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Après la défaite de Daech, le whisky coule à nouveau à flots à Qaraqosh en Irak

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  • Après la défaite de Daech, le whisky coule à nouveau à flots à Qaraqosh en Irak

    La vie nocturne a repris son cours dans cette bourgade du nord du pays proche de Mossoul.

    Les tintements de verre s'entrechoquent, le whisky coule à flots. Les clients du bar Ya Hala à Qaraqosh vibrent au son de la musique pop. Dans cette ville chrétienne située au nord de l'Irak à quelques kilomètres de Mossoul, la population a retrouvé sa joie de vivre, lit-on dans le Times. «Ils ont de quoi se rejouir. Mais aussi des souvenirs à refouler», précise le quotidien britannique.

    Pendant plus de deux ans, hommes, femmes et enfants ont vécu sous le siège de l'organisation État islamique qui s'était emparée de la ville en août 2014. Il y a peu, ce bar, qui sert de lieux de rejouissance, était encore le QG de la nébuleuse djihadiste. L'endroit où elle fabriquait ses nombreuses bombes. Mais depuis un mois, le bar accueille à nouveau des clients assoiffés dans ses locaux encore enfumés, après la bataille féroce, entre les forces irakiennes et le groupe islamiste, pour libérer la ville.

    Des jeunes désenchantés
    Pour les hommes, chrétiens ou musulmans, présents à la réouverture du bar début août, Ya Hala apparaît comme la seule échappatoire d'une ville en ruine où très peu de bâtiments n'ont pas été saccagés et où le danger islamiste n'est pas totalement écarté avec la présence de cellules dormantes. «C'est bon de revenir à cet endroit même si rien n'est plus pareil», estime Abu Firas, le propriétaire du bar.

    Avant la prise de la ville, Qaraqosh était connue pour sa vie nocturne. Chaque week-end, de nombreux musulmans quittaient la ville voisine et conservatrice de Mossoul pour venir boire, danser et jouer dans les nombreux bars et casinos de la ville chrétienne.

    Les chrétiens se sont majoritairement enfuis, mais, selon les rumeurs, le bar est resté ouvert pour les combattants islamistes, jusqu'à ce que toutes les réserves d'alcool aient été épuisées. «Lorsque, je suis revenu, j'ai retrouvé des bouteilles vides presque partout», souligne Abu Firas.

    Depuis sa réouverture, les habitués se retrouvent pour tester le whisky et la bière importés. Le propriétaire du bar enregistre également de nouveaux clients: tous ces jeunes désenchantés de la religion après trois ans de férule djihadiste.

    «Un cauchemar venait de s'achever»
    «Beaucoup boivent pour la première fois. Je pense que 90% des jeunes de Mossoul boivent maintenant. Ils ont beaucoup souffert de la présence de l'État islamique parce que les djihadistes disaient qu'ils représentaient l'islam. Mais l'islam, ce n'est pas ça. C'est très éloigné de leur pratique», martèle-t-il, alors que dans un coin du bar, deux musulmans, hommes d'affaires, engloutissent une quantité incroyable d'alcool.

    Les deux hommes vivaient à Mossoul pendant l'occupation. Avec les combats violents, la ville faisait face à une pénurie d'alcool à tel point qu'ils étaient, à un moment, obligés de se contenter de whisky frelaté, vendu par des trafiquants à 88 euros la bouteille.

    «Lorsque l'État islamique est parti, c'était comme si l'on venait de se réveiller d'un cauchemar», confie l'un d'eux. Il avoue s'être immédiatement rendu à Qaraqosh où il s'est procuré une bouteille de Red Label et en a vidé la moitié le même jour.

    Slate
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