Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La comète Tebboune et Djamila Bouhired Par Hassane Zerrouky

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La comète Tebboune et Djamila Bouhired Par Hassane Zerrouky

    Dans un système où le pouvoir est concentré et centralisé au plus haut niveau de l’Etat, et où gouvernement et ministres ne sont comptables que devant le chef de l’Etat, personne n’est sûr de rester en place. Abdelmadjid Tebboune, qui aura été Premier ministre durant deux mois et vingt-sept jours, vient d’en faire l’amère expérience. Du successeur de Tebboune, Ahmed Ouyahia, homme rompu aux ficelles du sérail, qui rempile pour la quatrième fois comme chef du gouvernement, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il fournisse une quelconque explication sur ce limogeage.
    Dans ce système politique hérité de l’indépendance, où l’autorité n’est déléguée qu’au niveau de la gestion administrative – le Premier ministre est un exécutant sans plus – Tebboune, qui se revendiquait de Bouteflika, n’a pas compris qu’il ne disposait d’aucune parcelle d’autorité politique à même de lui permettre de s’imposer et d’imposer ses vues aux divers groupes – ministres, haute bureaucratie de l’Etat, patronat et hommes d’affaires, UGTA, FLN et RND – gravitant dans la sphère du sommet de l’Etat.
    La seule chose dont on peut être certain (et encore !) est que Tebboune aurait, je dis bien aurait, tenté de bousculer les lignes et de s’attaquer au pouvoir démesuré des oligarques et des lobbys de l’import, d’avoir voulu séparer «l’argent» du «pouvoir», d’avoir voulu engager une opération de recouvrement de plusieurs milliards de dollars de crédit octroyés aux hommes d’affaires, provoquant la colère des oligarques et autres affairistes dont les liens avec le pouvoir politique sont un secret de Polichinelle. D’où cette soudaine popularité de l’ex-Premier ministre limogé, qui a peut-être accéléré sa disgrâce programmée par ses adversaires.
    En outre, d’aucuns ont pensé à tort ou à raison qu’à travers les mises en demeure adressées à l’ETRHB, l’entreprise du patron du FCE (Forum des chefs d’entreprises) Ali Haddad (ami du frère du chef de l’Etat Saïd Bouteflika) par divers départements ministériels dont la défense, concernant des retards de réalisation de projets confiés à cette entreprise, l’armée soutenait Abdelmadjid Tebboune. Et que partant, les jours de Haddad étaient comptés. Il n’en a rien été. Aussi conviendra-t-on qu’au regard de l’évolution de la situation, il s’est avéré qu’il ne s’agissait que de plans tirés sur la comète Tebboune.


    L’été 2017, c’est aussi cette campagne menée par les barbus islamistes contre Djamila Bouhired, sans le sacrifice de qui ces gens-là n’auraient pu s’exprimer dans l’Algérie indépendante. Ils lui reprochent, entre autres, de ne pas porter le hidjab. Ben voyons. Rappelons-leur qu’aucune combattante de l’ALN n’a porté le voile : elles étaient en tenue militaire, comme les hommes, et portaient des casquettes. Et plusieurs d’entre elles, dont la liste serait longue à établir, sont tombées les armes à la main sans voile. Je défie n’importe quel islamiste de nous montrer une seule photo ou un document filmé d’une combattante de l’ALN en voile ou d’un combattant en barbe et kamis. C’est simple, il n’y en a pas. Autrement, connaissant les islamistes, ils les auraient exhibés et brandis comme arme de guerre dans leur marche vers le pouvoir !
    Ces commentaires haineux ne sont pas étonnants en soi. L’histoire de la guerre de Libération a été réévaluée, écrit Mohamed Harbi (L’Algérie et son destin. Médias associés. Alger 1994). «Les héritiers spirituels des Oulémas, écrit-il, qui avaient pris le contrôle de l’enseignement primaire dans le sillage du ministre de l’Education Ahmed Taleb, forgent une nouvelle version des origines de la révolution nationale et en attribuent la paternité à Abdelhamid Ben Badis». Les Oulémas, qui s’inscrivaient dans une démarche culturaliste, ont certes beaucoup fait en matière de défense des valeurs islamiques et de la langue arabe, mais les faits sont là – ils sont têtus (textes et discours existent, il suffit de les publier) – ils étaient contre l’indépendance nationale, ils étaient pour une Algérie intégrée à l’Union française. En tant qu’organisation, l’Association des Oulémas n’a rallié le FLN qu’à la veille du Congrès de la Soummam d’août 1956, soit près de deux ans après le début de la guerre de Libération. Mais ça, les petits Algériens ne le sauront jamais.
    Dans cette campagne haineuse à l’endroit de Djamila Bouhired, l’Etat, l’Organisation des moudjahidine et autres ONG ont brillé par leur silence. Et moi qui pensais naïvement – les textes de loi existent – qu’insulter les symboles de la guerre de Libération nationale exposerait leurs auteurs à des sanctions… Sur ce, à jeudi prochain.
    H. Z.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Attaques contre des acteurs de la Révolution

    Acharnement contre des héros de la Révolution et silence officiel. La moudjahida et héroïne de la guerre de Libération, Djamila Bouhired, a fait l’objet d’attaques abjectes sur les réseaux sociaux.


    Commentant une publication d’El Bilad sur les organisateurs d’un festival en Egypte qui ont décidé d’honorer Mme Bouhired, des internautes s’étonnent que la moudjahida, dont la photo accompagne le post, ne mette pas de hidjab. «Pourquoi elle (Bouhired) ne porte pas le voile et n’accomplit pas un hadj et une omra ?», ose un facebooker. Un autre lui emboîte le pas en se permettant de mettre en doute la foi de l’héroïne. «Peut-être qu’elle n’est même pas musulmane», lâche-t-il. D’autres encore ont osé s’interroger sur le parcours de l’héroïne.

    Ces commentaires décomplexés, faits parfois à visage découvert, ont provoqué des réactions en chaîne : si certains s’en sont pris à la moudjahida, d’autres l’ont défendue, rappelant les grands mérites d’une héroïne honorée au-delà des frontières du pays. Des internautes ont critiqué l’attitude du webmaster d’El Bilad, qui a permis la publication de commentaires abjects, où l’ignorance de l’histoire du pays le dispute à une bigoterie scandaleuse.

    Les attaques en règle contre la poseuse de bombe viennent après sa sortie où elle dénonce la décision du cinéaste Ahmed Rachedi de réaliser un film sur son parcours. «Il est temps d’en finir avec l’histoire officielle qui a marginalisé les véritables combattants pour mieux réhabiliter les canailles et les faussaires.

    Il est grand temps de mettre un terme à la profanation de la mémoire de nos martyrs», a dénoncé à raison la moudjahida, en réponse à tous les propos négationnistes et révisionnistes qui ont cours ces dernières années. Les attaques contre les acteurs de la Guerre de Libération et des événements importants de cette période, à l’instar du Congrès de la Soummam ou des Accords d’Evian, n’ont point cessé, les réseaux sociaux offrant une tribune à toute une faune d’internautes, mais pas seulement.

    Révisionnisme débridé !

    Le député islamiste Hassen Laribi, ne s’imposant aucune règle, s’en prend violemment au défunt Redha Malek et ancien porte-parole des négociateurs d’Evian, lui reprochant ses positions du temps où il était chef de gouvernement. De pareilles polémiques, dont les initiateurs sont des personnalités publiques et parfois des internautes anonymes, fleurissent périodiquement sur les réseaux sociaux ou dans les colonnes d’une certaine presse.

    L’historien Abdelmadjid Merdaci estime que les mises en cause de symboles de la lutte pour l’indépendance s’inscrit dans le cadre «d’un processus insidieux de révisionnisme qui, en Algérie, fait aussi son lit dans l’assèchement d’un désir d’histoire par la bureaucratisation de la mémoire collective».

    «Le passage d’un imaginaire guerrier populiste — un seul héros, le peuple — au sujet acteur de l’histoire s’est effectué au prix de la privatisation de la mémoire de la guerre d’indépendance et de la progressive substitution du lien de sang au lien national. A cela il faut ajouter les effets pervers de la censure obtuse des archives algériennes sans lesquelles il ne peut y avoir une connaissance documentée de notre histoire, seule à même de protéger les lieux de mémoire, les acteurs, leur honneur, leur légitimité et plus largement la légitimité du combat des Algériens en faveur de l’indépendance de leur pays», résume l’historien.

    Ce qui étonne dans ces affaires, c’est l’absence de réactions officielles. Plus promptes à réprimer des activistes des droits de l’homme ou des facebookeurs lambda, les différentes autorités (politique, sécuritaires, académiques) laissent faire : ni poursuites ni recadrage. Pourtant, la loi oblige ces mêmes pouvoirs publics à réagir : l’article 66 de la loi sur le moudjahid et le chahid (99-07, Journal officiel n°25) est explicite : «Toute atteinte aux symboles de la Révolution de libération nationale est punie conformément au code pénal.»

    Il y a lieu de signaler tout de même les initiatives de certains internautes d’organiser la résistance contre d’apprentis négationnistes. Il en est ainsi de Benkhedda Salim, fils de feu le moudjahid Benyoucef Benkhedda, dernier président du GPRA, qui a décidé de publier sur sa page Facebook des passages de la Plateforme de la Soummam. Prenant exemple sur son père, qui a publié des ouvrages pour défendre la mémoire bafoué d’Abane, Salim, médecin, défend avec pédagogie la mémoire des acteurs de la guerre attaqués par des internautes assurés de l’impunité. 

    Nadir Iddir
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      Envoyé par Hassan Zerrouky
      Les Oulémas, qui s’inscrivaient dans une démarche culturaliste, ont certes beaucoup fait en matière de défense des valeurs islamiques et de la langue arabe, mais les faits sont là – ils sont têtus (textes et discours existent, il suffit de les publier) – ils étaient contre l’indépendance nationale, ils étaient pour une Algérie intégrée à l’Union française. En tant qu’organisation, l’Association des Oulémas n’a rallié le FLN qu’à la veille du Congrès de la Soummam d’août 1956, soit près de deux ans après le début de la guerre de Libération. Mais ça, les petits Algériens ne le sauront jamais.
      Ces jours-ci des attaques ciblant les symboles de l'Algérie ont eu lieu un peu partout sur le net, parmi eux Abdelhamid Benbadis. Il n'a eu aucun répit et pour cause, sa fameuse ''Chaabou El djazairi mouslimou waila el ouroubati yentassib''.
      On a été cherché ses écrits les plus lointains, le temps où il flattait une France monstrueuse dans le sens du poil, une France qui voulait en finir avec l'algérien physiquement et culturellement. Par sa manière d'amadouer la sauvagerie colonialiste il a pu quelques décennies plus tard élever une génération des combattants tirés de l'obscurantisme des zaouias, d'un créole institué (à la Benghabrit) et d'une francisation écrasante en l'accompagnant quelques miles pour lui faire fausse route le temps opportun.
      L'Algérie 1954 c'est Abdel Hamid Ben Badis, il y a ceux qui voient les lignes et puis ceux qui lisent entre les lignes.

      Envoyé par Nadir Iddir
      Commentant une publication d’El Bilad sur les organisateurs d’un festival en Egypte qui ont décidé d’honorer Mme Bouhired, des internautes s’étonnent que la moudjahida, dont la photo accompagne le post, ne mette pas de hidjab. «Pourquoi elle (Bouhired) ne porte pas le voile et n’accomplit pas un hadj et une omra ?», ose un facebooker. Un autre lui emboîte le pas en se permettant de mettre en doute la foi de l’héroïne. «Peut-être qu’elle n’est même pas musulmane», lâche-t-il. D’autres encore ont osé s’interroger sur le parcours de l’héroïne.
      Oui on a vu aussi d'imbéciles internautes fustiger une jeune dame morte suite à un accident à Tipaza en la traitant de kafira parce qu'elle ne mettait pas le voile. Un Aribi qui va au contraire des percepts de l'islam rode toujours dans les couloirs du pouvoir, moi qui croyait qu'on avait fini avec le hizbisme islamiste.
      Presque 20 ans après la décennie rouge ont voit et on lit toujours des absurdités concernant les pseudo musulmans. Pourquoi il y en a tant ? qu'a fait l'école pour réformer les esprits depuis ce temps? n'est ce pas le post islamiste qui s'occupait de l'Algérie ?

      Finalement, ki sidi ki lalla, chacun ses héros ou ses Zéros ... selon.
      Moi je les respecte tous.
      وإن هذه أمتكم أمة واحدة

      Commentaire


      • #4
        L'Algérie 1954 c'est Abdel Hamid Ben Badis, il y a ceux qui voient les lignes et puis ceux qui lisent entre les lignes.
        Avec son projet d'assimilation à la France ...oui on peux dire çà comme çà; les valeureux martyres qui se sont sacrifiés pour un État sans tutelle doivent se retourner dans leur tombe ! ...
        Dernière modification par infinite1, 17 août 2017, 22h07.

        Commentaire


        • #5
          Benbadis a eu son association et ... ses écoles. La France n'a vu que feu, c'est là l'essentiel.
          وإن هذه أمتكم أمة واحدة

          Commentaire


          • #6
            Ceci est l'un des mensenge laic de notre epoque , a propor de Ben Badis rahimahou Allah, au contraire il a preparé le peuple a la guerre en liberant son coeur, sa consience du destructeur francais , et en rendant au peuple algerien sa fierté, le role de l'association est nié par des personne qui veulent faire croire que l'islam na joué aucun role dans liberation du pays !

            moi dans ma famille on me racontait qu'ils disaient on allaient sortir les "koufar" de l'algerie, et dans beacoup d'endroit c'etait comme ca, meme si les laics ne veulent pas entendre ca

            Commentaire


            • #7
              Celui qui a préparé le peuple à l'indépendance c'était Messali Hadj qui rejetait l'assimilation depuis les années 30 (voir son discours anthologique en 36 au stade de Belcourt).

              Rien ne sert de mentir, quasiment tout les autres y compris les islamistes et les démocrates pronaient l'assimilation.

              ∑ (1/i²) = π²/6
              i=1

              Commentaire


              • #8
                Les pseudo islamistes feraient mieux de balayer devant leurs portes plutôt que critiquer Djamila Bouhired. Elle défendait l'Algérie alors que salafistes et consorts étaient déjà soumis à l'Arabie Saoudite ou à l'Egypte remplaçant un colon par un autre donc aucune indépendance envisagée. Si la France a utilisé des imams pour sa propagande en nommant de faux cheikhs et leur créant une généalogie factice ce n'est pas pour rien. Respect pour Ben Badis mais nul ne peut faire de lui un héros de la Révolution, Cheikh Okbi a fait bien davantage mais il est moins reconnu alors qu'il a pris des risques que Ben Badis n'a jamais pris. Si les pseudo islamistes étaient des véridiques c'est Cheikh Okbi qu'il valoriserait mais c'est aussi reconnaître que le Maghreb come le moyen Orient avait leur Lawrence d'arabie qui n'était pas anglais mais français.

                Gloire et respect à Djamila Bouhired et toutes nos Moudjahida !
                Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                Commentaire

                Chargement...
                X