Ce sont des milliers d’hectares qui partent chaque année en fumée en Algérie, en 2012 après la série de méga-incendies qui avait ravagée le Nord du pays, une véritable levée de boucliers avait eu lieu contre les autorités dont la responsabilité était directement pointée du doigt. La réponse des autorités a eu lieu par le biais du Colonel Lehbiri le directeur général de la Protection Civile, elle a été molle, remplie de mensonges et dénuée de toute reddition de comptes. Comme à l’accoutumée, les autorités ne se justifient pas, c’est juste le publique qui est ignorant et ingrat.
« Ils avaient cinq ans pour se préparer à faire face à une grande vague d’incendies, c’est parti pour un nouveau record de forets brûlées cette année » Nous explique un militant écologiste qui constate l’impuissance et l’inefficacité des colonnes mobiles de la Protection civile pour contenir les incendies dans les différentes régions du Nord du pays. Et d’ajouter: « Il faudrait réoccuper la foret et installer un véritable dispositif de détection des départs de feu et établir une carte précise des risques afin de déployer des moyens aux abords en permanence. Aux Etats-Unis, au Canada et en Russie, où il y a le plus de feux de forets, des réservoirs, ouverts ou fermés, sont constitués à proximité des points sensibles pour faciliter l’intervention en cas de besoin. La colonne mobile c’est vraiment le pompier, plus tôt est détecté le départ de feu, plus facilement elle interviendra ».
Ce travail de cartographie et de prospective pourrait facilement se faire par l’implication et le financement d’études conduites par l’Agence Spatiale Algérienne (ASAL) qui dispose de moyens propres de télédétection spatiale ou qui a accès aux satellites scientifiques internationaux, et à l’Institut National de Cartographie et de Télédétection (INCT) qui est capable de traduire les données en systèmes d’informations géographiques. Là aussi et c’est un point crucial, il ne faut pas que cela fasse l’objet d’une instruction d’une autorité suprême, mais d’un véritable programme scientifique et d’ingénierie qui fasse l’objet d’un financement et d’un recrutement en conséquence.
Le cas de l’ASAL n’est pas fortuit car ses ingénieurs avaient réussi une très ambitieuse étude sur les possibilités de forage dans la wilaya de Tindouf et qui a permis à l’ANP d’optimiser son déploiement et sa logistique sur le terrain. Cette étude avait été faite par les ingénieurs de l’ASAL à partir de données achetées d’autres satellites scientifiques et des calculs effectués en local.
Sur le terrain, quelle explication pourrait justifier l’absence d’infrastructures d’intervention et de prévention?
« Ce serais d’ailleurs une des raisons qui justifieraient de prendre des raccourcis en intervenant par les airs, 20 ans de terrorismes ont rendu les maquis et forêts inaccessibles, d’abord à cause de la présence terroriste jusqu’au début des années 2000, ensuit à cause de la rémanence de bombes et de munitions non-explosées. De plus il y a un manque de moyens qui est doublé d’un chevauchement de responsabilités entre les différents acteurs: Commune, Direction des Travaux Publics, Daïra, Direction des forêts et Protection Civile. Les moyens pour ouvrir des pistes ou creuser des tranches coupe-feu sont souvent éparpillés entre ces différentes structures et ne sont pas toujours une priorité pour elles » ce sont là les paroles d’un forestier retraité qui a vécu la transformation de la forêt algérienne ces trente dernières années.
Quelles sont donc les causes de ces incendies?
Selon l’étude du Dr Ouahiba Meddour de l’université de Tizi-Ouzou, chaque année l’Algérie perd un peu moins de 1% de sa surface sylvestre, malgré le lancement au début de chaque saison estivale d’un plan anti-incendie. Nous avons perdu depuis les grands incendies de 2012 plus de 5% de notre patrimoine forestier.
Selon cette étude, menée dans les wilayas de Bouira, Tizi-Ouzou et Béjaia, « les causes identifiées relèvent de l’action de l’Homme, qu’elle soit volontaire ou involontaire, en excluant les causes naturelles. Les experts ont reconnu, en termes de fréquence dans leurs réponses, le jet de mégots pour plus de 90 % d’entre eux, le brûlage des chaumes (82,97 %) et les jeux d’enfants (65,30 %). Pour les incendies volontaires (malveillance), les résultats mettent en évidence les brûlages des décharges sauvages (85,49 %) et le renouvellement de l’herbe par les pasteurs (65,93 %). Pour les incendies accidentels, ils mettent en évidence les débris de verre (79,18 %) et les lignes électriques (70,66 %) ».
Quels sont les moyens actuels de la Protection Civile?
La colonne vertébrale du dispositif anti-incendies de la Protection Civile restent les colonnes mobiles d’une cinquantaine d’hommes et d’une demi-douzaine de véhicules de lutte. Leur capacité est de 5000 litres chacun. Ce sont généralement des véhicules agiles pouvant se déplacer hors-routes mais leur vitesse d’intervention reste tributaire de l’état du chemin parcouru.
La PC dispose aussi de six hélicoptères Agusta Westland AW139, qui disposent de capacité de vision nocturne et thermique et donc de détection de départ de feu. Ils sont pour le moment aménagés pour le transport de personnel et pour les évacuations sanitaires. Les six appareil sont basé à l’aéroport d’Alger.
Deux hélicoptères Alouette III figurent aussi dans le parc aérien de la PC ainsi que des avions mon-moteurs Safir, ils sont, en théorie utilisé pour la surveillance aérienne.
Elle dispose aussi de plus de 7 000 sapeurs pompiers hautement qualifiés ayant suivi des formations dans les plus prestigieuses écoles dans le monde.
Alors pourquoi cela ne marche-t-il pas?
C’est une règle générale dans l’administration algérienne l’obligation de reddition de comptes n’existe tout bonnement pas. Sauf peut-être à la tutelle directe qui généralement est responsable de la nomination et donc fatalement couvre les dysfonctionnements. Les changements de management font généralement suite, non pas aux problèmes de performances mais aux aléas des changements dans la haute hiérarchie de l’Etat. Jamais un plan de lutte contre les incendies de forêts n’a été discuté au Parlement ou au Sénat, jamais les responsables n’ont fait de bilans devant les élus du peuple, aucun plan, ni prévision ni programme d’acquisition n’a jamais été soumis aux représentants élus.
Et pourtant des questionnements sur les passassions de marchés et sur l’utilisation des équipements existent. Pour preuve la Protection Civile a été au milieu de scandales il y a une dizaine d’années au tour de l’achat de centaines de véhicules sanitaires par exemple.
Pis encore, les six hélicoptères AW 139 ont été très peu utilisés à cause de problèmes de maintenance et de fiabilité techniques. A tel point qu’il y a trois ans la Protection civile aurait été contrainte d’envoyer (et payer) ses pilotes chez Qatar Helicopters pour qu’ils ne perdent pas pas leurs qualifications, n’ayant jamais pu effectuer ne serais-ce qu’une fraction de leurs 400 heures de vol annuels. Soit-dit en passant cela générera une exposition de pilotes algériens formés avec l’argent du contribuable au marché de l’emploi très demandeur dans les pays du Golfe.
Mieux, ils n’ont jamais été engagés dans des opérations anti-incendies et encore moins utilisés pour de évacuations sanitaires dans le Grand Sud où le besoin est criard.
Le mensonge comme cache misère?
Interviewé en 2012 sur l’éventuelle acquisition par la PC de Canadairs, le Colonel Lehbiri avait répondu par des approximations mensongères sur l’inutilité de tels équipements.
Il donnera les arguments suivants :
Un Canadair coûte entre 50 et 60 millions de dollars soit autant qu’un avion de chasse.
Un Canadair a besoin de plans d’eau douce pour écoper et il y en a peu en Algérie.
Un Canadair a besoin de pilotes chevronnés qui ont dépassé les 4000 heures de vol.
La lutte anti-incendie par voie aérienne ne peut se faire que de jour.
Il n’y a pas de forêts industrielles comme en Europe ou aux Etat-Unis pour justifier un tel déploiement.
Rien ne justifie l’acquisition de Canadairs pour une utilisation de quelques jours par an
Essayons de répondre point par point
1- Concernant le coût, commençons d’abord par celui des six hélicoptères qui ont été acheté par la PC et qui ont pris de la poussière dans le hangar pendant des années:
Le package pour un seul hélicoptère comprenant son aménagement dédié, la construction d’une base logistique, le spare & repare, la formation des équipages à la Leonardo Academy en Italie et à Yeovilton au Royaume-Uni, varie entre 15 et 20 millions. La somme totale dépensée a été donc de 90 à 120 millions de dollars. Selon nos informations des contrats de maintenance avaient été signé avec des prestataires rémunérés à hauteur de 2000 Euro/Jour/homme.
Le Maintien en Condition Opérationnelle de ces hélicos coûte dans les 6 millions de dollars au contribuable algérien chaque année.
Maintenant concernant les prix des avions bombardiers d’eau, nous avons fait cette petite étude comparative.
Nous sommes loin du prix des avions de chasse, quoi que là aussi il s’agit d’une approximation du patron de la DGPC car le prix d’un avion de chasse varie de 15 à 500 millions de dollars.
La suite.....................
« Ils avaient cinq ans pour se préparer à faire face à une grande vague d’incendies, c’est parti pour un nouveau record de forets brûlées cette année » Nous explique un militant écologiste qui constate l’impuissance et l’inefficacité des colonnes mobiles de la Protection civile pour contenir les incendies dans les différentes régions du Nord du pays. Et d’ajouter: « Il faudrait réoccuper la foret et installer un véritable dispositif de détection des départs de feu et établir une carte précise des risques afin de déployer des moyens aux abords en permanence. Aux Etats-Unis, au Canada et en Russie, où il y a le plus de feux de forets, des réservoirs, ouverts ou fermés, sont constitués à proximité des points sensibles pour faciliter l’intervention en cas de besoin. La colonne mobile c’est vraiment le pompier, plus tôt est détecté le départ de feu, plus facilement elle interviendra ».
Ce travail de cartographie et de prospective pourrait facilement se faire par l’implication et le financement d’études conduites par l’Agence Spatiale Algérienne (ASAL) qui dispose de moyens propres de télédétection spatiale ou qui a accès aux satellites scientifiques internationaux, et à l’Institut National de Cartographie et de Télédétection (INCT) qui est capable de traduire les données en systèmes d’informations géographiques. Là aussi et c’est un point crucial, il ne faut pas que cela fasse l’objet d’une instruction d’une autorité suprême, mais d’un véritable programme scientifique et d’ingénierie qui fasse l’objet d’un financement et d’un recrutement en conséquence.
Le cas de l’ASAL n’est pas fortuit car ses ingénieurs avaient réussi une très ambitieuse étude sur les possibilités de forage dans la wilaya de Tindouf et qui a permis à l’ANP d’optimiser son déploiement et sa logistique sur le terrain. Cette étude avait été faite par les ingénieurs de l’ASAL à partir de données achetées d’autres satellites scientifiques et des calculs effectués en local.
Sur le terrain, quelle explication pourrait justifier l’absence d’infrastructures d’intervention et de prévention?
« Ce serais d’ailleurs une des raisons qui justifieraient de prendre des raccourcis en intervenant par les airs, 20 ans de terrorismes ont rendu les maquis et forêts inaccessibles, d’abord à cause de la présence terroriste jusqu’au début des années 2000, ensuit à cause de la rémanence de bombes et de munitions non-explosées. De plus il y a un manque de moyens qui est doublé d’un chevauchement de responsabilités entre les différents acteurs: Commune, Direction des Travaux Publics, Daïra, Direction des forêts et Protection Civile. Les moyens pour ouvrir des pistes ou creuser des tranches coupe-feu sont souvent éparpillés entre ces différentes structures et ne sont pas toujours une priorité pour elles » ce sont là les paroles d’un forestier retraité qui a vécu la transformation de la forêt algérienne ces trente dernières années.
Quelles sont donc les causes de ces incendies?
Selon l’étude du Dr Ouahiba Meddour de l’université de Tizi-Ouzou, chaque année l’Algérie perd un peu moins de 1% de sa surface sylvestre, malgré le lancement au début de chaque saison estivale d’un plan anti-incendie. Nous avons perdu depuis les grands incendies de 2012 plus de 5% de notre patrimoine forestier.
Selon cette étude, menée dans les wilayas de Bouira, Tizi-Ouzou et Béjaia, « les causes identifiées relèvent de l’action de l’Homme, qu’elle soit volontaire ou involontaire, en excluant les causes naturelles. Les experts ont reconnu, en termes de fréquence dans leurs réponses, le jet de mégots pour plus de 90 % d’entre eux, le brûlage des chaumes (82,97 %) et les jeux d’enfants (65,30 %). Pour les incendies volontaires (malveillance), les résultats mettent en évidence les brûlages des décharges sauvages (85,49 %) et le renouvellement de l’herbe par les pasteurs (65,93 %). Pour les incendies accidentels, ils mettent en évidence les débris de verre (79,18 %) et les lignes électriques (70,66 %) ».
Quels sont les moyens actuels de la Protection Civile?
La colonne vertébrale du dispositif anti-incendies de la Protection Civile restent les colonnes mobiles d’une cinquantaine d’hommes et d’une demi-douzaine de véhicules de lutte. Leur capacité est de 5000 litres chacun. Ce sont généralement des véhicules agiles pouvant se déplacer hors-routes mais leur vitesse d’intervention reste tributaire de l’état du chemin parcouru.
La PC dispose aussi de six hélicoptères Agusta Westland AW139, qui disposent de capacité de vision nocturne et thermique et donc de détection de départ de feu. Ils sont pour le moment aménagés pour le transport de personnel et pour les évacuations sanitaires. Les six appareil sont basé à l’aéroport d’Alger.
Deux hélicoptères Alouette III figurent aussi dans le parc aérien de la PC ainsi que des avions mon-moteurs Safir, ils sont, en théorie utilisé pour la surveillance aérienne.
Elle dispose aussi de plus de 7 000 sapeurs pompiers hautement qualifiés ayant suivi des formations dans les plus prestigieuses écoles dans le monde.
Alors pourquoi cela ne marche-t-il pas?
C’est une règle générale dans l’administration algérienne l’obligation de reddition de comptes n’existe tout bonnement pas. Sauf peut-être à la tutelle directe qui généralement est responsable de la nomination et donc fatalement couvre les dysfonctionnements. Les changements de management font généralement suite, non pas aux problèmes de performances mais aux aléas des changements dans la haute hiérarchie de l’Etat. Jamais un plan de lutte contre les incendies de forêts n’a été discuté au Parlement ou au Sénat, jamais les responsables n’ont fait de bilans devant les élus du peuple, aucun plan, ni prévision ni programme d’acquisition n’a jamais été soumis aux représentants élus.
Et pourtant des questionnements sur les passassions de marchés et sur l’utilisation des équipements existent. Pour preuve la Protection Civile a été au milieu de scandales il y a une dizaine d’années au tour de l’achat de centaines de véhicules sanitaires par exemple.
Pis encore, les six hélicoptères AW 139 ont été très peu utilisés à cause de problèmes de maintenance et de fiabilité techniques. A tel point qu’il y a trois ans la Protection civile aurait été contrainte d’envoyer (et payer) ses pilotes chez Qatar Helicopters pour qu’ils ne perdent pas pas leurs qualifications, n’ayant jamais pu effectuer ne serais-ce qu’une fraction de leurs 400 heures de vol annuels. Soit-dit en passant cela générera une exposition de pilotes algériens formés avec l’argent du contribuable au marché de l’emploi très demandeur dans les pays du Golfe.
Mieux, ils n’ont jamais été engagés dans des opérations anti-incendies et encore moins utilisés pour de évacuations sanitaires dans le Grand Sud où le besoin est criard.
Le mensonge comme cache misère?
Interviewé en 2012 sur l’éventuelle acquisition par la PC de Canadairs, le Colonel Lehbiri avait répondu par des approximations mensongères sur l’inutilité de tels équipements.
Il donnera les arguments suivants :
Un Canadair coûte entre 50 et 60 millions de dollars soit autant qu’un avion de chasse.
Un Canadair a besoin de plans d’eau douce pour écoper et il y en a peu en Algérie.
Un Canadair a besoin de pilotes chevronnés qui ont dépassé les 4000 heures de vol.
La lutte anti-incendie par voie aérienne ne peut se faire que de jour.
Il n’y a pas de forêts industrielles comme en Europe ou aux Etat-Unis pour justifier un tel déploiement.
Rien ne justifie l’acquisition de Canadairs pour une utilisation de quelques jours par an
Essayons de répondre point par point
1- Concernant le coût, commençons d’abord par celui des six hélicoptères qui ont été acheté par la PC et qui ont pris de la poussière dans le hangar pendant des années:
Le package pour un seul hélicoptère comprenant son aménagement dédié, la construction d’une base logistique, le spare & repare, la formation des équipages à la Leonardo Academy en Italie et à Yeovilton au Royaume-Uni, varie entre 15 et 20 millions. La somme totale dépensée a été donc de 90 à 120 millions de dollars. Selon nos informations des contrats de maintenance avaient été signé avec des prestataires rémunérés à hauteur de 2000 Euro/Jour/homme.
Le Maintien en Condition Opérationnelle de ces hélicos coûte dans les 6 millions de dollars au contribuable algérien chaque année.
Maintenant concernant les prix des avions bombardiers d’eau, nous avons fait cette petite étude comparative.
Nous sommes loin du prix des avions de chasse, quoi que là aussi il s’agit d’une approximation du patron de la DGPC car le prix d’un avion de chasse varie de 15 à 500 millions de dollars.
La suite.....................
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