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Algérie. Aller à la plage, un parcours du combattant

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  • Algérie. Aller à la plage, un parcours du combattant

    Insécurité, pollution, harcèlement, incivisme et cherté des services… Si autrefois les familles algériennes s’y rendaient pour se détendre, aujourd’hui les bords de mer sont devenus un lieu de stress.

    “Cela fait quinze ans que je ne suis pas allée à la plage à Alger. Il y a déjà dix ans de cela, les plages commençaient à se dégrader. Cinq ans plus tard, la situation a carrément empiré. C’est malheureux de voir comment nos plages se sont détériorées. Au lieu de laisser les lieux propres, ils les salissent.” Pour Selma, jeune Algéroise de 25 ans, il est hors de question de se rendre sur les plages de la capitale.

    Avec sa famille, ils vont chaque été passer leurs vacances à Béjaïa [ville côtière dans le nord-est du pays], où les choses ne se passent pas aussi mal que ça. “Là-bas, l’incivisme est moins présent qu’à Alger. On n’y verra jamais une voiture stationnée sur la plage, quasiment en pleine mer ! Et on se baigne tranquillement. Les femmes sont libres de porter ce qu’elles veulent [cet été, des femmes d’Annaba ont organisé via Facebook des baignades collectives pour affirmer leur liberté de choisir leur tenue vestimentaire en réponse à des campagnes sur les réseaux sociaux appelant, sur un ton insultant, à la pudeur] et ne sont pas obligées d’avoir quelqu’un avec elles pour se sentir en sécurité”, témoigne-t-elle.

    Depuis l’ouverture officielle de la saison estivale, la situation des plages de plusieurs villes côtières du pays ne cesse de faire polémique et de susciter le mécontentement de nombreux estivants. Yasmine, 28 ans, raconte son expérience sur une plage à Zéralda [banlieue ouest d’Alger] : “Ils nous taxent dès notre arrivée au parking, alors qu’il y a une circulaire qui l’interdit formellement. Mais si par malheur on refuse de payer, ils peuvent facilement s’en prendre à notre voiture. Arrivés sur le sable, on vient nous facturer un parasol, même cas de figure que pour le parking.” Pourtant, comme l’année dernière, le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a insisté sur la gratuité totale de l’accès aux plages de la capitale et celle de 14 parkings d’une capacité de 12 000 véhicules.

    À l’est d’Alger, les baigneurs ont déserté presque toutes les plages, fuyant les eaux polluées. Certains malchanceux ont même été victimes de maladies de la peau. “La plage des Canadiennes ou encore El-Kadous ne sont plus fréquentables. C’est très sale et on voit même les eaux usées dégagées sur le rivage”, se désole un habitué des lieux.

    Autre point négatif, le harcèlement de la gent féminine. En effet, nombreux sont ceux qui déplorent ce problème. Les femmes ne peuvent plus aller à la plage seules, nager comme elles le veulent ou porter ce qu’elles désirent. Pour elles, pas moyen de nager sans se faire aborder. Quand elles sont accompagnées de leur mari, frère ou père, la situation risque de dégénérer et finit souvent par des disputes et accrochages. “Dans presque toutes les plages d’Alger, on ne peut pas nager librement. Il y a toujours des voyous qui viennent nous embêter. Pour éviter tout débordement, on préfère se réfugier sous le parasol”, affirme Yasmine. Ajoutant : “De là, on remarque l’incivisme des Algériens. Je n’en fais pas une généralité, mais ils sont quand même nombreux. Y a ceux qui mettent de la musique dont les paroles sont inécoutables quand on est en famille. D’autres jettent leurs déchets sous le sable. Nos plages ne sont plus ce qu’elles étaient. On préfère alors aller à la piscine. On paye plus cher, mais on gagne en tranquillité.”

    Pourtant, selon les déclarations du wali d’Alger, plus de 1 600 agents saisonniers sont mobilisés pour veiller à la propreté et à la surveillance des plages de la capitale pour cet été. “Outre 800 agents de la protection civile, 1 650 agents saisonniers seront mobilisés pour entretenir et surveiller les plages de la capitale durant la saison estivale 2017”, a-t-il annoncé.

    Fléau des voitures sur les plages

    Vers l’ouest, à Tipasa, les familles algériennes ne peuvent plus supporter la cherté des services et leur médiocrité. Et cela ne se limite pas aux plages publiques. Amina, 30 ans, est une amoureuse de la plage privée La Corne d’or de Tipasa. Seulement, elle ne peut plus se permettre d’y aller, estimant le prix d’accès très élevé. Elle explique : “J’adore cet endroit, il est magnifique ! La plage est très propre et calme, malheureusement je n’y vais pas souvent, car fixer l’accès à 2 500 dinars algériens (DA) [19 euros] par personne est exagéré et je ne peux pas me le permettre. Côté cuisine, la bouffe est une vraie catastrophe…” Leila, une habituée des lieux, partage cet avis et affirme qu’elle n’y retournera plus jamais. “C’est de l’arnaque ! Les services qu’ils proposent ne sont pas à la hauteur. On a rencontré plusieurs problèmes durant notre séjour. Par exemple, dès notre arrivée à la plage, la personne qui loue les parasols s’est octroyé le droit de prendre toutes les meilleures places sous prétexte qu’elle a loué l’endroit ! Quelque temps plus tard, la plage, censée être privée, a été envahie par des groupes de jeunes et s’est transformée en espace public, plus sale et plus cher.”

    Le constat n’est pas meilleur dans les autres régions du pays. Plus loin vers l’ouest, dans l’Oranie, le nouveau fléau des voitures sur les plages, quasiment en mer, fait ravage et chasse les estivants qui déplorent l’incivisme de certains. Les familles se retrouvent obligées de renoncer à leur programme de détente face au non-respect de certaines personnes. Sur place, impossible de se détendre avec toute la musique qui fuse de partout, et encore moins de s’allonger sur une serviette sans se prendre un ballon ou une balle de beach ball en pleine figure.

    “Nos plages étaient cosmopolites”

    Selon l’expert en tourisme Saïd Boukhelifa, la situation des plages est catastrophique depuis le début des années 2000. “Durant les années 1970, quand la population était moins nombreuse, il existait une réelle volonté politique adossée à une culture touristique prégnante sur une adhésion citoyenne. Nos plages étaient cosmopolites, pleines d’étrangers, résidents et non-résidents, qui respectaient les notions d’hygiène ! De nos jours, c’est l’apocalypse”, explique l’expert.

    Pour lui, si les plages étaient jadis un lieu de détente et de thérapie, elles sont devenues aujourd’hui des lieux rédhibitoires et répugnants. “La saleté s’y conjugue avec l’incivisme d’une jeunesse sans repères, mal éduquée. Au lieu de se reposer au bord de mer, la famille algérienne stresse davantage !” constate Saïd Boukhelifa. Pour améliorer cette situation, à moyen et long termes, tous les secteurs doivent mettre la main à la pâte. L’expert propose une mise en tourisme des 14 wilayas [gouvernorats] côtières.

    Cela impliquerait durant toute l’année, dans les wilayas, les directions du tourisme, de la culture, des transports, de la communication, des collectivités locales, de l’éducation, des offices locaux de tourisme, etc. “Une saison estivale n’est réussie que si localement tous les opérateurs et intervenants concernés sont imprégnés de la culture touristique, qui doit cohabiter avec les mentalités douze mois sur douze. Il faudrait surtout beaucoup de moyens financiers et logistiques pour les communes, auxquelles il faudrait aussi restituer les prérogatives importantes qu’on leur a retirées, ce qui les a démotivées et réduites à avoir un rôle de comparse.”

    En effet, comme le tourisme est territorial par essence, ce n’est pas au ministère du Tourisme et à celui de l’Intérieur de s’occuper, avec une vision centralisée et bureaucratique, de la préparation d’une saison estivale ou saharienne. “Les lacunes et les carences viennent d’en haut d’abord, ensuite elles se répercutent sur les pauvres communes désœuvrées ou endettées. Localement, il faut un ‘Monsieur Tourisme’ diplômé et expérimenté, ayant de la personnalité !” poursuit-il.

    Retombées financières et sociales

    En haute saison, le tourisme est un poumon qui fait travailler plusieurs secteurs annexes. “Les wilayas, les daïras [subdivision administrative regroupant plusieurs communes] et les communes côtières gagneraient beaucoup économiquement si elles se mettaient à apprendre le tourisme et ses retombées financières et sociales. Cependant, dans leur majorité, depuis longtemps, elles ont désappris à faire et à parfaire des activités touristiques attractives et attrayantes. Elles ne savent pas communiquer ni faire la promotion de leurs villes ou régions”, se désole l’expert.

    Et il cite l’exemple de Cherchell [ville côtière située à 90 kilomètres à l’ouest d’Alger], qui dans les années 1960 et 1970 faisait, grâce à son syndicat d’initiative de tourisme (office local de tourisme), la promotion de la ville en collaboration avec la Poste, qui faisait apposer un cachet rectangulaire “Visitez Cherchell, son musée, ses plages, son phare, ses ruines”, sur chaque courrier qui partait vers une autre destination.

    Pour conclure, Saïd Boukhelifa affirme que la situation catastrophique que connaissent les plages algériennes n’est pas seulement une question de parasol ou de parking, mais un problème de fond. Pour lui, “c’est aussi l’inconscience collective adossée à l’impunité et au laxisme de l’État. Car pour la majorité des gouvernants, leur progéniture est à Club des Pins ou passe des vacances superbes ailleurs, à Santorin, Mykonos, Ibiza ou aux îles Maldives ! Avant de changer la couleur des maillots de bain, il faudrait aussi songer à faire changer les mentalités !”

    Ryma Maria Benyakoub
    El Watan
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Oui les plages algeriennes sont infréquentables : surpeuplées ( les gens sur les plages sont sont les uns sur les autres),sales et anarchiques.
    Avant les années 2000 ça allait encore, mais depuis le tourisme interne a explosé, les gens viennent de toute l'Algérie et la gestion et les infrastructures ne suivent plus, c'est devenu anarchique.
    La cause de tout ça c'est que l'Algérie est un pays qui a vu sa population quadrupler en quelques décennies, ça a eut comme conséquences trop de promiscuité et de problèmes.
    Dernière modification par snake78, 14 août 2017, 13h31.
    "When I saw the Hoggar Mountains, my jaw dropped. If you think of Bryce, or Canyonlands National Park, you're close, but the Hoggar Mountains are more spectacular." David Ball, Empire of sands

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    • #3
      Le responsable de toute cette anarchie c'est la gestion , ça reflète bien l'image de toute l'Algérie , nous n'avons plus de gestion sérieuse et efficace , comment voulez-vous que nos plages font exception ; lorsque l'entreprise netcom nettoie quotidiennement les villes et les plages même les jours de fête , c'est seulement dans ce cas que nos plages seront propres , quant à l'éducation des gens , il faut que l'état sanctionne , tant qu'il laisse faire et que son absence perdure , alors nous continuons à en subir
      Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
      (Paul Eluard)

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      • #4
        oui, je suis d'accord...
        Dans l'Algérois, il est préférable de ne pas y aller. Super cher, super sale, super insécure.

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        • #5
          1200 km et on ne trouve pas ou nager !

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          • #6
            C'est pas l'endroit que l'on ne trouve pas, c'est la compagnie. Le problème n'est pas tellement la saleté, mais l'incivisme et le mauvais comportement d'un large nombre d'estivants. On dirait qu'il y a 2 classes totalement distinctes en Algérie : l'une civilisée et l'autre sauvage.

            ∑ (1/i²) = π²/6
            i=1

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            • #7
              j'aurai préféré qu'il y ait des plages privées, sécurisées et bien entretenues !

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              • #8
                peggy, c'est la direction que ca va prendre. Ca a déjà commencer avec les écoles et les cliniques. Ca finira par atteindre tout les lieux publiques à terme : plages, parcs, et même quartier.

                ∑ (1/i²) = π²/6
                i=1

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                • #9
                  vivement puisque'il faut payer sa sécurité et personne ne cherche à se remettre en question, chacun fait le constat mais qui a fait quoi que ce soit pour changer la situation !

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                  • #10
                    Comme j'ai fait mon deuil du pays "Algérie" depuis longtemps et j'évite d'intervenir dans ce forum qui vous donne parfois la nausée, je vais me permettre de dire un chouia de quelque chose.
                    - Depuis que les algériens s'arabisent (et ça n'a rien à voir avec la langue) et c'est MON constat, ils s'abrutissent....
                    - Depuis qu'ils s'islamisent (en principe ils deviennent plus justes, plus respectueux, plus humains..) et bien non! Ils se radicalisent, se pervertissent et ternissent l'Islam.
                    Conclusion: interdire l'Islam et l'arabe dans les lieux publics. Je suis absolument certain que le pays changerait en bien.

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                    • #11
                      tariq, tu devrais intervenir beaucoup souvent

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                      • #12
                        Conclusion: interdire l'Islam et l'arabe dans les lieux publics.
                        mdrrr

                        je dirais même plus: interdire les Algériens dans les lieux publics.


                        héhéhé

                        Bonsoir Taqiq

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                        • #13
                          Conclusion: interdire l'Islam et l'arabe dans les lieux publics. Je suis absolument certain que le pays changerait en bien.
                          Hram 3lik tebkhel 3lina avec ces perles.

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                          • #14
                            Une blague allemande dit que la France est belle sans les français.

                            l'Algérie serait belle sans les algériens ? Elle finira par s'éduquer mais sans nous...

                            peut être nos petits enfants inchallah....
                            Dernière modification par Chif, 15 août 2017, 12h50. Motif: Victime du correcteur automatique
                            “Les mensonges sont nécessaires quand la vérité est très difficile à croire”
                            Pablo Escobar après avoir brûlé le tribunal qui devait le juger.

                            Commentaire


                            • #15
                              je crois qu'il n'y a plus d'espoir ..
                              j'aurais ipensé que notre jeune génération puisse changer l'Algerie .. mais plus
                              j'y voyage plus je trouve que les jeunes sont pires que les vieux chibanis..
                              C'est eux qui vont surement mener l’Algérie au bord du gouffre : ils veulent tout tout de suite.
                              irrespectueux, arrogant, méchants ;
                              j'y englobe aussi bien les garçons que les filles.

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