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Le Berbère Augustin Par Arezki Metref

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  • Le Berbère Augustin Par Arezki Metref

    Je crois devoir abdiquer dignement et reconnaître que j’ai un problème avec saint Augustin. J’entends déjà les sarcasmes de ceux qui prétendraient, en prenant la phrase au pied de la lettre, que je me place mine de rien sur un plan d’égalité avec le célèbre fils de Thagaste, aujourd’hui Souk Ahras. Point s’en faut ! J’ai plutôt un problème avec le fait d’écrire sur Augustin. Et dire qu’il a été reconnu comme le grand maître à penser par «beaucoup de grands Français comme Pascal, Rousseau, Chateaubriand, Bossuet, Malebranche, Baudelaire et ainsi de tous les grands esprits français du siècle des Lumières. Même le très anticlérical et l’insolent Voltaire reconnaissait en lui le génie de l’Occident». Lit-on sur le site de Kamel Mellouk dans un texte repris par Agora Vox(1) en novembre 2010.
    Déjà l’année dernière, en 2016 donc, j’ai passé quelques jours à M’daourouch, l’ex-Madaure d’Apulée, chez l’ami Maâmar Farah, et à Souk Ahras où j’ai eu de longs et féconds échanges avec Amar Djabourabi, actif militant associatif, et Kheiredine Bousdira, polytechnicien et libraire de la ville, autour de leur compatriote souk-ahrasien, Augustin. Nous eûmes de longues conversations sous l’olivier de saint Augustin, sur le mamelon dit du marabout Sidi-Messaoud. Toute la littérature, et il y en a de la bonne, que j’ai pu lire sur saint Augustin ne vaut pas, à mes yeux, les réflexions et les commentaires locaux de ces deux-là, qui sont à 2000 ans de distance comme qui dirait ses voisins de palier. Alors que ce séjour aurait dû donner lieu à un écrit prévu pour être semblable à celui que j’ai consacré à Massinissa(2) ou encore à Apulée(3), eh bien, il n’en a rien été !
    Bien sûr, dans la contrariété de ce projet, il ne faut pas négliger la part de contingences matérielles. Pris par des priorités incontournables, je n’ai pas eu le loisir de m’acquitter de cet engagement vis-à-vis de mes interlocuteurs de terrain et de moi-même. Dur de concéder un blocage !
    Mais ce n’est sans doute pas la seule raison. Ça fait plus d’une année que je traîne une copieuse bibliographie sur Augustin – bibliographie sur laquelle je reviendrai, en d’autres circonstances — dans l’espoir de réveiller cet intérêt assoupi pour la trajectoire hors du commun du fils de Monique et de Patricius.
    Je suis encore retourné tout récemment à M’daourouch et à Souk Ahras dans le cadre d’un autre projet, une résidence d’artistes(4), en compagnie de deux amis, le plasticien Arezki Larbi et le photographe Georges Rivière. Le séjour très fécond, ponctué d’échanges intenses, m’a replongé dans la période romaine de la Numidie, sans pour autant qu’Augustin reprenne la place centrale que je croyais sienne dans le retour à cette histoire. Nous avons refait la visite, avec mes amis et avec Amar Djabourabi, de l’olivier de saint Augustin.
    D’où vient cette désaffection au sens littéral du terme, c’est-à-dire une perte d’affection ?
    D’où vient cette baisse d’attrait pour le personnage pourtant flamboyant et dense ? Peut-être à cause de cette sacrée ambition personnelle qui n’a pu être satisfaite que dans le cadre d’un ralliement à l’occupation romaine, donc un personnage qui ne s’inscrit pas dans la lignée des résistants numides ?
    Que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas là de ce procès imbécile que l’on intente encore aujourd’hui à Augustin, celui de s’être converti au christianisme, mais d’avoir plutôt pris position, en tant qu’évêque, contre l’Eglise d’Afrique qui prétendait à une certaine autonomie. Pour autant cette histoire, il faut l’assumer, et ne chercher ni à l’embellir, ni à l’amoindrir.
    En fait, c’est plutôt à Donat Le Grand, évêque des Cases Noires, en Numidie, presque oublié, lui, effacé même, qu’a échu cette mission de résistance à travers ce schisme perçu plus tard par l’historiographie catholique comme une hérésie, le donatisme.
    Pourtant, les choses ne sont pas aussi simples. Même si Augustin a pris le parti de l’Eglise officielle au nom de laquelle il rechercha le dialogue avec les dissidents, dont il façonnera la pensée au point de passer pour l’inventeur de l’Occident, il a toujours été fidèle à ses racines berbères. C’est un «bougnoule» (François Mauriac) qui est le père de l’Eglise. Ce qui est, malgré tout, un motif de fierté.
    René Pottier (1897-1968), qui proclamait son penchant pour le colonialisme français sans aucune sorte de retenue, reconnaît que même après sa conversion au christianisme, Augustin «a toujours agi et pensé en Berbère».
    C’est en Berbère, en tout cas, qu’il cingla de sa réponse Julien D’Eclane, cet aristocrate romain qui se moquait de ses origines : «Ne va pas, parce que tu es né dans les Pouilles, t’imaginer pouvoir l’emporter par la naissance, sur ces puniques que tu es incapable de vaincre par l’esprit.»
    Près de 18 siècles après la mort d’Augustin, on sent pourtant, à Souk Ahras où il est né et passa son enfance et une partie de son adolescence, à M’daourouch, où il étudia, à Annaba dont il fut l’évêque, son esprit planer et c’est indéniablement celui d’un Berbère.
    Et voilà que ça revient ! Promis, le texte viendra !
    A. M.

    1) http://www.agoravox.fr/tribune-libre...-maître-84082
    2) Le fantôme de Massinissa paru dans Le Soir d’Algérie du 8 décembre 2013.
    3) La dernière métamorphose d’Apulée paru en quatre parties dans Le Soir d’Algérie les 4,5,6 et 7 août 2014.
    4) Mise sur pied par la Ligue des Arts cinématographiques et dramatiques de Tiz-Ouzou, par ailleurs organisatrice du festival itinérant Racont’Arts, cette résidence doit aboutir, avec d’autres résidences du même type dans d’autres régions du pays (déjà réalisées, El-Goléa et M’daourouch, à venir : Béjaïa et Mostaganem), à une production littéraire et artistique autour de l’humanisme.
    C’est précisément à travers Augustin que nous avons choisi d’aborder ce thème.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Chef-d’œuvre, le roman Métamorphose, également connu sous le nom de L'Âne d'or est écrit en latin par Apulée (123/170) à l’actuelle Souk-Ahras (Algérie), est le plus ancien livre sur terre. Ce livre ne cite dans aucun de ses chapitres, l’existence d’un peuple appelé « Berbère » ou du moins « Amazigh », ni que l’auteur l’est lui-même !! En fait, le nom Berbère est cité pour la première fois, par Ibn Khaldoun dans sa « Muqadima », traduite par Vincent Monteil ; lorsqu’il dit que « Les habitants du nord-africain sont des berbères !» sans autres précisions.



    Dernière modification par abderahmane1, 06 août 2017, 11h27.
    "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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    • #3
      abderahmane1

      l'arabe n'est qu'une partie de l'identité maghrébine

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      • #4
        abderahmane1
        l'arabe n'est qu'une partie de l'identité maghrébine
        tawenza

        Oui seulement dans la forme. Mais dans le fond, l’Islam en continuel renouveau, de Tarik Ibn Ziad à l’Emir Abdelkader et jusqu'à nos jours, est l’ultime et définitive identité du Maghreb.
        "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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        • #5

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          • #6
            Oui seulement dans la forme. Mais dans le fond, l’Islam en continuel renouveau, de Tarik Ibn Ziad à l’Emir Abdelkader et jusqu'à nos jours, est l’ultime et définitive identité du Maghreb.
            Dans la tête de tarés ... qui n'ont pas finit de fantasmés sur une "gradeur" fantasmée ! ...

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            • #7
              Le berbère augustin par arezki metref

              arezki metref ne nous dit pas dans son texte dithyrambique que saint augustin, le fils de monique la romaine, le latin par sa culture, le romain par sa citoyenneté, le chrétien par ses convictions et prêches, n'a jamais dans ses écrits, nulle part, il n'a parlé de sa berberité. il a parlé surtout de puniques et leur origine cananéenne dans sa paroisse et dans son environnement humain à hyppone (annaba). metref a fait l'impasse sur la répression sauvage et impitoyable (par les romains) du culte de saint donat et ses disciples autochtones. saint augustin a même béni, incité et même participé depuis sa cathèdre à cette répression contre les circoncellions dans les latifundia. çà, bien sûr, metref ne peut en parler dans son morceau choisi.

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