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L'eau produite à 50 DA le mètre cube est cédée à 6 DA: l'Algérienne des Eaux noyée par le "tarif social"

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  • L'eau produite à 50 DA le mètre cube est cédée à 6 DA: l'Algérienne des Eaux noyée par le "tarif social"

    ME | Par Ahmed Ferki

    Publication: 19/09/2016

    L'Algérienne des eaux en risque de noyade


    L’Algérienne des Eaux est au bord de la rupture financière, selon les chiffres publiés sur le site internet de l’entreprise, au lendemain d’une visite qu’y a effectué le ministre des ressources en eau, M. Abdelkader Ouali,
    Le directeur général de l’ADE, M. Hocine Zaïr, a indiqué que 95% des quatre millions d’abonnés de l’ADE sont des ménages, qui paient l’eau au tarif social, à peine six dinars le mètre cube. Mais pour l’ADE, selon des chiffres publiés auparavant, le mètre cube d’eau revient autour de 50 dinars.


    Pour chaque mètre cube produit, les pertes sont supérieures à 40 dinars. C’est une situation classique pour les entreprises déficitaires : quand la production s’améliore, les déficits explosent.
    Le premier poste de charge de l’ADE est représenté par les salaires, qui s’élèvent à 26 milliards de dinars, presque autant que le chiffre d’affaires, qui devrait atteindre 28 milliards de dinars en 2016. Héritage des années de terrorisme, sur les 31.000 employés que compte l’entreprise, près de 8.000 sont des agents de sécurité.

    78 milliards de DA de déficit entre 2011 et 2015
    Selon M. Mohamed Azzoug, directeur central des finances et de la comptabilité, les charges ont enregistré une augmentation de 24% durant l’exercice 2014, alors que le chiffre d’affaires augmentait de seulement 14%. En contrepartie de ces déficits, l’ADE reçoit une sujétion de service public.
    Entre 2011 et 2015, cette sujétion ainsi que différentes mesures d’appui financier se sont élevées à 55 milliards de dinars. Le déficit accumulé durant la même période s’élevait à 78 Milliards de dinars, soit un trou béant de 23 milliards de dinars dans les finances de l’entreprise.


    Ce montant n’est pas loin du chiffre d’affaires de l’entreprise, qui est, de plus, est menacée de voir sa subvention réduite cette année, en raison des restrictions budgétaires. Le ministre des ressources en eau, M. Abdelkader Ouali, a toutefois voulu se montrer rassurant.
    «L’ADE n’est plus seule», a-t-il dit, appelant à «une meilleure coordination avec les autres acteurs du secteur, et à une plus grande cohésion dans la gestion interne de l’entreprise », selon des propos publiés sur le site internet de l’ADE.

    M. Ouali a promis de « prendre des mesures pour soulager un tant soit peu les déficits » de l’ADE, et demandé en contrepartie aux cadres de l’établissement de « se redéployer sur le terrain » et d’aller « dans les structures locales ».

    Manque de coordination
    M. Ouali a insisté sur certaines défaillances ainsi que sur les gaspillages, comme les retards dans la passation et l’exécution de marchés. Il a déploré que des marchés aient trainé depuis plusieurs années alors que certaines villes concernées connaissent de sérieuses difficultés en matière d’alimentation en eau potable.
    Il a demandé qu’un état détaillé de ces marchés en souffrance soit rapidement établi. Il s’agirait notamment de la ville de Tébessa, où de l’argent consacré à un projet d’envergure n’a pas été utilisé parce que la procédure de lancement des appels d’offres a trainé pendant plusieurs années.
    Selon M. Ouali, « toute action dans le secteur doit prendre en charge trois préoccupations : la bonne gouvernance, l’économie de l’eau et la réutilisation des eaux usées ». Le directeur général de l’ADE a de son côté défini « vingt cibles » que l’entreprise se doit d’atteindre.
    Parmi eux, augmenter de trois points la distribution en H24, qui atteint aujourd’hui 29%. Pour y arriver, il estime qu’« à défaut d’une refonte du système tarifaire, la compensation » due au faible tarif de l’eau « devrait être couverte à hauteur des besoins exprimés ».
    Villes en difficulté
    M. Mohamed Loudjani, chef de division développement, a énuméré les nombreux projets nécessaires pour parvenir à une amélioration du service public de l’eau potable : réhabiliter 3.000 kms de conduites de différents diamètres, 190 réservoirs, 68 stations de pompage, 92 forages et 302.000 branchements. Il faudra également réaliser 38 réservoirs. Ces travaux auront un impact sur 2,8 millions d’habitants, a-t-il dit.


    L’alimentation en eau potable connait des disparités importantes. M. Hassan Himrane, chef de la division service public, a cité quatre villes où la situation est particulièrement précaire : M’Sila, Bordj Bou-Arreridj, Mascara et Adrar. Il a préconisé des mesures d’urgence pour faire face à la situation dans ces villes dans des délais rapides.
    Il a aussi indiqué que 34 chefs lieu de daïra seront pris en charge par l’ADE. Mais il a déploré que le faible niveau d’équipement de ces villes et la qualification limitée de leur personnel «tire les paramètres de gestion vers le bas ».
    Always on the sunny side.....
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