Béji Caïd Essebsi veut faire sauter un verrou, que Bourguiba n’a pas osé franchir. Le chef de l’Etat a fait sienne une revendication féministe de longue date, celle de l’égalité dans l’héritage. Il a a aussi préconisé une légalisation du mariage d’une tunisienne avec un non-musulman, en appelant à la révision de la circulaire 73.
Le disciple cherche à faire mieux que son mentor. Emancipateur de la femme et instigateur du code du statut personne (CSP), Habib Bourguiba n’a pas eu l’audace d’aller plus loin dans ses réformes modernisatrirces, de toucher au droit successoral, et de contredire les versets coraniques qui prévoient deux parts pour l’homme, et une part pour la femme يُوصِيكُمُ اللَّهُ فِي أَوْلَادِكُمْ ۖ لِلذَّكَرِ مِثْلُ حَظِّ الْأُنثَيَيْنِ (An-Nissaa 11).
Ce n’est pas l’envie de le faire qui lui a manqué, mais c’est parce qu’il a été dissuadé à l’époque par les cheikhs la Zitouna et autres oulémas de l’Islam. Le combattant suprême craignait-il aussi les réactions que cette réforme pouvait susciter dans une société encore largement conservatrice.
Béji Caïd Essebsi considère, lui, qu’il est aujourd’hui possible de prévoir l’égalité progressive en matière d’héritage, s’appuyant en cela sur la nouvelle constitution du 27 janvier 2014 qui dispose dans son article 21 de "l’égalité entre citoyens et citoyennes en droits et en devoirs". BCE jette la balle dans le camp des juristes tunisiens pour trouver les formules adéquates et conformes aux préceptes religieux et constitutionnels.
L’annonce du chef de l’Etat a suscité des réactions contrastées. Alors que certains l’ont considérée comme une atteinte aux préceptes de l’Islam, et à la constitution qui prévoit dans son article premier que l’Islam est la religion de la Tunisie, et qui stipule également que le texte de loi ne doit pas contredire le texte religieux. D’autres l’ont applaudie, la considérant comme étant révolutionnaire et progressiste.
Diwan Iftaa, lui, approuve, sans réserve aucune, la position du chef de l’Etat, "père de tous les Tunisiens pour sa grande expérience politique, son intelligence, et sa perspicacité", souligne-t-il. Dans un post sur sa page officielle, Dar al-Iftaa considère que le chef de l’Etat était "excellent dans son discours de dimanche 13 août". Ses "suggestions étaient une consolidation de la place de la femme, une garantie et une activation du principe d’égalité entre l’homme et la femme en droits et en devoirs prônée par notre sublime religion", dit Dar al-Iftaa évoquant les traités internationaux ratifiés par la Tunisie, en vue d’éliminer les écarts en matière de droits entre les deux sexes.
Le président de la république a d’ores et déjà le mufti de la république, Othman Battikh, à ses côtés, celui dont la principale mission est d’émettre des Fatwas (avis juridiques) pour légiférer sur telle ou telle question équivoque conformément à la religion. Ceci ne permet en rien, néanmoins, de clore la polémique qui promet d’être vive, et qui serait tranchée au parlement certainement moyennant des compromis, aussitôt la commission des libertés individuelles et de l’égalité d’ores et déjà créée aura présenté son rapport sur les réformes préconisées.
Selon les spécialistes du droit successoral en Islam, le dispositif, tel que détaillé par le texte coranique et le Feqh tunisien, est très complexe et comprend plusieurs cas de figure, l’homme hériterait plus que la femme dans seulement quatre cas. Dans d’autres cas, la femme hériterait plus que l’homme, ou serait seule à hériter alors que l’homme n’hérite pas.
Une approche pédagogique gagnerait à être suivie pour expliquer les tenants et aboutissants du texte religieux sur ce sujet délicat et clivant, éviter de susciter la discorde et de diviser la société sur une question, qui est loin d’être prioritaire, à l’heure où le pays est amené à prendre à bras le corps des priorités encore plus urgentes, notamment en matière socio-économique.
gnet.tn
Le disciple cherche à faire mieux que son mentor. Emancipateur de la femme et instigateur du code du statut personne (CSP), Habib Bourguiba n’a pas eu l’audace d’aller plus loin dans ses réformes modernisatrirces, de toucher au droit successoral, et de contredire les versets coraniques qui prévoient deux parts pour l’homme, et une part pour la femme يُوصِيكُمُ اللَّهُ فِي أَوْلَادِكُمْ ۖ لِلذَّكَرِ مِثْلُ حَظِّ الْأُنثَيَيْنِ (An-Nissaa 11).
Ce n’est pas l’envie de le faire qui lui a manqué, mais c’est parce qu’il a été dissuadé à l’époque par les cheikhs la Zitouna et autres oulémas de l’Islam. Le combattant suprême craignait-il aussi les réactions que cette réforme pouvait susciter dans une société encore largement conservatrice.
Béji Caïd Essebsi considère, lui, qu’il est aujourd’hui possible de prévoir l’égalité progressive en matière d’héritage, s’appuyant en cela sur la nouvelle constitution du 27 janvier 2014 qui dispose dans son article 21 de "l’égalité entre citoyens et citoyennes en droits et en devoirs". BCE jette la balle dans le camp des juristes tunisiens pour trouver les formules adéquates et conformes aux préceptes religieux et constitutionnels.
L’annonce du chef de l’Etat a suscité des réactions contrastées. Alors que certains l’ont considérée comme une atteinte aux préceptes de l’Islam, et à la constitution qui prévoit dans son article premier que l’Islam est la religion de la Tunisie, et qui stipule également que le texte de loi ne doit pas contredire le texte religieux. D’autres l’ont applaudie, la considérant comme étant révolutionnaire et progressiste.
Diwan Iftaa, lui, approuve, sans réserve aucune, la position du chef de l’Etat, "père de tous les Tunisiens pour sa grande expérience politique, son intelligence, et sa perspicacité", souligne-t-il. Dans un post sur sa page officielle, Dar al-Iftaa considère que le chef de l’Etat était "excellent dans son discours de dimanche 13 août". Ses "suggestions étaient une consolidation de la place de la femme, une garantie et une activation du principe d’égalité entre l’homme et la femme en droits et en devoirs prônée par notre sublime religion", dit Dar al-Iftaa évoquant les traités internationaux ratifiés par la Tunisie, en vue d’éliminer les écarts en matière de droits entre les deux sexes.
Le président de la république a d’ores et déjà le mufti de la république, Othman Battikh, à ses côtés, celui dont la principale mission est d’émettre des Fatwas (avis juridiques) pour légiférer sur telle ou telle question équivoque conformément à la religion. Ceci ne permet en rien, néanmoins, de clore la polémique qui promet d’être vive, et qui serait tranchée au parlement certainement moyennant des compromis, aussitôt la commission des libertés individuelles et de l’égalité d’ores et déjà créée aura présenté son rapport sur les réformes préconisées.
Selon les spécialistes du droit successoral en Islam, le dispositif, tel que détaillé par le texte coranique et le Feqh tunisien, est très complexe et comprend plusieurs cas de figure, l’homme hériterait plus que la femme dans seulement quatre cas. Dans d’autres cas, la femme hériterait plus que l’homme, ou serait seule à hériter alors que l’homme n’hérite pas.
Une approche pédagogique gagnerait à être suivie pour expliquer les tenants et aboutissants du texte religieux sur ce sujet délicat et clivant, éviter de susciter la discorde et de diviser la société sur une question, qui est loin d’être prioritaire, à l’heure où le pays est amené à prendre à bras le corps des priorités encore plus urgentes, notamment en matière socio-économique.
gnet.tn
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