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suite de l'affaire des algériennes et les bikinis

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  • suite de l'affaire des algériennes et les bikinis

    Fake news: Quand la presse française confond une page Facebook avec une plage

    Sous une page Facebook, il n'y pas la plage. Pourtant, la très virtuelle "révolte des bikinis" en Algérie enflamme les médias français. Un bon feuilleton pour l'été...
    Pour ceux qui se rappellent de l'épisode purement médiatique "Freddy de Télémly", le balafreur des femmes d'Alger du début des années 90, dont tout le monde parlait et que personne n'avait rencontré, l'affaire de la "révolte du bikini" ou la "baignade républicaine" est un remake d'un fake news élevé au rang de la montagne qui accouche d'une souris.

    Pas moins de onze articles de la presse française et une infos au JT (de France 3), se sont fait l'écho d'une information dont le point de départ a été une obscure "opération" sur Facebook de "lutte contre le bikini" dans les plages de Annaba (Est du pays), suivie d'une "contre-attaque" d'un "groupe secret" sur le même réseau social appelant ses 3200 membres à organiser la "riposte républicaine" en se baignant en bikini.

    Le décor est planté le 10 juillet par Le Provincial, un journal régional paraissant à Annaba: "sur les réseaux sociaux des milliers de jeunes ont choisi de lancer une campagne pour éradiquer le bikini" qui devra être remplacé par le "burkini" sans quoi les femmes risquaient de "se faire agresser verbalement et pourquoi pas physiquement au nom de la religion".

    "A Annaba, un groupe constitué de 2876 femmes, s'organise chaque semaine sur les réseaux sociaux pour protester de manière pacifique en se baignant de maillot de bain sur les plages de la ville", ajoute le journal.

    Il n'en fallait pas plus pour faire baver la presse française. Il faut dire que tous les mots-clés y sont : Algérie, femme, bikini, protester, agression (verbale et "pourquoi pas" physique), mais surtout... religion !

    Ainsi une "attaque" virtuelle suivie d'une "riposte" tout aussi virtuelle donnent lieu à plus de dix articles dans la presse française annonçant la "révolution du bikini" des femmes algériennes. Le premier article est publié le 13 juillet sur Marianne. "En Algérie, ces femmes militent pour pouvoir enfin se baigner sans être harcelées sexuellement".

    A la base de ce constat de "harcèlement sexuel" à la plage, le récit de la journaliste du Provincial raconté par sa consœur de Marianne. "Alors qu'elle est sur une plage payante à Skikda, à environ 80 km à l'ouest d'Annaba, une équipe de handball féminine arrive. Les joueuses sont en maillot de bain".

    Sur la plage, un homme s'énerve en les voyant et dit à sa femme, en burkini : "Viens, on rentre !". Elle tente de le convaincre de rester, mais il s'emporte et renverse les affaires posées sur la table à côté de lui. Lorsque son épouse lui demande de les ramasser, il lui répond : "Non. Le personnel ne me respecte pas en laissant entrer des filles nues sur la plage, donc je ne le respecte pas non plus".

    Au lecteur de chercher où est le "harcèlement sexuel" mis en exergue dans le titre de Marianne.

    Le 18 juillet 2017, c'est au tour de L'Obs de prendre le relai. Dans "Algérie : la contre-attaque des bikinis a commencé", l'article reprend "Le Provincial" qui cite "Sara" pseudo d'une "féministe" de Annaba à l'origine du "groupe secret" qui compte, sans doute grâce à la magie de Facebook et des journalistes, "1500 membres" en une semaine avant d'atteindre "3260" deux semaines plus tard.

    Le but, selon L'Obs qui cite toujours Le Provincial, est non seulement d'organiser des baignades en bikini, mais de "changer la société profondément et en douceur".
    Des femmes... un destin

    Dans ce feuilleton, aussi bien Sara, la fondatrice du "groupe secret" (dont l'article de Marianne ne veut pas citer le nom), que la journaliste (du Provincial), qui lui donne la parole, vécurent séparément à la plage deux situations qui n'ont aucun lien avec le harcèlement ni avec une tentative réelle d'interdiction du bikini.

    Selon L'Obs, la démarche de Sara est née après des moments difficiles vécus à la plage. "Fin juin, au lendemain de l'Aïd - fête célébrant la fin du Ramadan -, elle se rend à la plage en famille. C'est la seule femme présente. Elle n'ose pas se dévêtir afin d'éviter toute agression verbale ou physique. De retour à son domicile, elle crée un groupe secret sur Facebook où des membres de sa famille sont invitées à se rassembler en maillot, à la plage", écrit L'Obs.

    Récapitulons : Sara se rend à la plage en compagnie des hommes de sa famille, et s'étonne de ne pas y retrouver d'autres femmes.
    Dans le récit de L'Obs. (du 18 juillet), il faut savoir nager entre les clichés et les histoires à dormir debout.

    Après la féministe qui, tout en restant incognito, veut changer la société algérienne en créant un "groupe secret " sur Facebook, c'est au tour de Souad (probablement un pseudo), âgée de "53 ans", d'apporter son "témoignage". Installée en France, Souad rejoint le "groupe secret" grâce à la magie de la probabilité qui a fait que "quatre de ses amies" en soient membres.

    Souad ("MorganToMe", sur Twitter) explique qu'elle en avait "marre de nager entre des voiles et des foulards". Mais attention, Souad n'est pas un monstre. "Un jour, alors qu'elle fait du pédalo avec son fils au large d'une plage d'Annaba", elle a sauvé "une femme en train de se noyer" qui s'accrochait "à leur bateau". "Elle portait 100 kilos de fringues sur elle", se rappelle Souad, interloquée", rapporte la journaliste de L'Obs par la voix de Souad.
    L'Obs...ession

    Cette histoire de la "révolte du bikini", est partie pour être le clou du spectacle de l'été 2017. "L'opération maillot de bain" qui "a lieu deux fois par semaine sur la plage de Seraidi" (Annaba), mais que personne n'a observée hormis une journaliste algérienne, relayée par une dizaine de ses consœurs et confrères de la presse française qui s'emparent de l'Obs...ession.

    Dans l'unique image publiée de ces "rassemblements" de militantes, on dénombre 24 femmes en bikini dont la moitié en short ou enfilant une serviette de plage au niveau de la taille. On est bien loin des 3260 membres.

    Mais peu importe, ça mérite quand même de nombreux articles, car "aller sur la plage peut être un calvaire quand on est Algérienne" surtout qu'il y a "en toile de fond, un harcèlement sexuel et moral inhérent à un conservatisme culturel prépondérant", selon Marianne.

    N'apportant rien de nouveau, les articles de "Madame Le Figaro", "Marie Claire", "LCI", "RFI", "BFMTV", "Le Parisien", "Elle", "VSD", "France TV Info", et "Le Point Afrique" ont tous surfé sur les mêmes clichés et des expériences personnelles sans lien direct avec une quelconque interdiction de nager en bikini.

    Sur "Le Point Afrique", le journaliste qui s'est proposé de décrypter les "secrets d'une campagne pro-bikini", estime que "loin d'être un simple buzz", l'opération "baignades républicaines" s'est étendue sur "plusieurs stations balnéaires de la côte". Lesquelles ? Pas précision, car il n'en existe aucune. Le lecteur est juste prié d'avaler ce qui lui est servi. Pensez à de meilleurs scénarios pour l'été prochain...

    Un conseil au scénariste: ne pas oublier qu'une page Facebook n'est pas une plage. Élémentaire. Élémentaire?

    huffpost algérie
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

  • #2
    C'est vrai que la France ( médias) en ont trop fait même si c'est un peu normal puisque ca surprend qu'en l'Algérie oû tout est bouclé , les femmes manifestent.
    En plus, y a de quoi donner espoir aux Français puisqu'on manifeste pour la liberté.

    mais c'est vrai, j'ai suivi ca et ils en mettent trop.


    En revanche, y a pas de quoi faire un article aussi aigri que celui là.

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    • #3
      C'est abusé comme ils ont exagéré cette histoire, des articles tous les jours (je prends soin de ne pas cliquer), une nana invitée sur France3 (j'ai zappé direct), ils adorent ça c'est dingue comment ils manipulent la vérité ah la la les pauvres

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      • #4
        "des médias français ": Libé qui ne cite pas de nom...!

        Et bien citons par exemple Marianne...Cet hebdo assez indépendant que je serait tenté de soutenir si il n'avait ce coté laïcard dont il a fait son fond de commerce:


        Marianne, 13 juillet 2017, avec la même photo d'illustration que pour un article publié un an plus tôt sur le... burkini

        C'est Marianne qui démarre le feuilleton, le 13 juillet. "Aller sur la plage peut être un calvaire quand on est Algérienne", lit-on dès l'entame de l'article, où l'on apprend qu'un groupe "secret" a vu le jour deux semaines plus tôt sur Facebook. Son objectif ? Permettre à des femmes de se rendre en groupe à la plage afin de se protéger du regard, voire du harcèlement, de certains hommes.

        Comment la journaliste de Marianne, a-t-elle eu accès à cette information ? Grâce à un article publié trois jours plus tôt, le 10 juillet, dans le quotidien local d'Annaba, Le Provincial. Une journaliste, membre du groupe Facebook, y racontait cette initiative, pensée en réponse à une campagne anti-bikini lancée plus tôt sur les réseaux sociaux en Algérie, appelant à photographier les femmes en maillot et à publier les clichés en ligne.


        Le Provincial, 10 juillet 2017

        Jusque-là, tout va bien. C'est ensuite que les choses se compliquent. Ces rassemblement ont-ils vraiment eu lieu ? Selon l'AFP, qui s'est depuis penché sur le sujet, aucun journaliste étranger ou algérien n'a pu constater la réalité de cette "révolution". Seule "preuve" : une photo postée sur Twitter le 12 juillet par une utilisatrice anonyme, montrant une vingtaine de femmes de dos en maillot de bain, et supposément prise à Annaba. Une vingtaine, et non pas "près de 3600" comme l'écrira LCI, qui a sans doute confondu avec le nombre de personnes membres du groupe sur Facebook. "Il n’y a jamais eu de baignade à 3 000 femmes", a depuis confirmé Sarah, créatrice du groupe, à l'AFP.


        la "baignade républicaine" qui n'aura jamais lieu


        Une révolution plutôt discrète donc, pourtant revenue en force dans les médias français, ce 6 août, à nouveau à l'initiative de Marianne. Selon le site de l'hebdo, une "géante baignade républicaine" devait avoir lieu le 7 août, sur la plage de Tichy en Kabylie. Le chapeau de l'article donne le ton : "Alors que la contestation des femmes contre le harcèlement et l'islamisme prend de l'ampleur, la plage de Tichy, en Kabylie, devient le rendez-vous de toutes celles et ceux qui veulent vivre des vacances libres". L'Express, BFMTV, 20 minutes et France 3 reprennent tous en chœur l'histoire de la révolte du bikini contre l'obscurantisme.


        Marianne, 6 août 2017

        Sauf qu'aucune "baignade républicaine géante" n'a eu lieu. Selon les médias algériens, Marianne aurait pu être trompé par un canular - un appel à une journée pour "nager nu" diffusé sur la toile algérienne. Marianne a depuis répondu sur son site, affirmant qu'il n'avait pas diffusé de "fake-news", et que les initiatrices de la baignade avaient simplement renoncé face à la surmédiatisation de l'évènement.

        On résume, donc : un groupe Facebook privé a été créé début juillet par plusieurs femmes algériennes, désireuses d'aller se baigner en groupe, pour ne pas être dérangées. Une baignade a peut-être eu lieu à ce moment-là, à Annaba, au nord-est du pays, avec une vingtaine de femmes. Et la "géante baignade républicaine" du 7 août, promise par Marianne, n'a jamais eu lieu.

        L'AFP corrige le tir


        Un emballement qui a obligé les medias français à de curieuses contorsions. Ainsi, le 7 août, L'Express titrait "Baignade républicaine : le combat des femmes algériennes en bikini", assurant que "depuis le début de l'été, des centaines de femmes algériennes se retrouvent en bikini sur les plages, pour dénoncer l'obscurantisme".

        Mais dès le lendemain, on pouvait lire sur le même site (avec cette fois-ci une photo autrement plus sexy de femme en bikini) une dépêche AFP titrée "Des supposées opérations bikini en Algérie, buzz de l'été". Dans celui-ci, l'agence démonte, point par point, cette info publiée la veille, qui "a fait le buzz sur les sites de certains medias français" (dont l'Express). Allant jusqu'à interroger Yamina Rahou, sociologue au Centre algérien de recherche en Anthropologie sociale et culturelle (CRASC), qui décrit une société algérienne prise "entre le marteau des intégristes (...) et l'enclume de la marchandisation du corps des femmes des Occidentaux qui veulent imposer une modernité débridée". Et se permet ce tacle bien placé : "C'est un fantasme des médias étrangers, français en particulier, pour meubler l'été après le feuilleton du burkini". En attendant le prochain épisode ?


        7 août


        8 août
        source: Arrêt sur image

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