin, d’envoyer quelques hommes par petits paquets et des armes cachées dans des caisses pour assurer la sécurité du consulat». «Ces mesures discrètes ne provoquent aucune réaction et les journées des 2, 3 et 4 se passent sans incidents graves», poursuit André Adam.
    Mais les 66 hommes du Galilée n’empêcheront pas le capitaine de frégate Ollivier de lancer un assaut. Auguste de Saint-Aulaire, diplomate au consulat de France à Tanger, expliquait dans un courrier adressé à ses supérieurs qu’«en raison de l’attitude hostile de la population et des tribus, il avait été convenu le 4 août à la suite d’une réunion (…) qu’une compagnie de débarquement descendrait au consulat pour le garder ; la porte de la Marine serait ouverte le 5 (août, ndlr) à 5 heures et demi pour laisser passer [les] matelots».


    A l’aube du 5 août donc, les 66 marins du Galilée débarquent au port de Casablanca. De la porte du port jusqu’au consulat français, ils tirent sur des militaires et des civils, arguant qu’ils étaient en danger, à en croire Allal El Khadimi. Arrivés à la représentation diplomatique, ils donnent le signal au Galilée pour qu’il commence à bombarder le quartier arabe de la capitale. Des bombes chargées de mélinite arroseront bientôt d’autres quartiers.
    «Le jour même, l’escorteur d'escadre Du Chayla et le croiseur Forbin arriveront à Casablanca. Près de 200 marins (185 selon André Adam, ndlr) rejoindront les autres pour massacrer la population au moment où les frégates bombardent la ville. Casablanca sera victime d’une agression violente qui ne peut émaner que de gens sans sentiments, sans humanité, aveuglés par la haine, le racisme et la convoitise coloniale.»
    «Mémoires du patrimoine marocain» fait état de la mort de plus d’un millier de Marocains lors de cette journée sanglante. L’armée française, dépêchée depuis Alger et Paris, n’arrivera à Casablanca que le 7 août et commencera à se déployer en vue de contrôler la ville. 6 000 soldats français aux ordres du Général Drude débarquent donc à Casablanca. L’année suivante, le 4 janvier 1908, le sultan chérifien Moulay Abdelaziz sera détrôné par son frère Moulay Abdelhafid à l’aide du grand vézir Madani El Mezouari El Glaoui, frère aîné de Thami El Glaoui.


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