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La remontée inattendue de l'euro, une mauvaise nouvelle pour la croissance

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  • La remontée inattendue de l'euro, une mauvaise nouvelle pour la croissance

    Si l'euro restait à un niveau élevé face au dollar, la croissance en zone euro pourrait être amputée de 0,3 à 0,4 point l'an prochain.

    Dopé par les doutes croissants sur la politique économique de Donald Trump, l'euro a effectué ces derniers mois une vigoureuse remontée face au dollar qui, si elle persiste, pourrait se traduire par un but marqué contre le camp de la croissance.

    En début d'année, les marchés craignaient une victoire du Front national en France et tablaient sur une politique expansionniste aux Etats-Unis, grâce aux centaines de milliards de relance promis par M. Trump, qui auraient entraîné le retour de l'inflation, une forte hausse des taux et du dollar. Contre toute attente, moins de huit mois plus tard, c'est la monnaie européenne qui est à la hausse : le spectre du populisme semble écarté depuis la victoire d'Emmanuel Macron en France et l'euro a du coup atteint mercredi son plus haut niveau depuis début janvier 2015 à 1,1910 dollar.

    Pour l'instant, l'impact sur la croissance est modéré, estimé à 0,1 point par Ludovic Subran, chef économiste chez l'assureur-crédit Euler Hermes, pour la zone euro cette année, mais si le renforcement de l'euro persiste il pourrait atteindre "0,3% à 0,4%" l'an prochain.

    Du coup, les regards se tournent vers la BCE (Banque centrale européenne) pour qu'elle vienne à nouveau à la rescousse. "Son rôle est désormais de faire tout son possible pour que la croissance puisse s'étoffer encore et générer davantage d'emplois", estime l'économiste Philippe Waechter, de chez Natixis. "Avec un euro un peu plus fort, on prend un risque sur ces aspects", a-t-il ajouté.

    L'impact de l'euro fort est différent selon les pays. L'Allemagne, la première économie de la zone euro, n'a rien à craindre pour l'instant, a estimé Holger Schmieding, économiste chez Berenberg Bank, qui voit la monnaie unique "encore loin de son cours d'équilibre à long terme de 1,25 dollar". En outre, "un quart seulement des exportations allemandes sont encore libellées en dollar, quand un tiers du commerce extérieur est à destination de la zone euro et ne subit donc aucun effet de change", relativise auprès de l'AFP Ilja Nothnagel, experte à l'international au sein de l'Association allemande des chambres de commerce DIHK.

    En revanche, l'Italie serait le pays "le plus touché par le renchérissement de l'euro", a assuré M. Subran, rappelant que ses exportations fluctuent toujours en fonction de la vigueur de la monnaie européenne. "Si le rapport dollar/euro devait rester stable à ce niveau, on ne sera pas avantagé", a admis Licia Mattioli, vice-présidente chargée des affaires internationales de l'organisation patronale italienne Confindustria. "L'effet pourrait être transversal sur nos exportations, qui ont crû ces dernières années vers l'Amérique. Nous sommes exportateurs vers les Etats-Unis dans de nombreux secteurs: la mode, les accessoires, les bijoux, l'alimentation, l'automobile, les machines outil…", a-t-elle ajouté.

    Pour la France, où les économistes situent le cours d'équilibre à 1,15 dollar, la hausse de l'euro va "forcément se sentir dans des secteurs comme l'aéronautique", a expliqué M. Subran, en rappelant toutefois que ce sont surtout les grands groupes tricolores qui exportent en dehors de la zone euro et qu'ils ont démontré par le passé qu'ils savaient s'adapter à l'euro fort.

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